Politique sécuritaire de la Minusca: les réfugiés Centrafricains craignent le retour à la maison

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patrouille des casques bleus à Bangui@crédit photo Erick Ngaba

patrouille des casques bleus à Bangui@photo Erick Ngaba

Par Mamadou NGAÏNAM
Bangui 13 février 2019—(Ndjoni Sango) : Malgré l’omniprésence de la Minusca en Centrafrique, les déplacés centrafricains ont toujours la crainte de revenir dans leurs villes et villages d’origine. Comme cela devient habituel, de leur avis, les soldats onusiens de la paix n’assurent pas la sécurité de la population locale. Un problème surgit dans les déclarations de la mission qui s’approprie à elle-même ce qui a été réalisé par l’armée gouvernementale. Sauf que cette hypocrisie devient depuis un moment l’objet de critiques de la part des habitants locaux révoltés contre la MINUSCA.
De nombreux exemples d’inactivité des soldats de la paix lors des attaques des civils par des groupes rebelles peuvent être retenus depuis l’installation de la Minusca sur le territoire en Centrafrique. Tout Centrafricain peut en citer plusieurs.
Dès qu’il y a un moindre risque d’attaque des rebelles, ils s’enfuient de la zone en danger. Un peu plus tard après un nouvel échappement honteux, le porte-parole de la Minusca déclare, comme d’habitude, que l’attaque est illégale et que les casques bleus ont décidé de s’épargner d’un affrontement éventuel avec les rebelles. Sinon, il explique, encore une histoire habituelle, que les soldats étaient tout simplement absents sur les lieux et qu’ils étaient pris dans une affaire plus importante.
Est-ce qu’une fusillade de civils peut être qualifiée comme une affaire de moindre importance ? La Minusca n’y donnera pas de réponse.
Les Centrafricains se rappellent bien le jour où les groupes armés ont attaqué le camp de réfugiés intérieurs dans la ville d’Alindao. Mais on sait que la tuerie a duré au moins trois quarts d’heure et qu’aucun soldat de la Minusca n’est venu au secours, même si une troupe onusienne était stationnée à dix minutes de la ville.
En raison d’une politique auto-protectrice des casques bleus, 59 personnes ont été tuées ce jour-là. Les médias constatent que le massacre était violent et indiquent de plus en plus souvent que le nombre de victimes aurait pu être plus importants. Or, les rebelles tiraient sur toute personne qu’ils apercevaient.
Les détails de cette attaque illustrent clairement la situation actuelle en RCA. Pour les réfugiés lassés de l’existence loin de leurs maisons et désirant retourner en RCA, entendre parler de nouvelles attaques rebelles est une torture infernale. Même s’ils étaient à côté des soldats onusiens, ils ne se sentiraient pas en sécurité. Et ils se souviendront toujours de l’attaque d’Alindao.
L’inactivité des casques bleus est injustifiable. Or, ils sont munis d’équipements et de techniques modernes grâce auxquels ils sont en mesure de repousser toute attaque. Et même avec cet avantage la Minusca n’a pas l’intention d’affronter le risque.
En outre, les contingents onusiens en RCA prévalent en un tiers le nombre de soldats FACA. Selon les dernières informations, environ 13 mille casques bleus sont actuellement présents sur le territoire centrafricain, tandis que 10 mille soldats centrafricains représentent le corps de l’armée nationale. Ces quelques milliers de soldats passent actuellement une formation militaire auprès des instructeurs russes.
Donc, la sécurité en RCA se renforce chaque fois que l’armée nationale agrandit. La politique du président Faustin Archange Touadera vise elle aussi la sécurité totale du pays. Rappelons que, le 6 février dernier à Bangui, le gouvernement et 14 groupes armés ont signé un accord de paix à la suite des pourparlers ayant eu lieu au Soudan.
Cet accord devra mettre un terme à la guerre civile de longue date. Suite aux décisions infaillibles prises lors des négociations afin de rétablir la paix, les Centrafricains se rendent compte que la sécurité s’installe enfin dans leur patrie et commencent à y retourner.

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