J’accuse le centrafricain pour le non-respect de la devise de son pays

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Nous ne pouvons pas parler du territoire de l’Oubangui sans pour autant parler des peuplades de cette contrée. Parlant de l’arrivée de ces peuples, nous nous retrouverons face à notre histoire, à notre conscience et que peut être, nous pouvons regarder l’avenir de notre avenir avec un œil nouveau. Que le lecteur me pardonne ce laïus où ce petit retour en arrière, après avoir parlé du territoire, de son exploration et de sa colonisation.

L’histoire nous raconte que les premiers habitants furent les bantous venus de la région du Tchad et du Soudan au début du premier millénaire avant Jésus-Christ. Ils quittèrent les zones arides du désert pour aller à la recherche de terres nouvelles vers le sud. Plus tard viendront les négrilles (pygmées) venant du Congo et qui se répandirent au Nord de l’Oubangui et du Mbomou jusqu’au Chari vivant de chasse, de pêche et de cueillette jusqu’à l’arrivée d’autres peuples fuyant les razzias d’esclaves qui viennent les refouler vers la région de la Haute Sangha et de la Lobaye.

Au 10ème siècle, aux alentours du territoire de l’Oubangui existaient des royaumes ; le Kebbi, le Kanem-Bornou, le Baguirmi, le Ouaddaï, le Darfour, le Kordofan rapidement pénétré par l’islam , parfois de manière pacifique (installation de marchands arabes dans les villages), parfois de manière agressive et brutale (guerre des almoravides au 11ème siècle, mouvements militaires et religieux conduits par Mohamed Ahmed, le Mahdi, l’envoyé de Dieu) ce qui a vu la migration des peuls et de certains peuplades du Nord tel que les haoussas….

A partir de 1805 arrivèrent ceux qui fuyaient les traites d’esclaves des côtes pour se réfugier à l’intérieur des terres vers les zones protectrices de la forêt. D’abord les gbayas et les saras venus du Tchad et du Mbomou entre 1805 et 1830 et s’installèrent dans les plaines du Chari et du Logone. Ensuite les mandjas, yakomas sont venus du Congo et s’installèrent entre l’Oubangui et le Chari. Les bandas fuyant la Somalie italienne arrivèrent vers 1830 où ils se heurtèrent aux mandjas vers l’Ouest en direction de Ouadda et de Bambari et vers le Sud le long de la Chinko et de la Mbari. Les zandés, lissongo, mbaka, mondjombo, mbimou, kaka suivirent à partir de 1860. Toutes ces migrations avaient une constante les cours d’eau qui servaient de fil conducteur, l’oppression des razzias du monde arabe et la traite des esclaves qui étaient le sport favori.

Les premiers explorateurs en Oubangui, arrivèrent à pied ou à dos d’hommes, à partir de 1900 et étaient accompagné par des porteurs, des tirailleurs et domestiques sénégalais, camerounais, congolais, béninois, ivoiriens sierraléonais, nigériens, nigérians,….De part sa position géographique et son histoire, l’Oubangui se retrouve à la jonction de deux régions et populations, au nord-est le Sahel et les populations d’éleveurs et de commerçants à majorité musulmanes et au sud-ouest les populations de la savane et du fleuve, animistes au départ et qui embrasseront la religion chrétienne à l’arrivée des colons. A l’ouest se trouvaient des villages animistes vivant de pêche, cueillette et chasse, à l’Est les sultanats établis (Rafaï, Zemio, Bangassou, Ndélé) dont les principales activités résidaient dans le commerce de l’ivoire et la traite des esclaves. Leur histoire n’est qu’une succession de razzias, pillages, luttes intestines, révoltes contre les différents suzerains car pour la plupart, ces petits états demeuraient inféodés aux puissants seigneurs du Darfour, de l’Ouaddaï au nord nord-est de l’Oubangui.

A la fin du 19éme siècle, régnaient deux personnages aventuriers ou guerriers qui animaient la scène sociale ; Rabbah qui rêvait d’imposer sa loi à tout le pays et établir un empire central indépendant, ce qui faisait de lui un héros de part sa rébellion contre les chefs de guerre de Ouaddaï et du Darfour. Sénoussi est le portrait des sultans de l’époque animé d’esprit frondeur, et pratiquant les pillages. Malgré plusieurs alliances avec la France, il fut un agitateur et un rebelle. Tous les deux tombèrent sous les balles du colonisateur. A la lumière de ce petit détour historique des migrations des peuples qui habitent en Centrafrique, nous voyons que tous nous sommes arrivés de quelque part fuyant que morales pour construire l’unité du peuple centrafricain et bâtir une Centrafrique forte dans la dignité et le travail. Les Etats –Unis d’Amérique, première puissance mondiale sont nés de cette diversité. Plus près de nous, l’Afrique du Sud Etat arc-en-ciel et une des premières puissances de l’Afrique aussi est constitué d’un melting-pot des populations ou noires, blancs, indiens, chinois vivent ensemble. Ce sentiment d’unité a été renforcé par MANDELA, devenu Président malgré plusieurs années d’apartheid. Comme Jésus-Christ, il a pardonné pour que son pays puisse résolument regarder vers l’avenir et tourner le dos au passé.

Pourquoi nous, centrafricains ne nous inspirons des expériences des autres pour avancer ?

Mieux encore Dieu nous a jeté la confusion lors du match du entre la RCA et la RDC. Le score final était de deux buts à zéro. Ce qui est intéressant à savoir, c’est que les deux buts ont été marqués grâce à un joueur de confession musulmane, prénommé Moussa LIMANE. Le premier a été marqué, sur pénalty grâce à une faute occasionnée par le joueur musulman. L e deuxième a été marqué par le même joueur musulman. A la fin du match, toute la RCA, tous les centrafricains du monde entier se sont levés comme un seul homme pour célébrer l’évènement ; on a même vu dans certains quartiers musulmans et chrétiens dansés ensemble et se faire des accolades. Quel spectacle ! Et quelles confusions ! Dieu a réconcilié les centrafricains musulmans et chrétiens. Le sport unit vraiment les peuples !

J’ACCUSE, NOUS LES CENTRAFRICAINS, DE NE PAS AVOIR L’ESPRIT REPUBLICAIN ET D’AVOIR L’ESPRIT CLANIQUE, REFUSANT AINSI DE CREER L’UNITE DANS LA DIVERSITE.

J’ACCUSE LES CENTRAFRICAINS DE NE PAS ÊTRE FIER DE LEUR CENTRAFRICANITE, LEUR APPARTENANCE A CE BOUT DE TERRITOIRE EN PLEIN CŒUR DE L AFRIQUE, REFUSANT TOUTE DIGNITE

J’ACCUSE LES CENTRAFRICAINS, DE S’INSTALLER A CONTRE COURANT DE LA MONDIALISATION ET DE LA GLOBALISATION DANS LA PARESSE ET NON LE TRAVAIL, CONTINUANT A VIVRE COMME A L’EPOQUE DE NOS AIEUX, DE CHASSE, CUEILLETTE, PÊCHE, TRAFICS DE TOUT GENRE. SEUL LE TRAVAIL LIBERE.

Le Centrafricain normal soucieux du Centrafrique normale

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