Par Eric NGABA
Bangui 18/04/17 (www.ndjonisango.net): L’exportation depuis Benin de la société de transport urbain dénommée « Benafrique» par le truchement du Président de la délégation spéciale de la ville de Bangui, pouvait contribuer à pallier au problème des transports urbain à Bangui. Or, la réalité aujourd’hui est que cette société béninoise de transport urbain fixe un prix jugé exorbitant qui n’arrange pas le Centrafricain au regard de faible revenu quotidien par habitant. 150 FCFA au début de son implantation dans le pays, la société augmente le tarif à bord de ses bus à 200 FCFA sans le consentement du gouvernement. Pourquoi ce brusque réajustement de tafir de manière unilatérale?
La population centrafricaine connait depuis un bon bout de temps des difficultés de transport en commun. Les usagers de transport urbain se sont toujours confrontés aux difficultés de transport malgré les efforts des particuliers, du gouvernement et que des partenaires à faciliter la liberté d’aller et venir à la population. Augmenter le tarif de 150 à 200 FCFA, les Centrafricains estiment que la société Benafrique exploite la population.
Selon les raisons fournies par le Directeur Générale de la société Benafrique, les charges fiscales, les charges du personnel, et le cout de gasoil rendent déficitaire l’exploitation. «Aujourd’hui, quand on prend les charges liées à l’exploitation, les charges patronales, les charges fiscales et le cout du gasoil, il est évident que cette exploitation au tarif de 150 FCFA ne peut être que déficitaire. Donc l’exploitation est déficitaire. C’est ce qui justifie le fait que nous augmentons le tarif à 200 FCFA ».
Or, les tarifs de transports en commun urbain à Bangui sont fixés à 150 FCFA pour les taxis, 125 FCFA pour les mini bus et 100 pour les bus de transport urbain à l’instar de la société centrafricaine de transport urbain (SONATU).
Comment peut-on comprendre que seuls les bus de Benafrique ont un tarif élevé que d’autres bus de la place ?
Avant l’augmenter du tarif de ses bus, la société Benafrique n’a pas consulté les autorités centrafricaines, d’après nos investigations.
Que dit alors le gouvernement sur l’augmentation abusive de tarif injustifiable des bus Benafrique ?
A la question de notre rédaction, le porte-parole du gouvernement Théodore Jousso, par ailleurs ministre des transports et des travaux publics dément les allégations des responsables de Benafrique. Il a rejeté en bloc les allégations selon lesquelles le gouvernement a été saisi de cette augmentation de prix tarifaire à bord des bus de la société.
«Quand tu œuvres dans le transport et tu veux ajuster les tarifs de transport à bord de tes véhicules, tu dois te rapprocher de la direction des transports pour qu’ensemble les décisions soient prises selon les règles. C’est à travers un arrêté ministériel que les tarifs doivent être fixés. Mais, est-ce que vous avez appris quelque part que le ministère des transports a sorti un arrêté fixant l’augmentation des tarifs à bord des bus Benafrique? Le gouvernement n’est pas impliqué dans la décision d’augmentation des prix de bus de la société Benafrique. J’ai instruit le Directeur des transports de convoquer les responsables de Benafrique sur cette affaire. Il faut qu’ils sachent qu’ils ont enfreint la loi car il ne faut pas qu’ils fassent les choses selon ce qui leur vient en tête », a martelé le ministre des transports Théodore Jousso.
Déjà dans les rues de la capitale, la population n’a pas digéré la décision de Benafrique, estimant que cette société ne se soucie pas de la souffrance de la population, d’augmenter le tarif de ses bus.
Au marché Combattant dans le 8ème arrondissement de Bangui, comme au marché PK12 à la sortie nord de Bangui et à Bimbo au sud, les usagers de transport en commun se désintéressent de plus en plus des bus Benafrique dont le tarif est jugé exorbitant.
Par ailleurs, les critiques fusent de partout pour fustiger les vieillissements des bus de cette société. Les Centrafricains pensent que ces sont des bus ne peuvent pas être utilisés dans d’autres pays d’Afrique que la société Benafrique a exportés en Centrafrique.
Il n’a pas duré il y a deux mois passé, un des Bus de la société a pris feu en pleine activité sur la route, sans faire de victimes.
Sur cette affaire, la population estime que le gouvernement doit rappeler la société Benafrique à l’ordre conformément à la règlementation officielle en vigueur fixant le prix de transport urbain.