RCA: « les conditions ne sont pas réunies pour parler des élections » Karim Meckassoua

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Abdou Karim Meckassoua, ancien président déstitué de l'Assemblée Nationale et l'opposant politique@photo Cyrille Yapendé

Par Ulrich MAMENLEYA

Abdou Karim Meckassoua, ancien président déstitué de l'Assemblée Nationale et l'opposant politique@photo Cyrille Yapendé
Abdou Karim Meckassoua, ancien président déstitué de l’Assemblée Nationale et l’opposant politique@photo Cyrille Yapendé

Bangui 4 novembre 2019—(NdjoniSango) : A peine arrivé au pays, Abdou Karim Meckassoua n’a pas trop attendu pour se prononcer sur les sujets brûlants de l’actualité nationale. L’opposant politique, et l’ancien président de l’Assemblée nationale, destitué du perchoir il y a un an par ses pairs, pense pour sa part que les conditions ne sont pas réunies à l’heure actuelle pour parler des élections. Un point de vue partagé par toute la classe politique de l’opposition, alors que la communauté internationale et le pouvoir de Bangui sont prêts pour ces élections.

Ces derniers temps, il ne passe pas un jour sans que les politiques donnent leur point de vue sur les élections couplées de 2020-2021, avec le même refrain qui revient sur les lèvres d’une frange de la classe politique dont d’aucun avance l’idée d’une nouvelle transition.

Se positionnant comme opposant au régime de Faustin Archange Touadera, Abdou Karim Meckassoua, allié de première heure du président de la République aux dernières élections de 2016, est d’avis à ceux qui pensent que la situation sécuritaire du pays ne permet pas d’organiser des élections crédibles.

« Aujourd’hui, force est de constater que les conditions ne sont pas réunies pour aller aux élections. Il avait moins de 8 groupes armés à 2015,  en tout on parlait de deux camps, Séléka et Anti-balakamais actuellement, il y a 14 groupes armés qui occupent 80% du territoire. Comment voulez-vous qu’on aille aux élections dans cette condition et sans trouver de consensus. Voilà pourquoi  je m’interroge avec E ZingoBiani et toutes les organisations politiques, nous voulons des élections mais pas des échéances électorales incontestables », a insisté Abdou Karim Meckassoua.

Le Président de la République, Faustin Archange Touadera dans un entretien accordé à RFI à la fin du Sommet Russie-Afrique à Sotchi, n’est pas d’avis à cette prise de position en rappelant le contexte où les dernières élections ont été organisées.

« Aujourd’hui il n’ait pas question de dire que les conditions ne sont pas réunies pour aller élections, les élections de 2015-2016 ont été organisées dans quelles conditions, dans les conditions plus  dramatiques et difficiles. Nous sommes dans le cadre de la mise en œuvre d’un accord de paix et il y a des avancées qui nous permettront d’aller aux élections », a rappelé le Président Touadera à ceux qui pensent que les conditions ne sont pas réunies pour aller aux élections.

Pour sa part, la communauté internationale qui est le bailleur de ces élections n’est pas restée en marge de ce débat qui anime la scène politique centrafricaine, à quelques mois de cette période sensible. Elle réfute cette idée émise par la quasi-totalité des partis politiques de l’opposition sur l’idée d’une éventuelle transition.

Une prise de position avancée lors d’une mission tripartite l’Union Africaine, l’Union Européenne et les Nations-Unies du 4 au 7 octobre 2019 à Bangui où Smail Chergui, Commissaire à la paix et sécurité de l’UA, réjette l’idée d’une transition politique en RCA.

« Parler d’une nouvelle transition est irresponsable et inadmissible. Des mesures seront prises au moment venu. D’ailleurs, la MINUSCA va dégager un budget pour permettre à tous les candidats qui doivent se déplacer dans les régions pour battre campagne ou défendre leurs programmes politiques », a réitéré Samil Chergui.

Cependant, l’Autorité Nationale des Elections, organe en charge d’organiser les élections,  malgré quelque retard accusé, commence à se lancer dans le préparatif en recrutant les agents de cartographes, récemment avec l’inauguration de l’immeuble abritant cette institution et avec l’aide supplémentaire de l’Union Européenne à hauteur de 15 millions d’euros sont les quelques aspects qui démontrent que le processus électorale est déjà déclenché.

Certaines indiscrétions proches du régime Touadera commence à se douter sur le calendrier électoral en envisageant l’idée d’un probable glissement électoral. Mais ce qui n’est pas du goût de l’opposition qui pense que le glissement peut provoquer une crise supplémentaire dans le pays.

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