Centrafrique: la CCPI-RCA s’oppose au retrait des Etats africains de la CPI et dénonce le procès de Dominique Ongwen

0
11096

les-leaders-de-cccpieric-ngaba
Les leaders de la CCPI/@Eric Ngaba

Par Eric NGABA
 

Bangui 18 décembre 2016 (www.ndjonisango.net): le retrait de certains Etats de la Cour Pénale Internationale (CPI) continue d’alimenter le débat. En République Centrafricaine, le débat ne fait que commencer. A cet effet, la Coalition Centrafricaine Pour la Cour Pénale Internationale (CCPI-RCA) s’oppose au retrait des Etats notamment africains de la CPI et qualifie ce retrait comme une garantie à l’impunité. Une position exprimée lors d’une conférence débat organisée le 9 novembre 2016 à Bangui par la CCPI-RCA.

« Le retrait d’un pays de la CPI est une garantie pour certains criminels à l’impunité », c’est le mode d’ordre d’action qu’entend mener la Coalition Centrafricaine Pour la Cour Pénale Internationale en soutien à cette juridiction internationale. Regroupée d’au moins une dizaine des ONG de défense des droits de l’homme, la CCPI-RCA mene des actions en faveur de la CPI.

Le monde connait aujourd’hui un bouleversement à cause de plusieurs conflits qui affectent la planète. Ces conflits ont occasionné des violations massives et répétées des Droits de l’homme, la destruction des villes et villages, déplacement massif des populations vers d’autres zones. Les crimes graves sont perpétrés lors des conflits armés en violations du droit de la guerre qui interdit formellement de prendre pour cible les populations civiles non armées et les autres installations qui ne constituent aucune menace.

La CPI étant une juridiction mise en place par la volonté de tous les acteurs entendaient mettre fin au règne de l’impunité. Cette Cour a une mission de poursuivre et de juger les criminels de ces actes quelques soient leur qualité et leurs Etats.

Aujourd’hui, la CPI est confrontée à plusieurs défis notamment la lenteur de la procédure, la participation des victimes au procès, et de surcroît le retrait de certains Etats au Statut de Rome. Sur ce dernier point, la CCPI-RCA s’oppose et mène des actions pour que la République Centrafricaine, pays en proie aux conflits armés, ne puisse se retirer de la CPI.

« C’est vrai que depuis un certains la CPI est en difficulté parce que certains Etats membres ont décidé de se retirer de statut de Rome. Mais en ce qui concerne la République Centrafricaine, j’ai discuté avec les autorités qui m’ont affirmé que le pays n’est près pour quitter la CPI pour plusieurs raisons. La première raison est que nous avons encore le procès Bemba qui est à la CPI. Bemba est poursuivi pour les faits commis par ses éléments en Centrafrique. il est poursuivi comme supérieur hiérarchique. Et en 2014, par rapport à la crise que nous avons connue dans le pays, les autorités centrafricaines ont saisi de nouveau la CPI. Et la CPI travail en commun accord avec le gouvernement centrafricain pour l’aider dans le fonctionnement de la Cour pénale Spéciale. Puisque nous avons encore des dossiers pendants à la CPI, nous pensons que la RCA ne va pas se retirer de la CPI », a expliqué le Coordonnateur Adjoint de la CCPI-RCA, Maître Brunon Hyacinthe GBIEGBA.

Il a ajouté par ailleurs que le maintien de la RCA dans le statut de Rome n’empêche pas que les défenseurs de droit de l’homme en Centrafrique doublent de vigilance pour attirer l’attention des autorités sur le maintien du pays à la CPI.

Pour la CCPI-RCA qui a évoqué Koffi ANAN qui disait : « Nous devons aider la CPI à s’améliorer, au lieu de la quitter », les Etats qui ont annoncé leur retrait au Statut de Rome auraient pu rester et continué à dénoncer cette justice à deux vitesses étant l’une des faiblesses de la CPI. Ces Etats ont prétexté que la CPI n’exerce que des poursuites sélectives notamment contre les Africains. La CCPI-RCA reconnait aussi les faiblesses de la CPI dans son fonctionnement.

D’après Maître Brunon Hyacinthe GBIEGBA, les décisions à prendre doit poursuivre sans relâche les criminels sans exception, pour tous les crimes commis afin de mettre fin à l’impunité.

Le procès de Dominique Ogwen à la CPI

La CCPI-RCA s’acharne contre le procès Dominique Ogwen l’un des leaders de la rébellion ougandaise LRA qui se déroule en ce moment à la CPI. Car le procès d’Ogwen ne tient compte que des faits commis en Ouganda alors qu’il a été arrêté en Centrafrique et que la LRA sévit également en République Centrafricaine, en République démocratique du Congo et au Soudan.

« Nous déplorons les poursuites engagées par la CPI contre Dominique Ogwen rien que pour les crimes commis en Ouganda, oubliant ainsi les victimes centrafricaines, congolaise et soudanaises. Il a commis des crimes en Centrafrique. Nous allons demander à nos autorités de notifier au procureur afin de faire un réquisitoire additionnel et en réalité suspendre le procès Ogwen permettant compléter les informations avec les crimes commis et qui sont documentés en Centrafrique », Brunon Hyacinthe GBIEGBA.

Dominique Ogwen de la LRA est poursuivi par la CPI pour des faits commis en 2005 en Ouganda. Il a été arrêté sur le sol centrafricain où la LRA continue de perpétrer des crimes sur les populations civiles sud-est de la RCA. Il a été capturé par les éléments rebelles de l’ex seleka lors d’un affrontement meurtrier le 03 janvier 2015, au village Kotto 3 à environ 30km de Sam-Wandja, opposant ses hommes et une branche de la LRA que commande Dominic Ongwen.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici