Centrafrique : la Minusca accusée d’inaction à Ippy

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les casques bleus onusiens du Gabon à Bangui@Erick Ngaba

Des casques bleus de la Minusca 

Par Mamadou NGAÎNAM
Bangui 7 décembre 2018—Ndjoni Sango : A la veille du 4 décembre les rebelles ont attaqué le camp des réfugiés de l’église catholique d’Ippy dans la préfecture de Ouaka. Les rebelles ont commencé l’attaque vers 10 :00 mardi, forçant les gens à quitter le camp. Il n’y a pas de chiffre officiel sur l’incident, mais selon les sources locales 3 personnes, dont 2 enfants, ont été gravement touchées.
La population accuse le mouvement rebelle l’UPC d’être responsable de l’attaque. Les habitants locaux ont encore une fois accusé les casques bleus  de la Minusca d’inaction face au massacre des civils.
Il est connu que la mission a déployé dans la préfecture de Ouaka le contingent Mauritanien. Cette décision a déjà été critiquée par la population. L’ONG ANA a déjà au paravent appelé  la Minusca de retirer les Mauritaniens notant qu’ils n’ont pas assez d’expérience. L’organisation a aussi accusé la mission de délibérément déployer des mauvais soldats dans la région.
Le problème est que les casques bleus mauritaniens se trouvent en Centrafrique en cours de leur première mission. Ils n’ont pas d’expérience de combats et ne peuvent pas effectivement s’opposer aux rebelles. Et il semble que la Minusca fait exprès de les placer dans une région avec un haut niveau de criminalité. En plus de ça la direction de la mission justifie leurs inactions en disant qu’ils n’ont pas de pouvoirs exécutifs.
La Minusca justifie de la même manière que toutes les forces en Centrafrique. Ils ne peuvent pas mener des actions militaires, ce qui veut dire qu’ils ne peuvent pas défendre la population. Et les armes leurs sont distribués, apparemment, juste pour qu’ils les tiennent. Il est au moins possible de tirer dans l’air pour obliger les rebelles à réfléchir avant de commettre une attaque, mais, évidemment, ils n’ont pas pensé à cela.
En plus, ils évoquent d’autres raisons. Selon la déclaration du chef de la Minusca, Parfait Onanga-Anyanga, il n’y a pas assez de casques bleus déployés  en Centrafrique.

 « Il ne faut pas oublier que nous travaillons en flux tendus sur un territoire vaste comme la France et la Belgique réunies, sans véritable réseau routier. Une force de 12 000 hommes, ça peut sembler énorme. Ici, ça équivaut à un Casque bleu pour 10 km2, et pour 400 Centrafricains », a-t-il fait savoir.

Même si les soldats de la paix sont placés dans des localités où les conflits armés ont lieu, c’est à cause du faible nombre de soldats que les gens sont morts à Alindao. Anyanga explique que pour les 30 000 déplacés dans le camp d’Alindao, il y avait seulement 40 soldats de la paix. Ils n’ont rien pu faire contre les rebelles, et c’est pour cela qu’ils se sont tout simplement défendu eux-même.
Il est évident que l’autodéfense est leur devoir principal en RCA et ils se débrouillent parfaitement avec cette tâche. Dans leur volonté de se sécuriser eux même, l’un des casques bleus, le commandant du contingent mauritanien a Ouaka a même épousé la cousine d’un des commandants des rebelles. Il se peut que c’est ce groupe armé qui a attaqué le camp de l’église catholique de Ippy.
Dans ce cas-là, l’inaction de la Minusca le mardi dernier peut être considérée comme une solidarité avec les rebelles. Et qu’est qu’on aura après ? Les casques bleus vont cesser de se défendre et vont commencer à attaquer la population dans les rangs des groupes armés ?

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