RCA: marginalisé, le personnel local de la MINUSCA exige la démission du Directeur d’appui

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Directeur d’Appui à la Mission onusienne en Centrafrique (DMS), Milan Trojanovic

Par Ulrich Mamelenya

Directeur d’Appui à la Mission onusienne en Centrafrique (DMS), Milan Trojanovic
Directeur d’Appui à la Mission onusienne en Centrafrique (DMS), Milan Trojanovic

Bangui 11 Octobre 2019— (Ndjoni-Sango) : Les staffs nationaux de la Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA), ont demandé à l’unanimité le départ du Directeur d’Appui à la Mission (DMS), Milan Trojanovic, lors d’un sit-in dans la matinée du vendredi 11 octobre 2019 à Bangui. Ceci suite à une note circulaire N° 003/2019 émanant du Directeur, interdisant aux staffs nationaux qui travaillent dans l’arrière-pays d’habiter les camps de la MINUSCA malgré la situation sécuritaire très « préoccupante et volatile » dans certaines zones du pays occupées par les groupes armés.

C’est après une pétition signée par 498 signatures du personnel local de la MINUSCA que les fonctionnaires locaux de la Mission onusienne en RCA, ont décidé finalement d’observer un jour d’arrêt de travail, le vendredi 11 Octobre 2019,  pour exprimer leur ras- le- bol vis-à-vis des responsables de ladite mission.

« Le départ du DMS de la mission pour sauver les vies des staffs nationaux et le retrait pure et simple de la circulaire querellée ; pour appuyer notre contestation un jour d’arrêt de travail sera observé par tous les staffs nationaux dans tous les bureaux de terrain ainsi qu’à Bangui le vendredi 11 Octobre 2019 », a mentionné le personnel national de la MINUSCA dans une note intitulée Pétition, départ du Directeur d’appui à la Mission dont le site d’information en ligne Ndjoni-Sango dispose d’une copie.

Dans cette même note, les staffs nationaux ont relevé plusieurs menaces sur leur vie à l’occasion de l’exercice de leur fonction, pour illustration pour la seule année 2019, 8 cas de menaces sur la vie ont été enregistrées par les staffs nationaux de Kaga-Bandoro.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le cas récent de la tuerie d’un de leurs qui a été froidement assassiné à Kaga-Bandoro à son domicile lors d’un braquage par des hommes armés encore non identifiés non loin du camp de la MINUSCA.

Pour eux, le drame fait suite à la décision de leur DMS qui exige que tous les staffs nationaux puissent quitter le camp de la MINUSCA de Kaga-Bandoro suite aux conclusions des services de sécurité faisant état de « simulation par ce personnel national pour obtenir leur relocalisation à Bangui ».

« Le sit-in qu’on a organisé aujourd’hui est juste pour attirer l’attention de nos responsables sur la condition de notre travail, notamment la sécurité parce que pour mieux travailler, il nous faut la sécurité. Il y a plusieurs causes, la première des causes comme je le dis toujours, le personnel national vit au sein de la population à cet effet, lorsqu’un message de la mission ne passe pas bien, on peut être vue comme cible. Et c’est avéré, pour éviter  que des cas graves se produisent,  il est important qu’on attire l’attention nos responsables. Nous avons des victimes mais pas forcément quelqu’un qui est mort, la victime peut être une personne qui a subi des menaces », a déploré Guerezebanga Jaafar, Président de l’association du personnel national de la MINUSCA.

Le recrutement ambigu et le salaire discriminatoire

Hormis la demande du départ de DMS, le staff national déplore entre autres l’ambiguïté dans le processus de recrutement  des contractuels individuels(ICs) créant un sentiment de mécontentement auprès des Centrafricains et le traitement équitable sans discriminations de tout le personnel, expatrié ou national.

Il convient de rappeler que les valeurs cardinales des Nations-Unies sont fondées sur le professionnalisme, l’intégrité, l’esprit d’équipe et la non-discrimination. Et en cas de la résistance de la part du Directeur d’appui à la Mission, les staffs nationaux aviseront d’autres actions plus lourdes afin d’obtenir gain de cause.

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