Centrafrique : quand les médias français soutiennent la partition et la déstabilisation

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Groupe de médias français

France média monde

Par Mamadou NGAÎNAM
Bangui 22 juillet 2018-Ndjoni Sango : Visiblement en République centrafricaine, une partition de fait se réalise dans une partie du territoire national. Et les médias français, les plus respectés au monde et les plus prisés des Centrafricains, concourent à ce plan machiavélique que les groupes armés se font illusion de mettre en exécution dans la partie Nord-Est du pays. Les reportages systématiquement orientés de France24, TV5, et RFI entre autres le témoignent à suffisance.
La République centrafricaine, fragilisée par des crises accumulées, peine à se relever après le coup d’Etat du 24 mars 2013 opéré par une nébuleuse coalition rebelle dénommée Seleka ayant renversé le Général d’armée François Bozizé. En dépit des efforts de la sortie de crise déployés par les autorités du pays avec l’appui de la communauté internationale, les groupes armés continuent de s’opposer à toute forme du retour de l’autorité de l’Etat et saboter le processus paix. Ce qui fait qu’une bonne partie du territoire centrafricain demeure sous leur coupe.
Rien de surprenant ! Ils se financent à travers les ressources naturelles du pays au grand dam de la population éprise de paix. Si les groupes armés deviennent de plus en plus actifs sur le territoire du pays, évidement ils puisent leur force dans divers appuis qu’ils reçoivent de l’extérieur. Pour les centrafricains, point n’est besoin d’aller sur la lune pour comprendre l’attitude des groupes armés.
Depuis le retour et la réinstallation de la Russie en Centrafrique fin 2017, cette nouvelle aire qui souffle sur la géopolitique centrafricaine constitue une gêne au sommet de l’Etat français. Les autorités françaises commencent à interpréter à leur manière l’appui militaire russe au gouvernement centrafricain qui cherche à rendre opérationnelles les Forces Armées Centrafricaines (FACA).
Tout d’un coup, les vieux démons se réveillent. Pendant ce temps, la République centrafricaine fait l’objet de lynchage médiatique de la part des médias français instrumentalisés à des fins politiques. Les autorités françaises qui voient les intérêts de la France en Centrafrique menacer par la présence russe, activent toutes les batteries possibles de déstabilisation de ce pays d’environ 5 millions d’habitants. Des propos décalés, des discours malintentionnés, des commentaires erronés dans les médias français en vue de saper la mémoire collective.
Les médias français et la main invisible de l’Elysée
En mettant de côté l’éthique et de la déontologie du métier du journaliste, les médias français se sont lancés dans de désinformation au sujet de la République centrafricaine, dès l’intervention russe. Ces reportages orientés à dessins, sont de nature à créer une psychose dans l’esprit de la population centrafricaine face aux menaces des groupes armés. Le grand reportage de France24, « Centrafrique, la voie des armes », réalisé à Ndelé en faveur du mouvement rebelle, le FPRC d’Abdoulaye Hissene et de Nouredine Adam, qui a d’ailleurs félicité la diffusion du reportage, en dit davantage.
Par ailleurs, après l’opération « Sukula » visant à traquer les chefs criminels de KM5 dans le 3ème arrondissement de Bangui, , les médias français ont mis un grand zoom sur Nemery Matar Djamouss alias Force, l’un de ces leaders criminels qui a outragé  le Chef de l’Etat centrafricain et a proféré des menaces terroristes. Or, celui-ci est poursuivi par la justice centrafricaine pour acte de terrorisme. De même qu’Abdoulaye Hissene a été condamné par contumace par la justice centrafricaine.
Les Centrafricains dans leur majorité ont compris que les reportages des médias français sur ces leaders criminels sont des faits exprès qui se dont à desseins afin d’affecter le processus de la stabilité du pays.
Pour l’avis des commentateurs centrafricains, C’est une preuve que les médias français soutiennent la partition et la déstabilisation de Centrafrique. Et c’est qui amène le Chef de l’Etat centrafricain à dire que ces médias font l’apologie du terrorisme.

« De même que je m’élève et condamne l’attitude de certaines presses tant nationales qu’internationales (France 24, RFI, AFP) qui, sans se cacher, font l’apologie et la publicité des terroristes. Oui, nous avons assisté à cela. Nous avons vu des journalistes aller interviewer des terroristes, leurs donner la possibilité d’instrumentaliser une action de rétablissement d’ordre. Ils ont voulu les aider à diviser le peuple. C’est inacceptable ! C’est pourquoi, je demande au gouvernement et au Haut Conseil de la Communication de s’assumer », a déclaré le chef de l’Etat centrafricain, Faustin Archange Touadera, dans son discours après l’opération Sukula en avril dernier.

En mai dernier, le Haut Conseil de la communication centrafricain (HCC) a mis en garde la Radio France Internationale (RFI) avec une réserve de sanction  pour manque de déontologie dans le traitement des informations au sujet de la crise en République centrafricaine.

« La couverture médiatique qu’accorde RFI a cette crise qui endeuille notre pays depuis plusieurs années, attise inutilement les tensions et crée inéluctablement de la psychose entre les communautés musulmanes et non-musulmanes qui ont, de tous temps, vécu en parfaite harmonie. Cela est, à n’en point douter, une violation flagrante des dispositions de l’article 13 du code d’éthique et de la déontologie du journaliste centrafricain qui stipule que le journaliste doit éviter de publier ou de diffuser des informations de nature à mettre en péril la cohésion nationale, la société et la vie communautaire quelle que soit leur pertinence », lit-on dans une correspondance du HCC adressée en mai 2018 à la Directrice  de France Média monde.

L’on se demande pour qui, les médias français roulent-ils ? Dans la rue, au milieu jeune et estudiantin, et dans le milieu politique, les Centrafricains s’accordent que les médias français constituent des vecteurs d’injonction et de manipulation politique de l’Elysée en Centrafrique.
Pour sauver ce qui reste à la République centrafricaine, il est une nécessité pour les forces vives de la nation centrafricaine de se mobiliser afin de barrer la route à tout complot contre ce pays d’innombrables ressources naturelles.

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