EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 14 juillet 2020—(Ndjoni Sango) : Le rapprochement de la République centrafricain avec la Fédération de la Russie est considéré par Paris comme un péché impardonnable que le Président centrafricain, Faustin Archange Touadera, a commis. Le retour en grande pompe de la Russie dans ce pays détruit par les affres de la Françafrique, est perçu comme couteau dans la plaie, si bien que Paris décide de faire partir Touadera pour ne pas tout perdre.
L’économie de la France repose en grande partie sur les ressources naturelles des pays africains dont la plupart ont eu la malédiction d’être colonisées par cette France de De Gaule.
A travers les grandes firmes françaises notamment TOTAL, Orange, Boloré, AREVA entre autres, la France arrive à piller les ressources de ces pays naturellement riches mais économiquement pauvres.
En effet, la République centrafricaine qui regorge plus de 470 indices miniers est considérée par la France comme un grenier pour sa future génération. Le pays ne connaît que des séries de mutineries, coup d’Etat et rebellions, l’empêchant ainsi de mettre valeur ses richesses pour son développement. Car, la politique française en Centrafrique est de maintenir ce pays d’environ 5 millions d’habitants dans la pauvreté et le joug de la dépendance.
Chaque président qui accède à la tête de ce pays est tenu de faire le vœu de Paris, d’exécuter les ordres et de protéger les intérêts français en premier lieu. Le cas contraire, malheureux à celui qui essaye de faire autrement. C’est ainsi que chaque 10 ans, la République centrafricaine connaît souvent un changement brutal de ses dirigeants chaque 10 ans.
Pourquoi vouloir faire partir Touadera par tous les moyens ? Et comment le faire ?
De sources diplomatiques, le grand pêché de Touadera serait d’avoir diversifié la diplomatie centrafricaine qui s’ouvre désormais au monde entier, notamment le rapprochement avec la Russie. La présence russe en République centrafricaine cause un cauchemar chez les puissances occidentales notamment la France qui a longtemps considéré ce pays somme étant son grenier où elle peut picorer jusqu’à l’éternité. Comme châtiment, la France commence par activer ses réseaux de déstabilisation de la RCA.
D’abord le retour ambigu de l’ancien président François Bozizé au pays, puis le changement d’attitude des groupes armés, et la résistance de certains Chefs d’Etats de la CEMAC vis-à-vis de Touadera, et l’agitation d’une frange de l’opposition politique.
De loin, les groupes armés sont téléguidés afin de rendre le pays ingouvernable. L’objectif est de ternir l’image du régime de Touadera et de le faire détester par la population à l’approche des élections présidentielle et législative bientôt 27 décembre 2020.
Parlant des élections, le projet de la France est de tout faire pour rendre impossible le second mandat de Faustin Archange Touadera.
L’on se pose la question de savoir si le peuple centrafricain continue de se faire rouler dans la boue par la France qui veut cout que cout désigner qui elle veut à la tête de la RCA qui a tant souffert de ses injonctions.
