Monsieur le Premier Ministre Chef du Gouvernement de Transition ;
Madame la Vice-Présidente du Conseil National de Transition ;
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement de transition ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs des missions diplomatiques et Postes Consulaires ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations et Institutions Internationales ;
Mesdames et Messieurs les Chefs d’entreprises,
Eminentes personnalités du monde des affaires,
Distingués invités, Mesdames et Messieurs,
Nous voici au terme des travaux du forum sur la promotion du secteur privé organisé par le Gouvernement de transition, avec l’appui multiforme des partenaires techniques et financier. C’est avec une fierté légitime et une immense satisfaction que je prends la parole ce matin à l’occasion de la clôture de ces assises dont la tenue effective est la traduction d’un défi relevé par le gouvernement dans un contexte où son attention est retenue par de nombreuses missions et de pressantes échéances politiques inscrites dans son agenda. Parce que la relance de l’économie constitue un des piliers de la feuille de route de la Transition, l’organisation de ce forum sonnait comme une évidence, sauf pour les ennemis du progrès qui ont tenu une fois de plus à se manifester. En effet, l’évènement a connu un exceptionnel engouement manifesté par les petites entreprises et les artisans, y compris les Koli et Wali Gara; j’y ai noté une forte participation des PME/PMI, des Grandes Entreprises, l’implication des organisations patronales, des institutions bancaires nationales et sous régionales. Le forum attendait 250 participants nationaux et internationaux, mais il en reçut quasiment le double avec 280 inscrits dans les ateliers et il a bénéficié d’un appui remarquable des partenaires internationaux au plan matériel et financier. Tout ceci atteste de la forte attente des populations et de l’intérêt du monde économique, mais surtout de la crédibilité de l’initiative prise par les plus hautes autorités de la transition d’organiser ce forum afin de définir une nouvelle vision économique du pays.
Mesdames et Messieurs les opérateurs économiques, Quatre jours durant, vous avez porté vos réflexions sur les voies et moyens permettant de tracer une perspective claire pouvant assurer une relance de l’économie centrafricaine. Le rapport de vos travaux révèle que sur l’ensemble des thématiques débattues en plénière et approfondies dans des ateliers, de nombreuses pistes ont été révélées en matière création de richesses. Vous en êtes sortis avec la conviction que les coups portés à notre économie par les récurrentes crises qui ont miné le pays ces dernières années n’autorisent plus les mauvaises pratiques qui ont tant nuit à l’environnement économique, en clouant notre pays au dernier rang dans le classement Doing Business. C’est pourquoi, je me réjouis que vos travaux dédiés à ce volet précis aient abouti à la formulation de 58 recommandations. Les questions de l’accès au financement qui ont suscité un long débat nous interpellent tous et particulièrement le secteur financier qui devra faire preuve d’innovation, afin de répondre aux attentes dans ce domaine. Vous n’avez pas non plus fait l’impasse sur la question des micro-crédits, levier du petit entreprenariat qui tient à coeur les femmes aussi bien du milieu rural qu’urbain ; tout comme les besoins de formation et d’encadrement exprimés par les jeunes. Les pistes que vous avez indiquées pour l’autonomisation des femmes en vue d’en faire des leviers pour résorber la pauvreté me paraissent essentielles. Les secteurs de l’agriculture, des forêts et des mines, autrement dit les Grappes de Croissance qui sont au coeur de la Stratégie de Croissance Accélérée (SCA) ont également été au centre de vos réflexions et débats. Le partenariat public/privé, un des axes prioritaires du Programme d’Urgence pour le Relèvement Durable (PURD) mis en place par le Gouvernement de Transition sort renforcé de vos assises, nourrissant tous les espoirs de la renaissance d’un secteur privé redynamisé et prêt à apporter des solutions pour la valorisation d’énormes ressources et potentialité dont la nature a doté la République Centrafricaine. Vous avez été fondé à insister sur la nécessité de créer l’Agence Nationale pour la Promotion du Secteur Privé et le Fond National de Garantie des PME, vivement recommandé durant les travaux du Conseil National de Crédit organisé au mois de juin dernier. Vos débats passionnés ont permis d’une part, de mieux comprendre les préoccupations du secteur privé et de lui restituer sa place de levier de l’économie nationale et à l’administration d’autre part de faire son autocritique. Ainsi, certaines pratiques inhérentes à notre économie doivent désormais relever du
passé, car le forum a permis de comprendre qu’elles sont contreproductives aussi bien pour notre économie que pour la société en général. Les tracasseries, les procédures longues et dissuasives, les mesures fiscales contre-productives devront disparaître de l’administration, de même que le recours aux passes droits et aux privilèges qui contribue à fragiliser l’Etat. En contrepartie, les opérateurs économiques devront être plus citoyens, c’est-à-dire plus respectueux des règles commerciales, fiscales et douanières. En somme, l’environnement des affaires devra désormais être débarrassé de toutes mauvaises pratiques d’antan. Ceci afin que les opérateurs économiques libèrent d’avantage leur potentiel créatif en vue d’une croissance économique plus vigoureuse et créatrice d’emplois, source de distribution de revenus aux jeunes et aux femmes qui forment la majorité de notre population. Par conséquent, pour parfaire le partenariat public/privé qui a constitué la clé de voûte de vos débats durant ces travaux, j’invite toutes les parties à les prolonger au sein du Cadre Mixte de Concertation pour l’Assainissement de l’environnement des Affaires (CMC 2A). Pour ce faire, j’instruirai sans tarder le Ministre des Finances et du Budget, en concertation avec les Ministres sectoriels concernés et en cohérence avec