Par Eric NGABA
Bangui 28/04/17 (www.ndjonisango.net): L’absence de l’autorité de l’Etat dans certaines parties du territoire centrafricain laisse le champ libre aux groupes armés qui s’enrichissent à la grande dame de la population. Le constat à l’intérieure du pays laisse à déplorer qu’il est une urgence que le gouvernement centrafricain puisse imposer sa présence à travers la présence des forces de sécurité intérieure, des agents préfectoraux, de la justice et des administrateurs publics entre autres afin de redonner aux populations l’espoir et sentiment d’être en sécurité. Cette préoccupation a été au centre de la conférence de presse conjointe Gouvernement et Minusca animée respectivement par le ministre porte-parole Théodore Jousso et par Vladimir Monteiro, le 19 avril 2017 au cabinet du ministre.
La crise militaro-politique qui a ravagé la République Centrafricaine en 2013 a fortement détruit les fondements de ce pays en proie aux groupes armés. Les administrations publiques sont pour la plupart dévastées et occupées par les groupes armés qui écument le territoire national. Cette absence de l’autorité de l’Etat profit aux groupes armés qui s’érigent aux agents de l’Etat dans les régions notamment Nord-est de la République Centrafricaine.
Le gouvernement, depuis l’ère de la transition, tente tant bien que mal pour redéployer les fonctionnaires et agents de l’Etat sur le territoire national. Sous les menaces et violences des hors-la-loi qui occupent une bonne partie du territoire, beaucoup des administrateurs de l’Etat n’ont pas encore jusque là pris leur poste.
Face à la déliquescence de la présence de l’Etat sur tout le territoire national, comment se manifeste l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire ? Le ministre porte-parole du gouvernement, Théodore Jousso, parle d’un processus qui va lentement mais surement après l’effondrement des fondements de l’Etat.
«Lorsqu’un Etat dans ses fondements s’écroule, il faudrait nécessairement du temps pour restaurer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national. D’autant plus que le territoire est vaste, 623 000 km carré, et que la densité de la population est faible, 5 millions d’habitants. Donc, vous voyez que la tache en termes d’aménagement du territoire et d’occupation de l’espace politique est déjà complexe et difficile à mettre en œuvre surtout dans un contexte de rareté de ressources et surtout dans un contexte poste conflit. L’Etat a des attribues à l’intérieure du pays. L’administration territoriale, c’est la gouvernance préfectorale, sous préfectorale et des contrôles administratifs. Voilà donc se manifeste l’autorité de l’Etat à travers l’administration, la sécurité, les services sociaux de base marquant la présence et la proximité et le soutien de l’Etat à la population », a explique le porte-parole du gouvernement, Théodore Jousso.
Le non recouvrement des recettes au Nord-est, un manque à gagner pour l’Etat
Aujourd’hui malgré un an de Faustin Archange Touadera à la magistrature suprême de l’Etat, une bonne partie du territoire national demeure sous contrôle des hors-la-loi. Ces derniers se partagent le terroir avec le gouvernement qui peine à marquer sa présence sur tout le territoire national.
Les régions Nord-est du pays sont sous contrôle des groupes armés qui pillent les ressources naturelles et rançonnent les populations. L’exploitation des ressources naturelles, les recettes fiscales et les taxes sont entre autres les ressources des groupes armés pour continuer les hostilités.
L’Etat qui a besoin des fonds pour son relèvement reste perdant dans l’anarchie qui règne à l’intérieur du pays. C’est pourquoi, il est une urgence pour le gouvernement de marquer la présence de l’Etat dans les zones sous contrôle de ces hors-la-loi. Car, les sous ne sont pas ailleurs. Le pays regorge d’innombrables ressources naturelles qui ne profitent qu’aux prédateurs alors que la population vit dans l’agonie.