C’est un réel coup dur pour le processus électoral en cours en Centrafrique. L’annonce le jeudi soir, de la démission de Dieudonné KOMBO YAYA en sa qualité du Président de l’Autorité Nationale des Élections (ANE) est une mauvaise nouvelle qui vient de surprendre l’opinion publique centrafricaine. Il estime comme raison, qu’il est impossible d’organiser des élections libres, crédibles et transparentes d’ici la fin d’année. Cette démission intervient au moment où, tous les partenaires de la RCA, décident à ce que la transition en cours dans le pays termine le 30 Décembre 2015 afin de permettre au pays de rétablir l’ordre constitutionnel.
Dieudonné KOMBO YAYA rejoint ainsi Godefroyd MOKAMANADE ancien Vice-Président de (ANE) qui a déposé son tablier en Août dernier. Cette démission en cascade des ténors de l’ANE est un véritable handicape au processus électoral. Elle vient ajouter ainsi, le lot de problèmes que rencontre cette institution qui a la charge d’organiser les futures consultations législative et présidentielle dans le pays. Selon son intervention sur les médias étrangers, Dieudonné KOMBO YAYA souligne qu’au jour d’aujourd’hui, il est inadmissible d’organiser un scrutin apaisé crédible et transparent d’ici la fin de l’année. Pour le moment, le nouveau chronogramme des élections n’est pas encore rendu public. Une source proche de l’ANE nous laisse croire que le 1er tour de ces élections serait organisé en fin Décembre tandis que le second tour en Février 2016. Certaines sources pensent que les tristes évènements que la ville de Bangui vient de connaitre prouvent à suffisance l’impossibilité d’organiser de bonnes élections sur l’ensemble du territoire dans les trois prochains mois. Lors de sa visite au début de la semaine à Paris en France, l’ancien Président de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) le Président Tchadien Idriss DEBY ITNO avait affirmé sur les ondes de RFI que «mieux vaut des mauvaises élections qu’une Transition chancelante». Cette déclaration démontre qu’Idriss DEBY ITNO a toujours une influence dans les affaires internes de la Centrafrique.
Cette démission fait réagir certains candidats à l’élection présidentielle. A l’écoute de la nouvelle, la candidate indépendante, Régina Konzi MONGOT, s’exclame sur sa page facebook en ces termes « Quelle coïncidence ! Démission du président de l’autorité nationale des élections ? A quelques heures de la tenue d’une rencontre capitale avec la communauté internationale et tous les acteurs de la vie politique de Centrafrique pour fixer de nouvelles dates des élections ! Cette réunion doit se tenir. Les techniciens qui sont des hommes de terrain, qui font tout le travail à la place du président, d’ailleurs qui sont compétents sont encore là. Un complot ignoble contre le peuple centrafricain ».
Il est à noter que pendant son adresse à la nation au lendemain des évènements du 26 septembre dernier, Catherine SAMBA PANZA , la Cheffe de l’État de la Transition précise que les élections auront bel et bien lieu d’ici la fin de l’année. Elle rassure que lors de la 70e Assemblée Générale des Nations Unies qui s’est tenue à New York aux Etats Unis D’Amérique tous les partenaires de la RCA appuient la Transition que le pays traverse actuellement et souhaitent l’organisation le plutôt possible afin de permettre au pays de revenir à l’ordre constitutionnel.
Igor Djeskin SENAPAYE