Droit de réponse
Cher Eric GABA, ce samedi 1er Avril 2017, alors que de par le monde, hommes, femmes et enfants s’adonnaient à vivre au rythme des poissons d’avril, il vous a plu de publier un article dans lequel j’ai été cité nommément comme une caisse à résonnance dans un article publié dans Ndjoni-Sango. L’article en question s’intitule : « Centrafrique : Henri Marie Dondra dans le collimateur du Président de l’Assembée Nationale ». En d’autres circonstances, je vous aurai répondu comme j’en avais l’habitude. Mais comme le dit si bien un vieil adage dont on se sert pour éduquer : « Qui répond au coup de sabot d’un âne, est plus sot que l’âne lui-même ». J’ai été journaliste et j’ai su et sais encore combien ce métier est noble pour les âmes bien nées.
Ainsi, du haut de ma noblesse d’esprit, je m’emploie au rétablissement de la vérité. De Monsieur Henri Marie Dondra, tout comme des autres hommes politiques, je sais beaucoup de choses parce que j’ai été un journaliste rompu. De la troisième génération de ceux qui ont embrassé cette carrière, je fais partie des meilleurs et ce n’est pas vous qui me direz le contraire, car je sais ce que j’avance. Vous savez que je sais que vous savez que je ne dis jamais rien de gratuit. J’en fais cadeau parce que je ne me laisse pas turlupiner par mes égos. Et je ne me nourris pas non plus de rapines.
Je dis et je répète que sais beaucoup des hommes politiques pour les avoir côtoyés, faits et défaits. Néanmoins, je me tais au nom de la sagesse. Ce n’est pas parce que j’ai pris du recul que je n’en sais plus rien. Au contraire, c’est de l’extérieur qu’on a l’inspiration de pénétrer les profondeurs de la chose. Vous êtes jeunes et peut-être votre jeunesse ne vous permet pas de vous élever au-delà de ce que vous voyez. Les hommes politique ont besoin de vous, quand ils sont en difficulté. Une fois leur intérêt atteint, ils vous frappent du talon. Hélas, comme dira le vieux Chinois : « Quand le vieillard montre la lune, l’imbécile regarde le bout du doigt ».
En ce qui concerne les diatribes entre l’Exécutif et le Législatif, je préfère dire les choses de cette manière, ce n’est pas la première fois que nous assistons à ce combat de coq dont malheureusement nos compatriotes sont les premières victimes. Les cultes de personnalité nous ont propulsés en arrière à des années lumières de notre époque. Nous sommes premiers à pointer un doigt accusateur vers l’autre sans prendre la peine de nous regarder dans la glace. Les Ivoiriens ne disent-ils pas : « C’est le matin, qu’on voit qui est beau » ?
Modestement, je ne tire pas profit des rixes politiques. Ça m’est égal. Les hommes politiques peuvent se détester le jour jusqu’à pousser des rires jaunes. Ça c’est du jour. Mais le soir venu, parce que tu ne les vois pas, ils s’entichent de leurs amourettes. Ils sont comme un pagne qu’on peut mettre à l’endroit comme à l’envers. L’ancien Président François Bozizé disait : « La politique n’a ni tête ni queue » et Hamadou Kourouma d’affirmer : « En politique, la vérité et le mensonge naissent le même jour et portent le même pagne ».
Mais les Congolais disent « Lokuta é yaka na ascenseur, vérité béyé bela kumi ». Excusez-moi, si j’ai mal transcrit cette citation, je ne parle pas Lingala mais je sais que la phrase signifie : « le mensonge avance à la vitesse de l’ascenseur mais la vérité se déplace lentement ». C’est pourquoi « quelle que soit la durée de la nuit, le soleil apparaitra ». Simple conseil d’un confrère : Ne vous laissez jamais répandre en émoi parce qu’un homme politique vous aurait intéressé avec un salaire de catéchiste. Je suis passé par là.
In fine, je ne verse jamais dans les considérations puériles, narcissiques. C’est le propre des pucelles voire des villageois. Et puis, ce n’est pas moi qui le dis : « Tout ce qui brille, n’est pas de l’or ». Je sais seulement une chose, il y a encore de nombreux aveugles dans ce pays qui doivent être débarrassés de leur cécité. « Il y en a qui ont des yeux, qui ne voient pas, il y en a qui ont des oreilles, qui n’entendent pas ». Si nous devons écrire, c’est pour que la lumière jaillisse dans la cité, pas parce que nous voulons péter plus haut que notre…. Je connais la pudeur. En passant, quand vous devez écrire, cherchez à être original. En passant encore, vérifiez et recoupez bien vos informations sinon vous ne ferez jamais trembler, vous n’apporterez rien de constructif à la nation. A ceux qui sont atteints de la ouakpomanie, je suis au regret de leur dire que le guérisseur est en congé, vouez avec le pharmacien d’à côté. Confraternellement votre.
Odilon Maurice OUAKPO
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