Par Erick NGABA
Khartoum (Soudan) 27 janvier 2019—Ndjoni Sango : Depuis le début des pourparlers entre le gouvernement centrafricain et les groupes rebelles à Khartoum, des Fake-news rangent les réseaux sociaux du côté de Bangui, capitale de Centrafrique. Cette pratique tente d’impacter négativement le bon déroulement des discutions.
Les fake-news tentent de gagner les réseaux sociaux sur le dialogue entamé par le gouvernement centrafricain avec les groupes rebelles sous les auspices de l’Union africaine. Certains internautes brillés dans cette pratique vont jusqu’à inventer l’histoire.
D’après cette histoire, certains hommes politiques présents aux pourparlers solliciteraient l’aide des groupes rebelles afin de demander la démission du Chef de l’Etat centrafricain, Faustin Archange Touadera.
Une allégation balayée d’un revers de la main par le chef de la délégation centrafricaine, Firmin Ngrebada, au cours d’une mise au point à la presse vendredi passé à Khartoum.
« De ce que nous avons appris ici, il semble qu’il y a beaucoup de rumeurs au pays. Par exemple, il est dit que les représentants des partis politiques qui sont ici se seraient mis en intelligence avec certains groupes armés pour exiger la démission du président de la République. Je vous dis qu’il n’en est rien. Ce débat n’a pas eu lieu. La délégation gouvernementale est en symbiose avec les représentants des partis politiques, les députés et toutes les composantes de la société qui sont ici. Nous avons suivi les représentants des groupes armés qui ont pris la parole. Personne n’a demandé la démission du président de la République », a déploré le Chef de Cabinet du président Touadera.
En déplorant cette pratique, le ministre Firmin Ngrebada exhorte les partisans de fake-news à accompagner le processus avec un langage d’apaisement. Dans la même ligne d’idée, des fake-news font état de ce que les groupes rebelles exigent la primature, l’amnistie générale alors que les discutions ne font que commencer pour entrer le vif du sujet.
Certes, ces revendications figurent dans le lot des revendications que les groupes armés ont remises en août 2018 au panel des facilitateurs de l’Union africain. Cela n’est pas encore étalé sur la table de discussion.
Ayant constaté lui aussi les dégâts des fake-news sur les réseaux sociaux, Moustapha Younus, président de la Jeunesse Islamique de Centrafrique, exhortent les internautes centrafricains à la vigilance.
« Je lance un message à mes compatriotes de ne pas suivre les gens qui lancent les fake-news, les fausses alertes sur les réseaux sociaux. Car, on a des compatriotes qui n’ont rien à faire dont leur travail est de lancer les fake-news sur les réseaux sociaux. Donc, il faut faire attention à ceux-là, car nos ennemis sont ceux-là qui tiennent les réseaux sociaux pour lancer les messages de haine. Car, nous ici à Khartoum, on n’a pas encore donné les informations sur le dialogue. Nous allons rentrer avec espoir à partir de Khartoum afin de vivre en paix dans notre pays », a martelé Moustapha Younus.
En dehors des utilisateurs des réseaux sociaux, il y a certains médiaux nationaux et internationaux qui tentent d’inventer les informations sur les pourparlers de Khartoum. L’Association des Blogueurs Centrafricains (ABCA) qui a lancé une campagne contre les Fake-news déplore cette pratique qui, dit-elle, pourrait impacter négativement sur le processus de paix.
« Nous pensons que dans cette phase décisive de l’histoire de notre pays, les compatriotes doivent se ressaisir et faire preuve de maturité. Nous devons avoir une prise de conscience pour tourner définitivement la page sombre de l’histoire de notre pays. Les Fake-news sur les réseaux sociaux tuent plus que les armes que les groupes rebelles utilisent contre la population. Les auteurs de ces pratiquent doivent se reprocher de leurs actes. Donc, nous devons faire attention à toutes les informations que les malintentionnés balancent sur les réseaux sociaux », conseille Fridolin Ngoulou, Vice-président de l’Association des Blogueurs Centrafricains.
Les pourparlers entre le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés se poursuivent au Centre de recherche stratégique et de recherche sur la sécurité à Khartoum. Aucun incident n’a perturbé la poursuite de ce dialogue à part la suspension de la participation des Antibalaka qui sont revenus finalement sur leur décision afin de continuer les discussions avec l’ensemble des parties prenantes.
Un accord de paix devra être signé entre les parties à la fin du processus sous l’égide de l’Union africaine avec l’appui stratégique de la Russie et des Nations unies.