Lettre ouverte à l’Ambassadeur de France au Cameroun, Madame Christine Robichon
Le Cameroun ne tombera pas dans les manœuvres françaises !
Madame,
L’objet de cette lettre est de vous demander de cesser de vous mêler des affaires intérieures du Cameroun.
Depuis votre arrivée au Cameroun en Décembre 2013, les Camerounais vous observent, suivent et scrutent vos faits et gestes et essaient de les mettre en perspective par rapport à la politique de votre pays au Cameroun.
Votre activisme, en quelques cinq mois de séjour au Cameroun confirment les analyses que nous avons faites voici trois mois.
Vous êtes chargée d’une mission spécifique et spéciale dans notre pays. Vos multiples déplacements, à travers le territoire national, qui ne sont que de simples opérations de relations publiques, constituent le dernier fond de commerce d’un vieux logiciel diplomatique qu’utilise vos autorités pour masquer le rejet et le sentiment profondément anti-français que les Africains en général, et les Camerounais en particulier éprouvent vis-à-vis de l’Impérialisme de votre pays sur le Continent noir.
Mr Gain Bruno votre prédécesseur l’a utilisé durant son inutile séjour au Cameroun et cela n’a rien donné. Ce nouveau mode de coopération, reste la dernière trouvaille de la France dans ses relations avec les Etats africains. Et pour cause, elle n’a plus rien à leur offrir (si elle en eut avant). La France, contrairement aux faux airs de suffisance et à son arrogance habituelle, est embourbée dans une interminable crise multidimensionnelle aggravée il ya quelques mois par l’adoption de l’homosexualité comme nouveau mode de procréation et de renouvellement de sa population plus vieillissante que jamais.
Une France empêtrée, pataugeant dans d’inextricables et d’insolubles problèmes sociaux (chômage, pauvreté suicides…etc.), que vous continuez de miroiter aux Camerounais, comme un horizon incontournable en matière de développement et de progrès.
Vos sorties médiatiques et vos déclarations tantôt sur « les prisonniers politiques français » qui seraient détenus au Cameroun (alors qu’ils ne sont que de simples délinquants économiques et financiers et Camerounais au moment de leurs forfaits), tantôt sur le non respect des homosexuels sous les termes de Droits humains, tantôt sur la gouvernance et la corruption, cinq mois à peine après votre arrivée au Cameroun, ont fait tomber les masques. Le peuple camerounais sait déjà quel type de Diplomate vous êtes.
Madame, sachez que les relations diplomatiques et consulaires sont codifiées, encadrées et régies par les Conventions signées à Vienne respectivement en 1961 et en 1963. La France doit retenir une fois pour toutes que nous sommes en 2014 et non en février 1944, l’année où le général de Gaulle et son Ministre des colonies René Pleven, mettaient en place à Brazzaville (la triste et funeste Conférence Africaine Française de Brazzaville), l’architecture et les Instruments de la domination de la France en Afrique. C’était-il ya 70 ans.
Vos déclarations à l’emporte-pièce dans certains medias camerounais, dont vous tentez d’orienter les lignes éditoriales en accordant de petits per diem au cours des stages de quelques jours et d’autres broutilles aux Directeurs de Publication n’aboutiront à rien. Sans prendre le parti du gouvernement camerounais, nous savons néanmoins que les agents de votre gouvernement ont remis de l’argent à certains medias locaux pour peindre négativement notre pays dans l’affaire Edzoa-Atangana.
Le peuple camerounais, en dépit des difficultés et des frustrations accumulées, n’ignore plus où se trouve son véritable ennemi. Arrêtez de parcourir les quartiers populaires de Douala à la recherche des mécontents comme vous le faites depuis votre arrivée au Cameroun. Vous recherchez une « étincelle sociale » pour allumer les troubles comme votre pays a pris coutume de le faire dans de nombreux pays africains (Côte d’Ivoire, Libye, Niger, Mali, RCA,…). Nos problèmes internes sont les nôtres.
