Centrafrique : l’évêque Désiré Nongo Aziagbia s’est plaint de l’inactivité de la Minusca dans un rapport

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Les casques bleus de la Minusca à Bangui@Erick Ngaba

Les casques bleus de la Minusca à Bangui

Par Mamadou NGAÎNAM
Bangui 4 décembre 2018—Ndjoni Sango : Dans un rapport envoyé au Vatican, monseigneur Désiré Nongo Aziagbia de la société pour les Missions Africaines, évêque de Bossangoa s’est plaint de l’inactivité de la mission de l’ONU en République Centrafricaine. En analysant la situation dans son diocèse en octobre et novembre derniers, Nongo Aziagbia déclare que, l’église catholique a tout de même souffert lors des affrontements des rebelles malgré tous les efforts effectués.
« Des prêtres sont tués, des constructions appartenant à l’église sont détruites ou désacralisées, des objets sacrés sont volés ou détruits » a raconté Désiré Nongo Aziagbia.
L’évêque craint que l’attaque puisse être organisée afin de noyer la Centrafrique dans une crise religieuse. D’autant plus que la situation se complique à cause des activités des casques bleus onusiens. Nongo Aziagbia accuse la Minusca de contribuer aux membres de l’ex-Séléka qui attaquent les camps de déplacés et les structures de l’église leur proposant le refuge.
Dans le rapport, il a expliqué qu’après les attaques du camp de déplacés, des maisons dans les arrondissements de Tarabanda et Yabende ainsi que les agressions d’un prêtre catholique de la paroisse de Notre-Dame de l’Immaculée Conception à Batangafo, les 12 et 16 novembre, il s’est rendu sur place accompagné de casques bleus.
La situation, d’après lui, est décevante. L’évêque confirme que ces derniers temps, la situation humanitaire se complique, les relations entre les musulmans et les chrétiens semblent également être tendues.
En même temps, la Minusca cesse peu à peu ses tentatives de changer la situation. On peut même constater qu’au contraire, elle défend les rebelles, mais pas la population civile.
Les raisons sont bien claires. Parfait Onanga-Anyanga, chef de la mission a annoncé dans une interview au journal « La Libération » que le nombre des Casques bleus en RCA n’était pas suffisant pour pouvoir faire face aux attaques. Comme quoi, on ne compte que 12 milles soldats sur le territoire. Autrement dit, un Casque bleu par 400 habitants.
Sauf que le chef de la mission exagère un peu : ces Casques bleus ne sont pas déployés partout en RCA, mais dans certaines régions. En plus, il n’est pas question de chercher des excuses. Quel que soit leur nombre en Centrafrique, ils doivent procéder à l’action.
Au lieu de défendre la population locale, ils se défendent eux-mêmes comme cela a été le cas à Alindao. Onanga-Anyanga s’est pressé à trouver une excuse :

« Mais qu’est-ce qu’on avait à Alindao ? Un poste militaire temporaire, installé près du site de déplacés. Avec 40 Casques bleus pour une ville de 30 000 habitants. C’est de la dissuasion. Mais lorsque toute une communauté instrumentalisée se lance dans la bataille, et bien je suis désolé, mais ces Casques bleus qui ne sont pas des victimes expiatoires, vont se retrouver, par réflexe naturel, contraints de se protéger eux-mêmes ».

Mais il parait qu’ils ont eu peur. Ils auraient pu affronter les rebelles, tirer en l’air pour qu’ils arrêtent. Sauf qu’il est beaucoup moins dangereux pour les Casques bleus de rester dans leur base militaire, même si 60 personnes vont être tuées.

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