Centrafrique: arrestation arbitraire des leaders du conseil national de la jeunesse par la police

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Intervention de la police au siège du CNJ@Erick Ngaba

 Intervention de la police au siège du CNJ@Erick Ngaba

Par Erick NGABA
Bangui 3 mai 2018 (Ndjoni Sango): Au moins deux (2) leaders du Conseil National de la Jeunesse (CNJ) viennent d’être arrêtés arbitrairement par les policiers de l’Office Centrafricain de Répression du Banditisme (OCRB) au siège de CNJ au complexe sportif 20.000 places à Bangui. A l’origine, les leaders du CNJ ont chassé dans les salles de banquet du Stade 20.000 places, les casques bleus de la Minusca qui étaient en train de célébrer une fête. 
Tout a commencé lorsque les casques bleus de la Minusca ont voulu ouvert la balle d’une soirée qu’ils ont organisée dans les deux salles VIP de banquets non loin du siège du CNJ dans les couloirs du Stade 20.000 places.
Les jeunes du CNJ ont reproché aux soldats de la Minusca de se moquer de la mémoire des victimes de l’attaque terroriste de l’église de Fatima le 1er mai dernier.  Pour ces membres membres du Conseil National de la Jeunesse, pendant que les Centrafricains sont en deuil suite à l’appel les hautes autorités du pays, les casques bleus de la Minusca prennent leur temps de fêter sans avoir un sens d’humanisme envers les Centrafricains.

« C’est insensible de la part des casques bleus de la Minusca« , lâche un membre du CNJ en colère.

Vexés par cette attitude des soldats de la paix, précisément les casques bleus camerounais, les jeunes du CNJ ont décidé de boycotter la festivité. Chose faite. Coupés d’appétit de la festivité, les casques bleus ont fait appel à la police centrafricaine.
Venus à bord de 4 véhicules lourdement armés comme si une opération contre les bandits de grands chemins, les policiers ont procédé à l’arrestation de certains leaders du CNJ.
Manu-militari, deux jeunes dont Benjamin Sytis du groupe musical MC Fonctionnaire, viennent d’être arrêtés arbitrairement par les éléments de l’OCRB. D’après un policier côtoyé par notre rédaction, « les Jeunes du CNJ ne devraient pas perturber cette festivité« .
Dans un communiqué de presse, l’Association  des Blogueurs Centrafricains (ABCA) condamne « l’absence de l’autocensure chez certains habitants y compris des expatriés et travailleurs humanitaires, qui malgré le deuil national décrété, continuent dans l’insouciance de faire la fête dans des différents endroits de la capitale« .