RCA : qui dirige réellement le DDR ?

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Vue des principaux leaders des groupes armés centrafricains lors des pourparlers de paix à Khartoum@photo Erick Ngaba

Par Mamadou NGAINAM

Vue des principaux leaders des groupes armés centrafricains lors des pourparlers de paix à Khartoum@photo Erick Ngaba

Bangui 3 mars 2020—(Ndjoni Sango) : C’est vers un échec certain que se dirigent actuellement les opérations du DDR en Centrafrique. Et pour cause ?
Il existe trois entités différentes mais avec des mêmes prérogatives : celles de désarmer, démobiliser et réintégrer les ex-combattants. D’abord, le ministère en charge du DDR dirigé par le chef d’une aile Anti-Balaka, Maxime Mokom, ministère qui a été créé à l’issue de l’accord de paix de Khartoum/Bangui il y a un an.
Ensuite, l’unité d’exécution du programme national du DDR (UEPNDDR) gérée par Samuel Touatena, ancien cadre au ministère du plan, et enfin un conseiller à la présidence de la République.
Seulement, au vu de ce qui se passe actuellement, certains ne travaillent pas pour la réussite du programme mais plutôt pour leurs propres intérêts. Et malheureusement, cela se passe avec la bénédiction de certains partenaires dont la Banque mondiale et l’Union européenne qui alimentent ce cafouillage.
Depuis la mise en place de l’équipe du ministère en charge du DDR, il y a un manque cruel de moyens de fonctionnement. Plusieurs dysfonctionnements sont aussi à signaler. Le ministère n’a pas d’électricité depuis plusieurs semaines et ne disposerait même pas de fonds de fonctionnements propres. Et pourtant, il incombe aux partenaires, selon les termes de l’accord de Khartoum, de financer ce département gouvernemental très sensible. D’après nos sources, c’est à un jeu de copinage que se livrent certains cadres de la Banque mondiale, avec l’UEPNDDR.
D’abord, sur le financement des activités et missions du ministère, ensuite, sur la collaboration entre ledit ministère ainsi que les partenaires techniques et financiers. Et en fin, tout se passe comme si la Banque mondiale et l’UEPNDDR veulent boycotter le programme DDR sous les yeux des hautes autorités.
Après une année d’existence, le ministère du DDR n’existe que de nom alors que les partenaires comme l’Union européenne, les Etats-Unis d’Amérique ou la Banque mondiale sont sensés appuyer et accompagner le ministère pour la réussite totale de sa mission qui consiste à finaliser le processus DDR et permettre le bon déroulement prochain des élections dans le pays.
Le processus du DDR est au ralenti. Il n’y a pas d’opérations de sensibilisation des ex-combattants et des populations sur ce qui se passe actuellement dans le cadre du DDR.
Et pourtant, les partenaires préfèrent financer un programme qui ne produit pas assez de résultats mais qui excelle dans le détournement. Malheureusement, le constat sur le terrain est loin de tout cela. On ne comprend pas pourquoi les USA, la Banque mondiale et l’Union européenne ont préféré travailler avec une institution sous tutelle du ministère sans en tenir informer le ministère lui-même.
Cela semble à un jeu auquel se livrent ces partenaires pour créer le désordre et mieux ralentir le processus alors que c’est la réussite du DDR qui devrait garantir la tenue sans risques des élections prochaines.
D’après la présentation faite par le ministre Maxime Mokom lors de la table ronde de l’an 1 de l’APPR-RCA, les résultats semblent satisfaisants.
L’interrogation reste : Pourquoi les partenaires ne veulent pas financer les activités du DDRR, alors qu’ils se sont proposés de financer tout le processus?

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