Centrafrique : vingtaine de morts dans les violents combats entre la Minusca et les rebelles de l’UPC à Bambari

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Ali Ndarass, le leader du groupe rebelle UPC - Centrafrique
Ali Ndarass, le leader du groupe rebelle UPC entouré de ses éléments

Ali Ndarass, le leader du groupe rebelle UPC entouré de ses éléments

Par Erick NGABA
Bangui 1er juin 2018 (Ndjoni Sango) : Des affrontements meurtriers ont éclaté depuis mercredi à Bambari, au centre-est de la Centrafrique, entre les casques bleus portugais de la Minusca et les rebelles de l’UPC d’Ali Ndarass. Ces combats qui ont fait rage dans la ville se sont soldés à une vingtaine 20 morts et une vingtaine de blessés, côté rebelles et civiles, d’après des sources locales.
La ville de Bambari située à 385 km de Bangui, capitale de la République Centrafricaine, a connu un regain de tension depuis le mercredi dernier. Des sources locales jointes au téléphone parlent d’une situation alarmante. Des cas de pillages et de braquages y sont enregistrés.
A en croire des sources concordantes, tout était parti d’un cas de pillage d’un locale d’un membre appartenant au groupe rebelle appelé l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC), par un groupe d’hommes armés. Aussitôt, des scènes de violences et de représailles ont éclaté dans la ville entrainant des pertes en vies humaines. Face à cette situation le gouvernement réagit pour déplorer ce regain de violences.

« Une fois encore, la ville de Bambari est secouée par des violences. A l’observation, la gendarmerie a été la cible des éléments de l’UPC. En réactions, les forces spéciales portugaises sont intervenues pour les mettre en déroute. Des pertes en vies ont été signalées bien que la situation soit encore tendue, les forces spéciales portugaises, la Minusca, et les forces de sécurité intérieure ne ménagent aucun effort pour atrophier les velléités guerrières des assaillants, et reprendre le contrôle de la situation», a indiqué dans un communiqué, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Maxim Kazagui, sans donner de précision sur le bilan de ce regain de violence.

Des sources locales contactées par Ndjoni Sango font état de plus de 20 personnes tuées et une vingtaine de blessés. Dans un communiqué de presse, MSF a indiqué que très tôt le matin du mercredi 30 Mai 2018, son bureau à Bambari a été victime d´un braquage à mains armées. Les assaillants non-identifiés ont volé plusieurs téléphones, ordinateurs et autres objets de valeur. Plusieurs gardiens ont été légèrement blessés au cours de l’agression.
La Minusca a, dans un communiqué, déploré et condamné ces violences perpétrées aussi bien par des éléments du Mouvement de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) que par des éléments   anti-balaka.

« La Minusca tient à rappeler à tous les auteurs de ces violences que des enquêtes judiciaires et rigoureuses sont menées conjointement par les autorités nationales et la Mission, afin d’établir la responsabilité pénale de leurs auteurs et de leurs commanditaires, qui devront en répondre devant les juridictions nationales et internationales compétentes. Les attaques délibérées et continues contre la MINUSCA mais également les travailleurs humanitaires sont constitutives de crimes graves de droit international imputables aux responsables de tous les groupes armés et/ou individus impliqués », indique le communiqué.

Par ailleurs, dans ce climat de violence entretenue, la Minusca stigmatise l’instrumentalisation d’une partie de la population par l’UPC qui les utilise dans le but d’entraver l’action de sécurisation de la ville de Bambari par les forces de sécurité intérieure et la Minusca.

« La Minusca condamne de telles pratiques qui font courir aux populations civiles d’énormes risques pour leur sécurité et pire encore, elles tendent à approfondir les divisions inter-communautaires en entretenant une violence cyclique à travers des actes de revanche », lit-on dans le communiqué.

La ville de Bambari a été le théâtre de violents affrontements  entre les rebelles de l’UPC et les miliciens Antibalaka et les forces de l’ordre en mi-mai, alors que cette ville du Centre-est de la Centrafrique a été déclarée ville sans groupes armés par les Nations Unies.
L’auteur de l’article :
Erick NGABA est ressortissant du Département des Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Bangui où il a obtenu sa licence professionnelle en Journalisme. Free-lance, il est le Directeur de Publication et Webmaster de ce site d’informations. Courrier : doctarngaba@gmail.com , +236 72614325

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