RCA : l’activiste politique Fari Taheruka Shabazz déféré à la maison carcérale de Ngaragba

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Fari Taheruka Shabazz, activiste politique

Par Cyrille YAPENDE

Fari Taheruka Shabazz, activiste politique et militant du Chemin de l’espérance de Karim Meckassoua

Bangui 4 mars 2020—(Ndjoni Sango) : Après 48 heures de garde à vue dans les locaux de la Compagnie Nationale de la Sécurité (CNS), Fari Taheruka Shabazz, un activiste politique et porte-parole du mouvement politique, Chemin de l’espérance d’Abdou Karim Meckassoua, a été transféré à la maison d’arrêt de Ngaragba au début de l’après-midi du jeudi 5 mars. Cela fait suite à l’affaire cyber harcèlement datant de 2018, l’opposant à Arouza Aziz, président de la jeunesse islamique de Centrafrique.
Selon plusieurs sources concordantes, Fari Taheruka Shabazz a été conduit devant le parquet de Bangui, afin d’être présenté devant le Procureur de la République qui décidera s’il sera placé devant le mandat de dépôt, c’est-à-dire, incarcéré provisoirement en attendant la suite de l’enquête ou il pourrait être tout simplement relâché.
Finalement, ce dernier a été encellulé à la maison d’arrêt de Ngaragba pour la suite de l’enquête, et pour l’heure, on ne connait pas encore les charges qui lui sont reprochés par le parquet de Bangui.
Un proche de Fari Taheruka Shabazz, contacté par Ndjoni Sango, s’étonne de la manière avec laquelle le parquet de Bangui gère cette affaire en transférant son ami à Ngaragba malgré qu’il soit plaignant.

«Shabazz s’était présenté devant les forces de l’ordre pour déposer plainte pour son agression par un groupe de jeunes dont l’un est issu du parti MCU. Mais subitement, c’est lui qui devient le suspect et placé en garde en vue dans une affaire datant de 2 ans, dont la victime n’avait pas déposé plainte à cette époque-là. Celle-ci a été déposée seulement le jour de son arrestation par la police de la CNS », a déploré cette source qui requiert l’anonymat.

Une arrestation qui commence à soulever des voix. Dans un communiqué de presse signé le 4 mars à Bangui, par les amis de Fari Taheruka Shabazz, tous quatre, (4) jeunes leaders issus des différentes formations politiques de l’opposition, ont dénoncé et condamné avec « véhémences la séquestration et l’arrestation arbitraire » de leur confrère.
Ces quatre jeunes leaders, notamment Adrien Koundou-Zalia, Gildas de Carême Benam, Kevin Yabada et Roland Sylvestre.
Pour eux, leur ami a été arrêté par la Compagnie Nationale de la Sécurité sur instruction du 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, Jean Symphorien Mapenzi, avec l’affaire de bande sonore qui continue de défrayer les chroniques ces derniers temps dans le pays.
Ils disent aussi que la libération de leur camarade est une urgence et une exigence démocratique pour absence de chefs d’accusation.

« Pour la survie de l’Etat de droit dans un système en pleine déconfiture, nous réitérons notre pleine et entière détermination à préserver la liberté d’expression et l’engagement politique de la jeunesse en République Centrafricaine », a indiqué Roland Sylvestre Dawa.

Préoccupés et déterminés pour la libération de leur acolyte, ils saisissent cette même opportunité pour solliciter le concours de tous les leaders d’opinion et autres activistes des droits de l’Homme pour faire face à un système monstrueux et inapproprié, selon leurs propres termes, pour la suivie de la démocratie et de l’Etat de droit en Centrafrique.

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