Centrafrique : La ville de Bangui illuminée par des panneaux solaires

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Un panneau solaire/@Eric Ngaba

Ndjoni Sango (Bangui 09/06/16) :_Suite aux récurrents problèmes du délestage dans la ville de Bangui et ses périphériques que l’Energie Centrafricaine (ENERCA) n’arrive à résoudre définitivement depuis plusieurs années,  un projet pilote de l’énergie solaire signé en partenariat avec la société Chinoise ZTE et le Ministère des Mines, d’Energie et de  l’Hydraulique  est en réalisation dans les rues de Bangui. Ce projet prévoit l’installation des panneaux solaires afin de contribuer à l’électrification de la ville de Bangui. Dans une interview exclusive accordée à la rédaction de Ndjoni Sango, Rigobert GBAZI, Inspecteur d’Energie et coordonnateur du projet pilote de l’énergie solaire en Centrafrique donne des précisions sur ce projet en répondant aux questions de Inès Laure N’GOPOT.

Ndjoni Sango (NS) : Monsieur Rigobert GBAZI bonjour!

Rigobert GBAZI (RG) : Bonjour.

NS : comment le ministère des Mines, d’Energie et de l’Hydraulique est-il parvenu au bout du projet de l’installation des panneaux solaires dans la ville de Bangui?

RG : c’est une très bonne question, le projet a commencé depuis 2012, plus précisément le 13 avril que le contrat de réalisation a été signé avec le Gouvernement Centrafricain et nos partenaire de Chine plus précisément ZTE. Donc, dans le contrat de réalisation, il était question d’installer ces  points d’éclairages solaires dans la commune de Begoua. Il y-avait des endroits spécifiques qui ont été identifiés, à l’exemple de l’école primaire de Bégoua, le  centre de santé de Bégoua, et aussi la route qui commence de Bégoua jusqu’aux cent (100) logements situé au PK16 à la sortie Sud de Bangui. Donc, c’était ça les endroits initialement prévus dans le contrat de réalisation. Mais les évènements de 2012 jusqu’en 2013 n’ont pas  permis à nos partenaires chinois de  venir sur le terrain. Et c’est ainsi qu’après les accalmis, en Septembre 2015, ils sont venus à Bangui et rencontrés le  Ministre en charge de l’Energie et ont rediscuté le projet. C’est ainsi que le 10 Septembre 2015 un avenant a été signé. Dans cet avenant, les endroits et les lieux ont été changé. Comme vous le savez à l’époque, le secteur de Bégoua était inaccessible par nos partenaires vue l’insécurité qui régnait dans la région. C’est ainsi qu’ensemble avec les chinois les lieux ont été changé pour le centre-ville. L’école primaire de Bégoua a été remplacée par le lycée des Martyrs, le centre santé de Bégoua par l’hôpital générale de Bangui. Quant à la route de Bégoua au PK16, cela a été remplacé par certaines avenues dans le 1er, 2e et le 5e arrondissement ainsi que l’avenue des Martyrs. Nous avons aussi des bretelles qui quittent au niveau de tribune jusqu’à l’avenue Benz-vi et une bretelle qui quitte de l’université de Bangui au lycée Technique. Un autre site d’installation c’est au niveau de chaque commissariat des huit (8) arrondissements de la capitale.

NS : les endroits initialement choisis à l’exemple de la commune de Bégoua, est ce qu’il y aura un autre projet, ou ils sont définitivement changés ?

RG : vous savez c’est un projet pilote comme son nom l’indique, donc c’est un projet d’essai pour cette première phase. Une fois que le projet est réussi, le Gouvernement Centrafricain va encore rentrer en négociation      avec nos amis Chinois afin d’augmenter le nombre. Ce sera pendant la seconde phase que nous allons penser à certaines localités plus précisément la localité de Bégoua qui était initialement retenue et voire même les villes de provinces qui ont des problèmes d’éclairages. Donc  les travaux sont presque finis, ils sont à la phase d’installation des batteries. Il ne reste que l’avenue des Martyrs car devant l’hôpital général, le lycée technique et le lycée des Martyrs, il y-a déjà de  l’éclairage.

NS: selon vous, quel impact ces installations vont avoir sur l’éclairage que l’Energie Centrafricaine (ENERCA) fournis ?

RG : bon, en terme d’impact, on ne peut pas tellement parler d’impact parce qu’ici c’est initialement l’éclairage des avenues et certains endroits publics que nous avons cité. En ce qui  concerne la rue, on peut parler d’économie parce qu’à ce niveau les points d’éclairage public d’ENERCA qui existe à ces endroits seront supprimés et cela constitue en terme d’économie pour l’ENERCA. Je pense que pendant ce temps l’ENERCA va économiser ses énergies pour distribuer à des abonnés ou des entreprises.

NS: une fois que les panneaux solaires opérationnels et que les partenaires chinois seront repartis, qui assurera la maintenance de ces batteries?

RG : bon, en termes d’installation poteau voltaïque en principe, ça devrait être la Mairie de Bangui. Mais vue par rapport à l’aspect technique, la Mairie ne dispose pas assez de techniciens et je pense que logiquement ça sera l’ENERCA qui assurera la maintenance. Mais techniquement en termes de maintenance il n’y-a pas grand-chose à faire. Ce sont le plus souvent le nettoyage des modules solaires puisque nous sommes dans un pays où il y a trop de poussières. Les modules sont inclinés à des angles où la pluie même peut faire le travail de nettoyage de ces poussières. Un autre aspect de ces maintenances, c’est surtout les batteries, c’est le point faible de ce système car elles ont une durée inférieure à celles des modules solaires. Elles une durée de vie qui varie entre cinq (5) ans donc cela suppose que dans trois (3) ou cinq (5) ans il faut remplacer ces batteries. Une fois que les batteries seront défectueuses, le gouvernement rentrera en négociation avec les partenaires chinois par l’intermédiaire de l’ambassade de chine pour demander à ce qu’ils nous fournissent des batteries de rechange. Quant aux modules solaires, ils ont une durée de vie de 20 ans donc, dans ce sens il n’y a pas de souci.

NS : pouvez-vous nous donner une idée sur le coût du projet ?

RG : en ce qui concerne le coût du projet, dans le contrat de réalisation, le montant de projet était de 8million de RNB la monnaie chinoise. Je disais tout à l’heure que le projet était signé en 2012, là il faut avoir le taux d’échange de RNB à l’époque pour avoir une réelle valeur en franc CFA. La  monnaie chinoise varie de 70 à 80 franc CFA, si on prend par exemple le taux d’échange de 80FCA, le montant de base serait de 640 million de franc CFA. Ce coût prend en compte tous les aspects des études  réalisées par les techniciens ZTE, l’achat des équipements, le management du projet des personnels chinois qui sont actuellement sur le projet. Donc, ce coût englobe tous ces aspects.

NS : Monsieur Rigobert GBAZI,  je rappelle que vous êtes Inspecteur d’Energie au Ministère des Mines, d’Energie et de l’Hydraulique et en même temps  coordonnateur du projet pilote de l’énergie solaire en Centrafrique, je vous remercie.

RG : Merci.

Inès Laure N’GOPOT

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