Centrafrique: une marche de la société civile de Bambari pour exiger le départ des casques bleus mauritaniens

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Une marche à Bambari

Une marche pacifique à Bambari

Par Erick NGABA
Bangui 6 juin 2018  (Ndjoni Sango) : La ville de Bambari, préfecture de la Ouaka au centre-est de la République centrafricaine, traverse une situation d’urgence depuis mi-mai 2018. La présence des groupes armés et des mercenaires menacent la vie de la population civile de cette jadis fragilisée par le conflit militaro-politique. Pour dénoncer l’accointance des casques bleus avec le mouvement rebelle de l’UPC, une marche a été organisée ce matin 6 juin par la société civile de Bambari pour exiger le retrait des casques bleus mauritaniens de la Minusca, jugés très proches et fournisseurs d’armes aux rebelles de l’UPC du mercenaire nigérien Ali Ndaras.
Après la marche organisée lundi dernier par une franche de la population de Bambari jugée proche de l’UPC, c’est au tour de la société civile locale d’organiser mercredi 6 juin courant une marche de protestation. Cette unième marche vise à exiger le départ du contingent mauritanien de la Minusca.

« C’est une marche que nous avons organisée pour dénoncer le comportement des casques bleus mauritaniens de la Minusca. Nous exigeons sans condition leur départ de la Mission des Nations Unies en République Centrafricaine. C’est un contingent qui pactise avec les éléments de l’UPC. La population civile de Bambari en a marre d’eux », a expliqué Albert Poumaba, de la société civile de Bambari, l’un des organisateurs de la marche.

La population de Bambari, dans leur majorité, reproche au contingent mauritanien de la Minusca d’être de mèche avec les mercenaires et rebelles de l’UPC. La marche de ce matin a débuté du côté de la rive droite de la Ouaka pour chuter à la Cour d’Appel de Bambari. D’après les organisateurs de la marche, toute la population de la rive droite et les personnes déplacées du camp Sangaris se sont jointes à cette manifestation pour exprimer leur ras-le-bol à l’opinion nationale et internationale.
Un mémorandum a été remis à la gendarmerie nationale et au contingent congolais de la Minusca. Aucun incident n’est enregistré durant cette marche, a indiqué Albert Poumaba.
Depuis leur déploiement dans la préfecture de la Ouaka, les casques bleus mauritaniens de la Minusca font l’objet de critique de la population locale qui ne cessent de les accuser de l’intelligence avec le mouvement rebelle de l’UPC.
Bambari qui a été déclaré ville sans armes et sans groupes armés par les Nations unies est depuis mai dernier le théâtre de violent combat entre les rebelles de l’UPC, et les forces de l’ordre ainsi que les casques bleus de la Minusca.
De l’avis des analystes de la vie sociopolitique, la présence et le retour des rebelles dans la ville de Bambari constituent un véritable handicap au processus de paix dans cette localité considérée comme la ville pilote des grands chantiers de développement local.
Alors, on se demande si Bambari deviendra, une fois de plus, une ville sans armes et sans groupes armés pour que la population de la Ouaka toute entière puisse vaquer librement à ses occupations.
L’auteur de l’article :
Erick NGABA est ressortissant du Département des Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Bangui où il a obtenu sa licence professionnelle en Journalisme. Free-lance, il est le Directeur de Publication et Webmaster de ce site d’informations. Courrier : doctarngaba@gmail.com , +236 72614325

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