Les Camerounais savent que leur « ennemi Central » c’est la France et ses réseaux. Une « Diplomatie de bruit », tel est votre créneau. C’est ce comportement inattendu d’un diplomate qui a exaspéré les Autorités béninoises et poussé le Président Yayi Boni en 2013 à expulser du Bénin l’Ambassadeur de France en lui donnant quelques jours pour quitter son Pays. Ayez l’intelligence ou au moins la décence d’éviter d’invoquer les « Relations Historiques » entre le Cameroun et la France car vos propos ravivent la douleur 400.000 morts camerounais, victimes du génocide commis par la France dans l’Ouest du pays et dans la Sanaga-Maritime.
Et même du point de vue des traités notre pays n’a jamais été une colonie française en tant que telle. C’est au travers de la Société des Nations (SDN) en 1919, puis de l’ONU en 1945 que votre pays, affaibli et ruiné par les guerres, est entré au Cameroun. Il y est donc par effraction, non par humanisme ou philanthropie, pour piller et exploiter ses richesses minières, naturelles et énergétiques. C’est cette politique de pillage , d’extermination et de massacres de nos Nationalistes que vos « Historiens coloniaux » ont étiqueté de maquisards qui vous rattrape aujourd’hui dans toutes les régions du Continent africain, notamment au Rwanda.
Madame l’Ambassadeur, en parcourant les deux plus grandes villes du Cameroun (Douala et Yaoundé), donc de la sous-région Afrique centrale, quel est le signe ou le symbole visible de la coopération entre « votre grande et puissante France » et le Cameroun ? Il n’y en a pas, faute de moyens. Cessez donc de chanter et de citer la coopération entre la France et le Cameroun comme un exemple. Déboucher ou curer les caniveaux de certaines rues à Yaoundé ou à Douala, boucher les nids de poules ou replâtrer les trottoirs d’une route à Garoua financés par des fonds prélevés sur nos devises déposées autoritairement dans le Compte d’Opération au Trésor français tient-il lieu de coopération ? Arrêtez ce cirque; il est de mauvais goût et même indigeste.
Depuis la destruction et l’occupation de la Côte d’Ivoire et l’assassinat du Président Kadhafi par Sarkozy et ses agents, « les Forces Profondes » à l’œuvre au sein de la Société Civile camerounaise ne demandent qu’une seule chose : la France et les Français doivent quitter l’Afrique. « French go home », telle est la lame de fond qui traverse les sociétés africaines. L’histoire moderne de notre pays a enregistré que l’Autoroute reliant les deux plus grandes métropoles de l’Afrique centrale (Douala et Yaoundé), sera l’œuvre de la Chine et non celle de la France. Un événement historique qui vient tourner les sombres pages des relations entre le Cameroun et la France. Le mépris et l’arrogance sur lesquels vous avez bâti « votre politique de coopération » en Afrique ont montré leurs limites. Dès lors, la confrontation entre les peuples africains et une France plus impériale que jamais, bien que décadente, paraît inévitable; l’on s’y prépare déjà. C’est la tâche que s’assigne notre génération.
Madame l’Ambassadeur, c’est l’occasion de vous rappeler que le 04 février 2014 vous vous êtes rendue à Douala dans la région du Littoral pour parler de « la gouvernance, des élections, de la corruption, de la démocratie et des fraudes de toutes sortes au Cameroun. Etes-vous qualifiée pour débattre de tels sujets dans notre pays ? Quand on sait que toute la classe politique française (toutes formations politiques confondues) est cernée et rongée par les affaires de corruption, de détournements de deniers publics et de mafia à grande échelle. Voilà dont une France où des Membres du gouvernement aux anciens Présidents de la République sont quotidiennement interpellés devant les tribunaux pour népotisme, emplois fictifs et qui prétend donner des leçons aux Africains. C’est le monde à l’envers.
Vous savez que sous d’autres cieux, les Chefs de Mission diplomatique, pour des raisons évidentes, se font très discrets dans leurs déplacements avec des véhicules banalisés. Mais au Cameroun comme en territoire conquis, vous vous baladez dans les quartiers populaires de Douala : New-Bell, Bali, Quartier Congo comme un Sous-préfet qui rend visite à ses Administrés. Retenez que le Cameroun n’est pas une Préfecture de la France et Douala non plus une Sous-préfecture. Vous vous permettez de pénétrer dans ces quartiers populaires, à bord de votre voiture arborant le fanion du drapeau français comme au bon vieux temps de la Coloniale. Arrêtez d’irriter et de provoquer le peuple camerounais.