nos partenaires techniques et financiers, d’examiner les mesures fiscales pertinentes dans le cadre de la prochaine loi des finances, afin de commencer à donner suite aux préoccupations exprimées par les opérateurs économiques. Dans le même élan, je demande au gouvernement d’accélérer la relecture de la charte des investissements, afin de l’adapter aux exigences de compétitivité des entreprises. Cette charte devra être un instrument dopant pour la création d’entreprise. Toujours dans le souci de marquer ma détermination à voir se traduire en actes concrets certaines orientations issues de ce forum, j’instruis instamment le cabinet présidentiel à travailler rapidement avec les ministères concernés sur la mise en place d’une structure parapublic ayant vocation à promouvoir les investissements. Pour une mutualisation des efforts à fournir dans cette démarche, un Conseil stratégique placé sous la tutelle de la Présidence sera en charge des investissements structurants dont le pays a besoin pour projeter son économie. Ce qui permettra non seulement de desserrer les principaux goulots d’étranglement qui entravent l’afflux des investissements mais d’assurer une continuité et une cohérence des actions en la matière. L’administration devra également prendre toutes dispositions qui s’imposent pour que l’accès à l’information économique concernant nos diverses potentialités ne relève plus du mystère. Distingués personnalités, Mesdames et Messieurs,
Les propositions n’ont pas manqué durant votre forum : une Banque pour l’entreprenariat féminin, une Agence de promotion de l’emploi des jeunes. Vous avez proposé qu’un Guichet unique renforcé vienne compléter cet arsenal ; vous avez fortement recommandé le droit individuel à la formation à travers une reforme systématique du rôle l’ACFE. Fort du potentiel foret de la RCA, il a également été suggéré que l’économie verte ne soit pas négligée. Certains d’entre vous ont émis le voeu que le secteur informel soit reformé plutôt que détruit, car il occupe de nombreux jeunes qui seraient, sans cela, désoeuvrées. Ainsi, à l’occasion de ce forum, vous avez semé les graines de l’espérance et su faire naitre un esprit de conquête et d’audace. Et si c’était cela, le commencement de « l’esprit d’initiative et du sens des affaires » à insuffler dans les mentalités, dont j’ai parlé à l’ouverture ? Je vous adresse mes chaleureuses félicitations pour le pari tenu de faire de ce forum une réussite. L’espoir que vous avez suscité, croyez-le, a levé une véritable espérance et renforcé notre détermination et notre désir d’aller de l’avant avec tous les centrafricains qui rêvent d’un avenir meilleur pour leur pays. Au sortir des crises, beaucoup de pays ont su faire la rupture et un saut qualitatif dans le classement du rapport Doing Business. Cela est désormais à la portée de la Centrafrique ; vous l’avez prouvé par votre volontarisme et la profondeur de vos débats. Distinguées personnalités, Mesdames et Messieurs, En dépit des incidents qui ont insidieusement émaillé l’ouverture de ces assises, ce forum a permis à nos invités venus de l’extérieur, aux opérateurs et centrafricains de la diaspora, de revoir Bangui dont on vous a si négativement parlé avant de venir. Votre présence parmi nous pendant une semaine pour parler économie vous a permis de percevoir l’envie profonde des populations de vivre dans un pays en paix et en progrès. Partout dans notre pays, la volonté de vivre est plus forte que la pulsion de mort. Vous pourrez faire témoignage de ces instants d’espoirs perçus çà et là lors de votre bref séjour à Bangui. Comme l’a écrit MFUMU, un journaliste congolais chevronné des médias, après un séjour à Bangui, « La vie reprend ses droits à Bangui la Coquette ». Nous avons personnellement vécu le cheminement douloureux vers la paix des Banguissois, après des mois de violence. Ce retour progressif à la vie se voit à travers des artères grouillantes de monde et s’exprime à travers les gestes simples de tous les jours.
C’est pourquoi, je vous invite tous, sans discriminations, à tourner le dos aux démons du passé et prendre activement part à l’oeuvre de reconstruction nationale. On n’arrête pas le progrès dit l’adage. Et le Pape François que nous accueillons bientôt en Centrafrique a dit : « Quand on ne marche pas, on s’arrête. Mesdames et Messieurs,
Depuis les consultations nationales en passant par le Forum de Bangui, la mise en place de la Cour Pénale Spéciale, le retour de la confiance de la communauté internationale et régionale manifestée par un soutien régulier à nos initiatives et le retour du siège de certaines institutions à Bangui, pour ne citer que ces quelques avancées parmi tant d’autres, notre marche résolue vers le relèvement de la Centrafrique est irréversible.
C’est donc déterminé et fière du chemin accompli que je vous réitère mes remerciements et la gratitude du Gouvernement et celui du peuple centrafricain, à tous les partenaires techniques et financiers, sans le concours précieux desquels, ce Forum n’aurait peut-être pas eu lieu. Je pense, sans être exhaustif, à la solidarité agissante de la Banque Mondiale, au soutien technique et financier de l’ONUDI pour l’organisation de ces assises, à l’Agence Française de Développement dont l’investissement dans les projets structurants est connu de tous, au FAGACE pour son formidable appui au financement de l’économie centrafricaine. Je n’oublie pas la participation la BEAC, de la BDEAC, de la COSUMAF, des établissements financiers nationaux et des organisations de micro crédit. A vous tous, amis de la RCA, je vous dis merci Mingui Mingui pour votre engagement et votre solidarité avec notre pays ! Mesdames et Messieurs, Je ne saurais clore ces assises sans obtenir des acclamations nourries à l’endroit du Comité d’organisation pour tout le travail accompli ayant permis la réussite de ce forum. Tout en souhaitant bon retour chez vous, opérateurs économiques, divers invités et participants venus de l’extérieur ainsi que de nos provinces, Je déclare clos, les travaux du forum sur la promotion du secteur privé en Centrafrique.
Je vous remercie.