RCA: quand la Minusca entretient les violences armées à Birao

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Par Mamadou NGAÏNAM

les casques bleus de la Minusca repliés à leur base à Birao avec des civils venant y trouver refuse@ photo Minusca

Bangui 12 septembre 2019— (Ndjoni Sango) : La catastrophe humanitaire que vit aujourd’hui la population civile de Birao devrait être bel et bien évitée si la Minusca respecte scrupuleusement son mandat. Les casques bleus de la Mission onusienne à Birao ont délibérément laissé les violences armées éclater, alors qu’ils ont la possibilité d’empêcher cette tension.

Les Centrafricains dans leur majorité, ne font plus confiance à la Minusca au regard de tout ce qui se passe dans le pays où les casques bleus n’arrivent pas à assurer la protection des civils.

Les casques bleus dotés de tous les moyens possibles de la protection des personnes en situation d’insécurité, en cas d’attaque des groupes armés, n’arrivent pas à contenir ou à prévenir les violences armées dont sont victimes les civils.

C’est le cas de la ville de Birao à l’est de la République centrafricaine où les affrontements armés ont éclaté causant beaucoup de perte en vies humaines. Or, selon les informations, la Minusca était prévenue d’une éventuelle attaque des groupes armés FPRC et MLCJ à Birao, qu’elle devait empêcher par tous moyens.

D’après les témoignages des habitants de Birao, les casques bleus s’étaient volontairement retirés de la ville pour regagner sa base au moment de l’éclatement des violences armées.

Des images démontrent que les soldats de la paix de l’ONU déployés en Centrafrique se sont repliés tous dans leur base, craignant leur vie aussi comme des civils qui fuyaient les violences armées.

C’est ce qui a poussé, d’après plusieurs témoins, les civils, se sentant en extrême insécurité, à trouver refuge auprès de la base de la Minusca où on estime que les violences ne peuvent atteindre.

Selon des sources humanitaires, des agents des organisations non gouvernementales ont également fui leurs bases pour se réfugier ailleurs.

Plusieurs victimes ont témoigné de la passivité des casques bleus à assurer la protection des civils à Birao, lors des affrontements armés. Aucune patrouille de la Minusca n’était effectuée dans la ville au moment de la violence, d’après des témoignages recueillis aux près des habitants de Birao.

Certaines voix s’élèvent pour pousser des interrogations sur l’éclatement des violences en Centrafrique à l’approche de la prorogation du mandat de la Minusca.  Car, à chaque période de renouvellement du mandat de la mission onusienne en République centrafricaine, les violences armées s’éclatent dans les villes du pays, entraînant ainsi une grave crise humanitaire et une insécurité chronique.  

Sous contrôle et l’influence de la France, l’agenda caché de la Minusca est de pérenniser la crise en Centrafrique, empêchant ainsi le pays de retrouver la stabilité à travers l’accord de paix de 6 février 2019 signé entre le gouvernement et les groupes armés.

C’était sous l’œil de la Minusca que le groupe rebelle MLCJ a voulu trafiqué les armes depuis le Soudan pour Birao. Malheureusement pour le MLCJ, le FPRC a fait un échec à ce plan de déstabilisation à nouveau de la RCA, en confisquant le cargaison au cours de la route.

Pour rappel, la prorogation du mandat de la Minusca est prévue ce mois de septembre courant au niveau du Conseil de Sécurité de l’ONU à New York. Alors, faut-il recadrer le mandat de la Minusca par rapport au contexte centrafricain ? Ou bien, mettre fin au mandat de cette mission onusienne si nécessaire ?

 

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