Centrafrique : le déploiement des FACA, un défi majeur pour le gouvernement

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la ministre de la défense nationale, Marie Noëlle Koyara et un soldat FACA

la ministre de la défense nationale, Marie Noëlle Koyara et un soldat FACA à Berengo

Par Erick NGABA
Bangui 2 juillet 2018 (Ndjoni Sango) : Le déploiement des Forces armées centrafricaines (FACA), devient de plus en plus un défi majeur pour le gouvernement centrafricain. Aujourd’hui avec la montée en puissance des FACA, les autorités centrafricaines se confrontent à des problèmes financiers et logistiques pour redéployer l’armée nationale sur l’ensemble du territoire sur la vision de l’armée de garnison. Cela a fait l’objet d’une conférence de presse conjointe tenue le lundi 2 juillet 2018, par la ministre de la défense nationale, Marie Noëlle Koyara, et le ministre de la sécurité publique, Henri Wanzet Linguissara.
La situation sécuritaire en République centrafricaine nécessite l’opérationnalisation des FACA. C’est ce qu’a compris le gouvernement centrafricain qui travaille dans ce sens avec l’appui de la communauté internationale.
Après les différentes phases de recyclage par la mission du conseil et de l’entrainement de l’Union européenne en Centrafrique (EUTM-RCA, les instructeurs russes, et par les pays voisins dont la Guinée équatoriale et le Rwanda, les Forces armées centrafricaines commencent à redorer leur blason.
Suite aux multiples plaidoyers auprès des partenaires et du Conseil de Sécurité de l’ONU, les autorités commencent à déployer progressivement les FACA dans certaines localités du pays avec peu de moyens disponibles, afin d’assurer la sécurité de la population face à la menace des groupes armés.
Aujourd’hui, le gouvernement dispose déjà près de 3 bataillons disponibles pour le déploiement sur les théâtres d’opérations. Ce déploiement doit se faire à travers le plan national de la défense dont les orientations indiquent que l’armée nationale est désormais une armée de garnison.

« Le plan national de la défense qui a été signé par le Chef de l’Etat, donnent les orientations pour que, désormais, notre armée puisse intervenir à partir des garnisons pour être plus proche de la population, contrairement à l’initiative de projection que tout le monde reste à Bangui et on fait la projection. Donc, aujourd’hui, tous les Centrafricains doivent savoir que notre armée doit fonctionner à partir des garnisons », a indiqué la ministre de l’armée nationale, Marie Noëlle Koyara.

A ce niveau de la nouvelle vision de l’armée de garnison, le gouvernement se bute aux problèmes financier et logistique afin de réussir le déploiement des FACA sur les nouvelles orientations.

« Nous avons fait l’exercice, en préparant la loi de programmation militaire, nous avons vu que pour construire et faire fonctionner seulement une seule garnison, il nous faut une trentaine de milliards avec tous les moyens de fonctionnement. Et vues les difficultés que notre pays connait aujourd’hui, nous ne pouvons pas à partir de nos ressources propres faire fonctionner toutes les garnisons et redéployer notre armée sur l’ensemble du territoire national», a fait savoir Marie Noëlle Koyara. 

Pour mobiliser les fonds additionnels afin de soutenir des garnisons et le redéploiement des FACA, le gouvernement à travers le ministère de la défense nationale et celui de la sécurité publique, a initié une table ronde avec les partenaires, du 4 au 5 juillet 2018.
Cette table ronde permettra au gouvernement centrafricain de présenter à la communauté internationale les progrès réalisés dans les secteurs de la sécurité, de dresser un bilan des actions menées jusqu’à présent, de susciter la participation et le soutien des partenaires techniques et financiers, et de déterminer les ressources financières nécessaires en appui à l’action de l’Etat.

«  A titre d’exemple, un déploiement pour une période de 4 mois, cela nous coûte 5 à 6 milliards. Donc, vous imaginez que la sécurité et la défense demandent de gros investissement et nous ne pouvons pas seulement compter sur nos ressources propres, surtout que nous sommes en crise. Donc, nous sommes obligés de faire appel à tous nos partenaires qui aiment notre pays et qui veulent que les projets de développement redémarrent dans ce pays, de nous appuyer à ramener la sécurité de manière durable dans notre pays », a ajouté la ministre de la défense nationale.

Aujourd’hui avec l’appui russe en outils militares, les FACA sont déployées à Obo, à Paoua, à Bouar, à Sibut et à Bangassou. D’après la ministre de la défense nationale, le gouvernement projette dans un proche délai  le déploiement des FACA dans certaines localités du pays.

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