Après votre rencontre avec les « religieux », puis avec les homosexuels, c’est sans doute le tour des motos taximen et dans un proche avenir vous irez à la rencontre des « prisonniers franco-camerounais détenus arbitrairement dans les geôles camerounaises » et dont la France estime être investie d’une mission universelle pour leur libération. Vous êtes à la recherche des foyers de mécontentement dans quartiers populaires afin d’allumer et d’alimenter la contestation sociopolitique et de faire appel à vos « Humanitaires » qui arriveront avec des armes cachées dans des cartons de riz et de blé génétiquement modifié(OGM), secourir « les populations en danger ». C’est le scénario et le schéma classiques des foyers de tensions que votre pays a allumés à travers l’Afrique.
Si votre objectif ultime est de contrôler la transition au Cameroun pour installer au pouvoir un de vos agents, le peuple camerounais a un message pour votre gouvernement : vous échouerez, contrairement aux relatifs succès que vous avez obtenus dans d’autres pays. Le peuple camerounais est averti et éveillé.
Aux organes de presse locaux, nous disons qu’il est regrettable que les Directeurs de ces publications, jusqu’à ces jours refusent de comprendre le jeu macabre que la France joue dans notre Pays. En effet, comment comprendre que Mr Alain Njipou du Journal le Messager ait pu titrer le 05 février 2014 « Cameroun-Coopération : J.M Nintcheu montre les vrais visages du Cameroun à la France ». Les journaux camerounais devraient plutôt se poser la question suivante : d’où la France prend- t- elle les milliards qu’elle prétend déverser au Cameroun alors qu’elle-même se trouve au bord du gouffre économique et financier ? Pendant ce temps, les bouches du métro de Paris sont envahies par des Sans Domiciles Fixes (SDF) et qui sont nourris aux soupes populaires. Les Camerounais doivent le savoir.
En 15 avril dernier, vous vous êtes rendue au Siège social des homosexuels en Afrique centrale à Douala, et qui se fait appeler « Réseau de Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale(REDHAC) », où vous attendait Alice Nkom de sinistre image. Cette Mémé, qui est entrée dans les lugubres annales de notre pays comme une sataniste en rendra des comptes devant l’impitoyable tribunal de l’histoire. Quelques jours après, vous vous êtes retrouvée dans la partie nord du Cameroun. Si vous n’avez rien à faire dans votre Mission diplomatique, organisez des promenades dans cette immense propriété de plusieurs centaines d’hectares, que l’Administration coloniale française a arrachée aux autochtones de Yaoundé, pour en bâtir un véritable Etat en plein cœur de la Capitale camerounaise que vous appelez abusivement Ambassade. Le peuple camerounais le sait.
Aux Camerounais qui rêvent ou qui pensent que le salut leur viendra de la France, nous leur demandons de bien regarder et d’analyser la situation des Etats africains qui, au nom des droits de l’homme ont été déstabilisés par la France. Le sillage de la France en Afrique c’est du Sang, des Pillages, la désolation et la misère. Visitez la Côte d’Ivoire. Vous identifierez aisément des symboles encore fumants de « la coopération française en Afrique ». Même si les Camerounais, comme dans tous les pays du monde, ont des problèmes au plan interne, qu’ils évitent de faire appel à la Communauté dite « Internationale » dont la France s’est autoproclamée le porte-parole. Attention ! Les charognards et autres mercenaires sont à l’affût pour leurs intérêts exclusifs. Alors Vigilance.
Veuillez prendre en considération Madame, l’Expression et le profond Sentiment d’une Société camerounaise qui a décidé de se libérer du joug et l’encombrante tutelle d’une France toujours arrogante malgré son irréversible décadence.
Armand Roger Biloa Mballe, pour Le Sphinx Hebdo
Source: cameroonvoice