Par Eric NGABA
Bangui 05/10/17 (www.ndjonisango.net): Les cadres du ministère des mines et de la géologie sont en atelier de validation de la mercuriale de diamant de la République Centrafricaine qui date de 15 ans, et en déphasage à la valeur réelle de diamant sur le marché international. Tenu du 5 au 6 octobre 2017 au national l’hôtel grâce au financement du projet américain DPDDA, l’atelier vise à doter le service du Bureau d’Evaluation et Contrôle de Diamant et Or (BECDOR) d’une base de taxation adaptée à la valeur réelle de diamant brut par rapport au fixing actuel du marché international.
Il est constaté que dans le secteur minier centrafricain la performance de la taxe à l’exportation sur le diamant brut constitue un problème qui se pose toujours avec acuité dans la commercialisation du diamant centrafricain. Dans cette situation, l’Etat centrafricain n’arrive pas à tirer des revenus conséquents sur les activités d’exportation du diamant.
« La République Centrafricaine dispose en son sous-sol d’immenses ressources minérales dont le diamant et l’or demeurent les seuls minéraux exploités. Ne disposant pas de structure régulière des activités commerciales de ces minéraux, ni de structure de contrôle efficient à l’instar des autres pays producteurs, l’Etat centrafricain ne tire ses revenus des activités extractives que la taxe à l’exportation sur ces substances minérales. Cependant, la mercuriale constitue la base légale de taxation. Et la présente mercuriale est totalement en déphasage avec le marché international du diamant, car tous les indicateurs démontrent que le prix actuel du diamant est en hausse », a expliqué Thierry Poulizouh, Directeur de cabinet représentant personnel du ministre des mines et géologie à l’atelier.
D’après le constat, ce déphasage est dû au fait que d’une part, une bonne partie de la production diamantifère est écoulée sur les marchés extérieurs par la fraude, et que d’autre part, la production qui suit la voie officielle n’est pas taxée à sa valeur réelle. Car la mercuriale en cours établie depuis 2002, jugée contre-productive, ne reflète pas le prix actuel du diamant brut sur le marché national et international.
C’est ce qui démontre que sur le terrain cette mercuriale est en dessous de la valeur pratiquée. Au niveau international, la mercuriale est désuète et nécessite donc une révision.
La contre productivité de la vielle mercuriale constitue un manque à gagner pour l’Etat centrafricain, selon François Zolipou, Directeur général du Comptoir des Minéraux et Gemmes (COMIGEM) qui coordonne par ailleurs le comité de révision de l’ancienne mercuriale.
Sous la supervision du ministre des mines et de la géologie, Léopold Mboli Fratran, ce comité a pour mission de collecter les données relatives à l’analyse statistique de l’évolution du marché national et international du diamant brut, proposer une nouvelle mercuriale, et organiser le présent atelier avec les opérateurs économiques et les partenaires de développement en vue de valider la mercuriale proposée.
La République Centrafricaine vient d’adopter une politique de réduction de la fiscalité diamantaire dans le but d’attirer les investisseurs. D’après Thierry Poulizouh, cette mesure devrait être compensée par une base de taxation judicieuse pour permettre à l’Etat de tirer profit des activités extractives.
La taxe à l’exportation sur le diamant et l’or demeure jusque-là le seul revenu que l’Etat centrafricain tire des activités extractives de son sous-sol.
L’auteur de l’article :
Eric NGABA est ressortissant du Département des Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Bangui où il a obtenu sa licence professionnelle en Journalisme. Free-lance dans plusieurs agences de presses internationales, il est le Directeur de Publication et Webmaster de ce site d’information www.ndjonisango.net. Courrier : doctarngaba@gmail.com , +236 72614325.