Une dizaine d’individus armés a fait irruption, vers les quatre heures du matin du 09 décembre 2015, dans la clinique de Médecins Sans Frontières (MSF) à Mpoko après avoir menacé et séquestré une partie du personnel. Ils ont dérobé du matériel nécessaire au fonctionnement de la structure médicale. Conséquence, MSF suspend temporairement ses activités auprès des personnes déplacées sur le site de l’aéroport.
Suite à cette attaque à main armée, MSF a décidé d’arrêter les consultations externes dans l’hôpital de Mpoko au cours de la journée du 10 décembre. Les services d’urgence et la maternité de la clinique continueront cependant d’accueillir les patients, d’après un communiqué parvenu à notre rédaction.
Dans ce communiqué, MSF condamne fermement tout acte de violence à l’encontre des travailleurs humanitaires et des structures de santé. Cette attaque vient s’ajouter à la longue liste des menaces et incidents qui ont eu lieu à l’encontre de MSF dans le pays. Il s’agit du troisième incident de sécurité enregistré par l’organisation à Bangui en l’espace de quatre semaines.
« MSF appelle tous les groupes armés à respecter les travailleurs humanitaires, ainsi que les structures médicales, qui doivent rester des espaces sûrs et neutres », explique Barbara Turchet coordinatrice du projet.
Dans le camp de Mpoko, l’organisation a mis en place un hôpital qui dispense gratuitement des soins de santé primaire et secondaire ainsi qu’un service de maternité. En moyenne, les équipes y soignent plus de 400 personnes par jour dans cette structure. En outre, une équipe mobile d’urgence couvre les sites de déplacés de Bangui.
La nécessité d’une aide humanitaire impartiale reste essentielle en République Centrafricaine. « Ces actes de violence nuisent à la bonne mise en œuvre des activités médicales sur le terrain et ont de graves répercussions sur l’assistance vitale donnée à la communauté », déplore Barbara.
MSF est présente en République Centrafricaine (RCA) depuis 1997. En 2015, MSF gère plus d’une quinzaine de projets répartis sur l’ensemble du pays. A cela s’ajoute les projets d’aide aux réfugiés centrafricains au Cameroun, au Tchad et en République Démocratique du Congo. Nos projets se focalisent notamment sur le paludisme ; la vaccination et la santé materno-infantile. Plus de 2400 agents nationaux travaillent aux côté de 230 expatriés. En 2014, MSF a dispensé plus de 1.3 million de consultations médicales et hospitalisé 59 059 patients, lit-on dans le même communiqué.
Eric NGABA