Centrafrique: massacre de plus de 600 civils par l’UPC et les Antibalaka, selon un rapport des droits de l'homme

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Ali Ndarassa, leader de l'UPC et ses éléments

Par Erick NGABA

Ali Ndara, leader de l’UPC et ses éléments

Bangui 2 Aout 2018—Ndjoni Sango : Dans un rapport accablant de la Division des Droits de l’Homme de la MINUSCA, les préfectures de Mbomou et haut Mbomou continuent de faire l’objet de théâtre d’affrontement entre les Antibalaka et les rebelles de l’UPC. Les affrontements entre l’UPC et les Anti-Balaka ont fait plus de 600 morts parmi les civils entre mai et décembre 2017, indique le rapport.
Les villes d’Alindao, Kembé, Pombolo, Zémio, Bangassou et Gambo demeurent les théâtres de massacre des civils en République centrafricaine. Le mouvement rebelle l’Unicité pour la Paix en Centrafrique (UPC) et les miliciens Antibalaka sont rendus responsables de massacres des civils.

« De mai à décembre 2017, les attaques contre les civils et les affrontements entre l’UPC et les milices anti-Balaka ont fait plus de 600 morts parmi les civils. Les auteurs de ces actes n’ont toujours pas été tenus responsables. Ils continuent de perpétrer de graves violations des droits de l’homme tout en cherchant à étendre leurs zones de contrôle », a indiqué le rapport publié mardi 31 juillet 2018 par la Minusca.

D’après le rapport de DDH de la Minusca, environ 60% des violations et abus documentés peuvent être imputables aux membres de l’UPC et les 40% restants aux milices associées aux anti-Balaka. Ces violations et les abus ont forcé des dizaines de milliers de civils à se déplacer ou à s’exiler en tant que réfugiés en République démocratique du Congo (RDC).

« La DDH de la MINUSCA a mené plus de 95 entretiens avec des victimes, des témoins, des personnes déplacées, des autorités locales, des chefs communautaires et religieux, du personnel d’organisations non gouvernementales (ONG), des médecins, ainsi que des leaders et des éléments des groupes armés. La DDH a visité des lieux de violations, des personnes déplacées internes et des sites abritant des fosses communes. En plus des informations recueillies auprès de sources primaires, la MINUSCA a aussi analysé une série de documents de plusieurs sources internes » lit-on dans le rapport.

Selon le rapport, la Minusca a identifié 250 auteurs présumés, allant des instigateurs et commandants supérieurs aux combattants de rang inferieur ainsi qu’aux partisans des groupes armés.
« Les enquêtes ont montré que les combattants de l’UPC et anti-Balaka ont tué des civils de manière intentionnelle et ciblée, ce qui est interdit par le droit international humanitaire », précise le rapport qui a fait savoir que la résurgence de la violence à Pombolo prouve également l’absence ou la faiblesse des institutions de l’État, notamment le défaut de mécanismes de protection des civils et de poursuite judiciaire contre les auteurs de violations graves.
Le 17 juillet 2018,  vers 4 heures du matin, des combattants armés anti-Balaka de Gambo et de Kembé ont mené une attaque dans le village de Pombolo situé à environ 123 km à l’ouest de Bangassou. Les casques bleus ont répondu à cette attaque  pendant plusieurs heures.
Selon la Minusca, trois casques bleus ont été blessés et plusieurs des assaillants auraient été tués lors de l’attaque. Deux civils ont également été tués lors de ladite attaque tandis que 27 civils blessés ont été soignés à la base d’opérations temporaire de la Force Minusca. Cette attaque est la dernière d’une série de violations graves des droits de l’homme à Pombolo et dans d’autres villes du Sud-Est de la République centrafricaine.

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