Ndjoni-Sango (Bangui 07/08/16) :
Par Eric NGABA
Que les ex-combattants des groupes en Centrafrique qui s’agitent pour leur intégration dans les corps en uniforme de l’Etat centrafricain mettent de l’eau dans leur vain, car l’Accord sur les principes de DDRR du Forum de Bangui dans son Article 7 est clair. Pour une application effective de l’article 7 de cet Accord, la Coordination DDR/RSS/RN mise en place par la présidence de la République, a organisé le 21 juillet passé une réunion de travail de haut niveau avec les responsables de Forces de défense et de centrafricaines en présence de la Minusca, EUTM-RCA qui appuient le processus. Cela permet d’entamer le processus de l’intégration des ex-combattants dans les corps armés.
Il faut partir de l’Accord sur les principes de DDRR du Forum national de Bangui, tenu du 4 au 11 mai 2015 au Parlement centrafricain, pour définir les cadres de l’intégration des ex-combattants dans les corps en uniforme de l’Etat centrafricain. Dans le cadre de la mise œuvre dudit Accord signé entre le gouvernement et les groupes armés, le président de la République Faustin Archange Touadera a signé le 2 juillet 2016 les différents décrets portant organisation et fonctionnement de la Coordination DDR/RSS/RN, et création des Comités Techniques et Stratégique du DDR/RSS et RN.
L’objectif global est de rassembler toutes les conditions pouvant faciliter une intégration conditionnée et individuelle des ex-combattants éligibles au DDRR, d’après un communiqué signé le 25 juillet dernier par Jean Willybiro Sako, ministre conseiller spécial et Coordonnateur DDR/RSS/RN à la Présidence.
A court terme, un travail technique sera mené afin de clarifier la situation des personnels et les textes juridiques relatifs au recrutement dans les différents corps et d’offrir des opportunités de nouvelles intégrations dans les corps en uniforme de l’Etat.
« Les groupes armés seront invités à participer aux travaux des organes du DDRR et autres travaux pour faire connaître leurs préoccupations « , lit-on dans le communiqué. Dans l’accord sur les principes de DDRR du Forum de Bangui, il est clairement défini des critères d’éligibilité au processus du DDRR qui prévoit l’intégration des ex-combattants dans les corps armés du pays car tous les ex-combattants n’intégreront pas les corps en uniforme de l’Etat. Seuls ceux qui n’ayant pas violé les droits des Humains et doit international humanitaire seront éligibles d’intégrer les corps de l’armée centrafricaine.
« L’intégration se sera possible qu’après un processus, transparent et appuyé par la communauté internationale, de vérification de la non violation des droits humains et du droit international humanitaire », précise l’article 7 de l’accord sur les principes de DDRR du Forum de Bangui. En outre, les ex-combattants qui se porteront volontaires pour l’intégration dans les corps en uniforme mais qui ne satisferont pas aux tests de recrutement nationaux, seront redirigés vers la réintégration communautaire.
L’article 3 dudit accord définit les critères d’éligibilité pour l’accession des ex-combattants au programme de DDRR. Dans un premier temps, les ex-combattants doivent être membres des groupes armés signataires (FPRC, RPRC, UFRF, Seleka rénové, Antibalaka, MLCJ, FDPRC, UPC, RJ, UFR) du présent accord. Ensuite, chaque combattant doit déposer toutes armes en état de fonctionnement, explosif, mines et l’intégralité des effets militaires en leur possession. Enfin, les enfants associés aux forces et groupes armés sont éligibles au DDRR qu’ils soient porteurs d’arme ou pas.
Mais pourquoi les agitations non-fondées des groupes armés ?
Après son accession au pouvoir par la voie des urnes le 30 mars 2016, le président centrafricain Faustin Archange Touadera a d’emblée entamé des discussions avec les rebelles de l’ex seleka qui se présentent aujourd’hui comme les ennemis de la paix en Centrafrique. En dépit de cette logique qui permet d’enclencher le processus du DDRR tel que défini par le Forum National de Bangui dans la thématique « Paix et Sécurité », certains groupes armés soutenus par des puissances occultés continuent de brandir les menaces et de défier l’autorité de l’Etat.
« C’est donc dans la recherche effrénée de la paix que j’ai reçu et discuté avec les responsables des groupes armés et des groupes militaro-politiques, afin de les exhorter à adhérer volontairement au processus DDRR. Ce n’est pas un acte de faiblesse, mais c’est parce que j’ai la conviction que la paix réside dans le dialogue et qu’aucun pays ne peut se développer sans la paix et la sécurité « , a fait savoir le Président de la République, Faustin Archange Touadera.
Or, ces groupes rebelles ignorent à dessin qu’ils n’ont qu’une seule obligation qui est de se soumettre au programme du DDRR, conditions sine qua non de leur salut. Malgré la présence des forces internationales dont la Minusca et Sangaris se comportant en forces touristiques, le territoire centrafricain est encore occupé par de groupuscules des hors-la-loi qui continuent de défier l’autorité de l’Etat.
La force onusienne Minusca et les autres forces internationales comme la Sangaris opérant sur le territoire continuent de cultiver le filou sur leur mission dans le pays. Chaque jour, on ne fait que compter les morts en Centrafrique. Les Centrafricains n’attendent que de voir la situation sécuritaire se normaliser pour que tout revienne dans l’ordre. Mais force est de constater que le peuple centrafricain continue de tourner en rond, les forces du mal continuent de prendre le peuple en otage et de dicter leurs lois, alors que les forces de défense et de sécurité sont soumis à un embargo dont les vraies raisons sont inconnues.
En toute légitimité, les autorités issues des urnes et qui bénéficient pourtant de la légitimité que le peuple leur a massivement accordée doivent imposer la » Rupture » à ces groupes armés qui continuent de s’agiter. Pendant que les populations continuent de vivre l’enfer à l’intérieur du pays, le président Touadera continue de faire la politique d’autruche vis-à-vis des hors-la-loi qui l’empêchent même de diriger le pays.
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