BANGUI, 14 mai 2016—Eddy-Symphorien Kparékouti, président du Parti de l’Unité et de la Reconstruction (PUR) se dit inquiet par rapport aux soupçons de corruption qui ont émaillé l’élection du bureau de l’Assemblée Nationale. Pour lui, ces faits sont inadmissibles pour un pays qui veut refonder sa démocratie. Le président du PUR l’a dit dans une interview accordée le vendredi dernier au RJDH.
Eddy-Symphorien Kparékouti dit avoir eu des informations sur des soupçons de corruption avant et pendant l’élection du bureau de la nouvelle Assemblée Nationale. Mais pour lui « il faut chercher à établir la vérité sur ces allégations avant de prendre des mesures. Je pense qu’à l’état actuel des choses, il faut que le nouveau régime puisse situer l’opinion sur cette affaire en ouvrant des enquêtes qui pourront nous dire réellement ce qui s’est passé « a-t-il avancé.
Le président du Parti de l’Unité et de la Reconstruction est catégorique « si ces faits sont confirmés, je pense que ce sera une atteinte grave à la renaissance de la démocratie que le peuple centrafricain a conquise par ses sueurs, ses pleurs, ses souffrances et son sang. Ce sera un fait hautement condamnable. Il est inadmissible que des individus mandatés par le peuple puissent s’engager dans des voix aussi honteuses que la corruption pour atteindre des objectifs égoïstes. Je pense que si ces faits sont vérifiés, les auteurs et co-auteurs doivent être dénoncés voire punis » a-t-il fait savoir.
Eddy-Symphorien Kparékouti pense que les faits sont graves parce qu’ils touchent l’instance qui est censée contrôler la nation dans tous les domaines » ce sont les députés qui sont appelés d’ici là à contrôler l’exercice du pouvoir dans ce pays qui est encore en crise. Si eux-mêmes sont des corrompus ou des corrupteurs, je pense que la barque prend l’eau avant même d’être lancée et il faut penser à la sauver dès maintenant en sanctionnant les auteurs et complices de ces actes ignobles et antirépublicains qui n’honorent ni le nouveau parlement ni le peuple qui l’a élu », dénonce ce leader politique.
Pour le président du PUR, ces soupçons de corruption sont en fait, un essai qui risque de faire école » aujourd’hui la République Centrafricaine n’a pas besoin d’une Assemblée Nationale téléguidable, malléable par des espèces sonnantes et trébuchantes. Ce genre de parlement est une bombe à retardement et l’histoire politique de ce pays est là pour le témoigner. Il faut mettre fin à cette idée au cas où ces soupçons sont avérés parce qu’il s’agit d’un essai et s’il n’est pas réprimé, il fera école au sein de cette Assemblée pour anéantir tous les efforts consentis par le peuple centrafricain pour retrouver aujourd’hui le chemin de la démocratie » développe le numéro 1 du PUR.
Il se dit aussi déçu par la sous-représentativité des femmes au niveau du bureau de la nouvelle Assemblée Nationale « nous n’avons qu’une seule femme dans le bureau de l’Assemblée Nationale soit moins d’un pourcent. Ceci est regrettable pour un pays comme la RCA. Je pense que cela doit être vite corrigé. Il faut encourager le leadership féminin qui est capable de beaucoup de choses. C’est un raté que je condamne avec énergie » indique Eddy-Symphorien Kparékouti.
Karim Meckassoua, président du bureau de la nouvelle Assemblée Nationale est, lui aussi accusé d’avoir corrompu les députés. Ce dernier n’a jamais répondu à ces accusations. La position de Eddy-Symphorien Kparékouti est partagée par le président du PARC Gaston Nguerekata qui a ouvertement accusé Karim Meckassoua de corruption.
Sylvestre Sokambi (RJDH)