Ndjoni Sango (Bangui 20/09/16) :
Par Eric NGABA
Rien ne va plus à l’Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR) de M’BaÏki dans la Lobaye, qui traverse depuis un bon bout de temps une crise sans précédent. Les étudiants de cet institut ne cessent de déplorer leurs conditions d’études et de vie qui se dégradent sur le campus. Une grève perpétuelle débutée depuis le mois de juillet dernier paralyse les activités académiques et universitaires de l’Institut.
Suite aux multiples démarches préventives auprès des autorités compétentes pour pallier à la crise minant l’ISDR, les étudiants de cet institut ont pris la décision de suspendre les cours sur le campus universitaire. Cette suspension des cours ont débuté depuis le 17 juillet 2016 à l’issu d’une Assemblée générale organisée par l’Association des Etudiants de l’Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR) avant celle organisée le 24 juillet et le 11 septembre 2016.
Les étudiants de l’ISDR dénoncent l’état de désagrément et les mauvaises pratiques au sein de leur établissement. Saisi de la situation, le bureau de l’Association Nationale des Etudiants Centrafricains (ANECA) a dépêché une mission d’urgence, du 23 au 24 juillet 2016 à l’ISDR à M’BaÏki, en vue de résoudre le problème de disfonctionnements enregistrés dans l’organisation et le fonctionnement de cette structure de formation professionnelle.
Sur la table de discussion, la recherche de pistes de solutions à travers l’examen des conditions d’études et de vie des étudiants sur le campus universitaires de l’ISDR, et les obstacles à la reprise des activités académiques sur le campus. Plusieurs revendications ont été présentées dans un mémorandum élaboré par les étudiants suite aux multiples Assemblée générales qu’ils ont organisées mais qui demeurent sans suite favorable. Car selon les étudiants de l’ISDR, toutes les promesses faites par les autorités compétentes lors de la réunion présidée par le Préfet de la Lobaye le 20 juillet 2016, n’ont pas été réalisées.
A la suite de l’Assemblée générale du 11 septembre 2016, les étudiants de l’ISDR ont suspendu le 12 septembre, les cours en demandant leur retour à Bangui jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
Par ailleurs, le bureau de l’ANECA et de l’AEISDR prennent à témoin l’opinion publique nationale et internationale de la situation qui prévaut à l’ISDR et lancent par conséquent, un ultimatum de 72 heures aux autorités compétentes. Dépasser ce délai butoir, le bureau de l’AEISDR déclinera ses responsabilités de toutes éventuelles actions. Après l’examen des points débattus, des recommandations ont été formulées à l’endroit du gouvernement, du rectorat, et de l’administration de l’ISDR.
Au gouvernement
Les étudiants de l’ISDR réclament:
-le limogeage de l’intendant de l’ISDR qui, selon eux, brille par une incompétence notoire et un abus de pouvoir, pour une meilleure gestion des œuvres universitaires, et de l’amélioration des conditions de vie et d’études des étudiants de l’ISDR ;
-l’équipement des chambres de campus avec des lits et des matelas ;
-la dotation de l’infirmerie avec des produits pharmaceutiques de première nécessité ;
-l’ouverture de toutes les lignes budgétaires de l’ISDR,
-l’affectation d’un véhicule de liaison à l’ISDR,
-la réhabilitation et la dotation des sites de travaux pratiques en équipements.
Au rectorat
Les étudiants demandent :
-la mise à la disposition de l’administration de l’ISDR des cahiers d’examen en vue de favoriser les évaluations ;
-la définition des stratégies destinées à la résolution durable des problèmes et des principaux acteurs qui animent la vie académique à l’ISDR.
A l’administration de l’ISDR
Ils exigent :
- Le strict respect des volumes horaires des cours ;
- La mise à la disposition des étudiants leurs relevés de notes de l’année antérieure ;
- Le contrôle de l’assiduité et à la régularité des enseignants au cours ;
- L’électrification des salles de classe ;
- L’organisation des sorties pédagogiques avec les étudiants ;
- Le contrôle du fonctionnement interrompu du restaurant et de la transparence dans la gestion des fonds alloués ;
-l’entretien de l’environnement du campus universitaire ;
– le reporter du délai butoir du dépôt de rapports de stages et de soutenances ;
– la construction des latrines aux étudiants.
Si les autorités issues des urnes se sont engagées à faire de l’éducation des Centrafricains le vecteur de développement, de pareils désagréments paralysant les activités académiques devraient être pris en compte pour qu’il y ait une solution idoine à la problématique de l’éducation.