Centrafrique : le PAN Meckassoua destitué en dépit des pressions étrangères

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Karim-Meckassoua-ex président de l'Assemblée national

Karim-Meckassoua ex président de l’Assemblée national

Par Mamadou NGAÎNAM
Bangui 27 octobre 2018—Ndjoni Sango : Le président du parlement de la République centrafricaine a été destitué hier soir par une majorité écrasante de ses pairs députés qui ont voté 98 voix OUI contre 41 NON et 1 voix d’abstention. Il est accusé des plusieurs cas d forfaitures dont la malversation financière, le népotisme, le clientélisme, la mauvaise gouvernance.
Le processus de destitution du président de l’Assemblée nationale de la Centrafrique a été rude pour les parlementaires. Des pressions et l’intrusion étrangères n’ont pas pu dissuader les députés qui sont allés jusqu’au bout de leur combat. Le processus a été gêné par des puissances occultes de l’extérieur, mais les députés ont fait leur choix. C’est choix démocratique et libre de la pression extérieure qui fait parler en bien de l’Assemblée nationale de la Centrafrique comme un exemple.
La destitution du PAN Meckassoua ne doit être interprétée sous l’angle de la confession religieuse. Car, en voyant l’effectif de 10% des musulmans au parlement, le PAN Meckassoua ne devrait pas être élu président par les 90% des députés chrétiens.
Selon les informations, le nouveau PAN sera aussi musulman, alors ça va arranger la communauté musulmane de Centrafrique qui pense que les députés ont destitué Abdou Karim Meckassoua parce qu’il est musulman.
La destitution de Karim Meckassoua est un jour important dans l’histoire de ce pays, quand le pays fait un choix démocratique.  Cela démontre à suffisance que la RCA n’est plus une colonie et il faut cesser de le négliger. Les diplomates accrédités en Centrafrique n’ont pas pu influencer le choix des députés malgré leur ultimatum contre la destitution de Karim Meckassoua qui est légitime et justifiée. Les élus de la nation ont fait leur choix, leur choix libre de pression des forces étrangères, leur choix démocratique pour le bien être de la RCA.
Intrusion des puissances étrangères
Bien avant le jour de destitution, les puissances étrangères ont instrumentalisé des manifestations contre cette destitution. Mais l’essentiel est fait pour le bien et l’indépendance de ce pays vis-à-vis des injonctions étrangères.
Alors une question qu’on se pose est : Qui est à la tête de l’organisation de manifestations à Bangui ? Peux être c’est bien les forces étrangères qui sont contre la destitution du PAN ?
Le vendredi de la destitution est un jour très important dans l’histoire du pays de Barthélémy Boganda, père de l’indépendance. Cela est une des premières fois que le monde entier verra de la vraie démocratie en marche en Centrafrique.
Mais même si la RCA est un pays indépendant depuis les années 1960, certains pays ne cessent de l’oublier. Le mercredi 24 octobre quatre (4) ambassadeurs sont venus rendre une visite aux députés de l’Assemblée Nationale. Ces derniers on discutés sur le sujet de la destitution de Meckassoua et de la nomination d’un nouveau PAN.
Selon les informations d’une source anonyme, tout a commencé assez paisiblement, les ambassadeurs ont posé des questions pourquoi les députés ont décidé de commencer le processus de remplacement du Président de l’Assemblée Nationale, est-ce que cette décision est justifiée et etc.
Après cette discussion, les ambassadeurs ont décidé que cette démarche est crédibilisée, mais cela ne va pas calmer la situation.
Si la destitution devient effective sur les raison évoquées, les ambassadeurs auraient déclaré un ultimatum que si les députés votent pour le remplacement du PAN Meckassoua, les pays occidentaux iront bouder la deuxième livraison d’armes de la part de Russie à la Centrafrique, et barrer l’enlèvement de l’embargo pour la livraison d’équipements aux FACA, et de surcroît cesser de financer les projets en RCA.
Est-ce que cela n’est pas une immixtion dans les affaires intérieures d’un pays?
La RCA est un pays indépendant, qui est capable de prendre des décisions elle-même. C’est au peuple et aux députés de choisir le PAN et non aux partenaires étrangers. Si le PAN actuel n’arrive pas à s’acquitter de ses fonctions et contrevient à la loi, c’est le peuple du pays, et non en dehors, de décider si une personne comme celle-ci est digne de rester sur son poste.
C’est qu’on voit, c’est une atteinte à la souveraineté de l’Etat et les Centrafricains ne vont pas permettre de se lasser traiter comme à l’époque de colonisation.
Malgré tout, les députés ont finalement fait leurs choix, ils vont choisir le nouveau PAN sans la pression de l’extérieure. Ils vont choisir un homme qui va défendre les intérêts de la nation, les intérêts de la RCA.

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