Centrafrique: Quand la Minusca assiste en spectateur au massacre des civils à Paoua

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les déplacés des communues de Paoua @Fridolin Ngoulou pour illustration
les déplacés des communues de Paoua@Fridolin Ngoulou
les déplacés des communues de Paoua@Fridolin Ngoulou

Par Eric NGABA

Bangui 16 janvier 2018 (www.ndjonisango.net): La localité de la ville de Paoua est plongée dans une spirale de violence inouïe depuis le début du mois de janvier en cours. De violents affrontements ont opposé les éléments séléka branche MPC dirigée par Mahamat Bahar à ceux de la Révolution Justice (RJ) et des Antibalaka ainsi que des mercenaires venus du Tchad et du Soudan. Ces combats, en présence des casques bleus de la Minusca qui ont assisté en spectateur, font état d’une centaine de morts, de plus de 2000 maisons d’habitation incendiées, et plus de 60 000 personnes déplacées, un bilan officiel des autorités gouvernementales et parlementaires.

La région de l’Ouham Pendé au nord-ouest de la République centrafricaine est plongée dans une situation sécuritaire et humanitaire alarmante. Les villages environnants de la ville de Paoua, ville frontalière avec le Tchad, sont depuis 2 janvier 2018 sous la coupe des bandes armées qui terrorisent les populations civiles.

Ces évènements qui se sont produits pendant plusieurs jours passent sous le regard silencieux du contingent camerounais de la Mission onusienne basé dans la localité.

Lors de la conférence de presse hebdomadaire de la Minusca le mercredi dernier, le Porte-parole de cette institution onusienne, Vladimir Monteiro, a déclaré que « l’intervention de la Minusca a permis de contenir la situation et de limiter les dégâts et pertes en vies humaines ».

Les propos du Porte-parole de la Minusca traduit clairement les limites de la Mission onusienne de prévenir le conflit, et de stabiliser la République Centrafricaine, d’où la nécessite de déployer les forces nationales en vue d’imposer la paix sur l’étendue du territoire. La Minusca confirme par là qu’il y a eu effectivement de massacre des civils  mais elle arrive quand même à limiter les dégâts et les pertes en vie humaines.

En dépit de mandat robuste de la Mission onusienne dépêchée en République Centrafricaine, les civils ne cessent d’être des cibles des groupes armés qui occupent une bonne partie du territoire centrafricain et pillent les ressources naturelles de pays classé parmi les pays les plus pauvres au monde. Ce qui emmène la population centrafricaine à mal digérer le mandat de la Mission onusienne dans le pays.

Ras-le-bol des Ressortissants de l’Ouham-pende et de la Nana-Mambere

L’inefficacité de la Minusca ou de son manque de volonté à pacifier le pays suscite des réactions des organisations de la société civile centrafricaine. Sur la situation de Paoua, des organisations de la société civile fustigent l’action de la Minusca face au drame de la population de la localité.

Dans une note adressée au Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU en Centrafrique et Chef de la Minusca,  la Coordination des Ressortissants de l’Ouham-pende et de la Nana-Mambere (CRUP-NM) a indiqué que les derniers événements de Paoua effritent, encore plus, la confiance que la Minusca tente de reconquérir auprès des populations.

La CRUP-NM dirigée par l’ex ministre de l’éducation, Gisèle BEDAN, a notifié au Chef de la Minusca que certains contingents de la Minusca se font complices des belligérants par la fourniture d’armes contre les populations civiles que la Mission onusienne est censée défendre à tout aggravent.

En dépit de déplacement des membres du gouvernement et des acteurs des affaires humanitaires dans la localité, la situation de la localité de Paoua reste préoccupante du fait de la présence des groupes armés.

La population quant à elle, exige purement et simplement la neutralisation de ces forces du mal et le déploiement des Forces Armées Centrafricaines (FACA) afin de redonner confiance à la population.

L’auteur de l’article :

Erick NGABA est ressortissant du Département des Sciences de l’Information et de la Communication de l’Université de Bangui où il a obtenu sa licence professionnelle en Journalisme. Free-lance pour plusieurs agences presses internationales, il est le Directeur de Publication et Webmaster de ce site d’information www.ndjonisango.net. Courrier : doctarngaba@gmail.com , +236 72614325

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