Les Conseillers nationaux de la transition en République centrafricaine ont marché, ce 04 novembre 2015 à Bangui de la capitale centrafricaine pour exiger du gouvernement de transition le réarmement des forces armées centrafricaines (FACA). Cet ultimatum est lancé suite à une réunion de concertation que les membres du Conseil national de la transition (CNT) ont tenue à la veille de la marche à leur siège demandant opérationnelle l’armée nationale.
« Un pays, une armée. Oui au réarmement des FACA et leur implication dans e processus de pacification du pays » ; « Les Centrafricains unis et indivisibles dans la paix », ce sont là le message inscrit au mode d’ordre de la marche des élus du peuple centrafricain qui ont lancé un ultimatum d’une semaine au gouvernement de transition pour rendre effectif le réarment des FACA. La marche a débuté à 10 heures de Bangui devant le siège du Conseil national de transition, dans le 4ème arrondissement, pour s’achever au rond-point « Place des Nations unies » dans le 2ème arrondissement de la capitale aux environs de 11 heures de Bangui. Cette marche a réuni une centaine des Conseillers nationaux de transition. Tous vêtus en noire, ils qui se disent déterminer pour la cause de la population.
« Trop c’est trop. Nous ne pouvons pas retrouver la paix sans nos forces armées nationales. Aucun pays au monde n’est gouverné sans son armée. Donc nous faisons cette marche pour demander au gouvernement de réarmer les FACA. Car depuis le début de cette transition, la représentation nationale a attiré l’attention de gouvernement et aussi de la communauté internationale sur l’implication de nos forces de défense dans le processus de sécurisation du pays. Aujourd’hui les faits sont là, et nous attendons du gouvernement des actes concrets », a déclaré Alexandre Ferdinand Nguedet, président du Conseil national de transition.
L’idée de cette marche vient d’un constat fait sur l’inaction des forces internationales présentes dans le pays dont la MINUSCA et Sangaris à arrêter les violences inter-communautaires qui se sont produites dans la capitale et à l’intérieur du pays. L’inaction et l’incapacité de ces forces ont fait réveiller les autorités de la transition à exiger le réarmement des FACA en dépit du fameux embargo pesant sur les armes en République centrafricaine.
« Les derniers évènements nous ont contraint à demander la reprise des activités de nos forces de défense et de sécurité précisément les FACA au côté de leur confrères des Nations unies qui sont venues nous aider à sécuriser la population. Parce que nous avons constaté une certaine léthargie et faiblesse et surtout une certaine complicité de certains éléments de ces forces avec ceux qui commettent des exactions », a martelé Bruno Hyacinthe Biégba, Conseiller national de transition et Avocat au Barreau de Centrafrique.
A la fin de la marche, les Conseillers nationaux ont remis un mémorandum au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en Centrafrique, Parfait Onanga Onyanga, chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies en République centrafricaine (MINUSCA).
Dans son message le lundi dernier à la nation, la Cheffe de l’Etat de transition, Catherine Samba Panza a demandé à la MINUSCA de mettre à la disposition des forces de défense et de sécurité nationales les armes de l’armée nationale sous séquestre, ceci afin de renforcer, d’après elle, les capacités d’actions de des troupes nationales engagées dans le combat.
Lors de sa conférence hebdomadaire de ce 04 novembre 2015, le Porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro a répondu aux journalistes que la question de réarmement des FACA relève de la compétence du Conseil de sécurité des Nations unies à travers les différentes résolutions définies.
La marche s’est passée dans un climat apaisé sous la sécurité de la gendarmerie et la police nationale avec l’appui de contingent sénégalais de la MINUSCA. La semaine dernière, pour le rappeler, la ville de Bangui a connu un regain de violence qui s’est soldé à une dizaine de morts et à l’incendie d’une centaine de maisons d’habitation.
Eric NGABA