Centrafrique: l’embargo sur les armes reconduit jusqu’en 2019

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Les FACA en formation au Kamp Kassaî à Bangui@Erick Ngaba

Les FACA en formation au Kamp Kassaî à Bangui@Eric Ngaba

Par Erick NGABA
Bangui 31 janvier 2018 (Ndjoni Sango): Sans surprise, le Conseil de Sécurité de l’ONU a prorogé l’embargo sur les armes à la République Centrafricaine jusqu’au 31 janvier 2019. C’est au cours de sa 8169ème séance tenue le 30 janvier 2018, que les membres du Conseil ont adopté la résolution 2399, reconduisant cet embargo.
Comme si c’était prévisible, le Conseil de Sécurité de l’ONU a décidé que, jusqu’au 31 janvier 2019, tous les États Membres de l’ONU devront continuer de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert directs ou indirects à la République centrafricaine, à partir de leur territoire,  par leurs ressortissants.
Pour le Conseil de Sécurité, les membres doivent empêcher le ravitaillement en armes par moyen de navires battant leur pavillon ou d’aéronefs immatriculés chez eux, d’armements et de matériels connexes de tous types, y compris les armes et les munitions, les véhicules et les matériels militaires, les équipements paramilitaires et les pièces détachées correspondantes.
Les mesures d’exemption de l’embargo
Cependant, le Conseil décide également que cette mesure ne s’applique pas  aux fournitures destinées exclusivement à l’appui de la MINUSCA et aux missions de formation de l’Union européenne (EUTM-RCA) déployées en République centrafricaine, aux forces françaises, dans les conditions prévues au paragraphe 65 de la résolution 2387 (2017), ainsi qu’aux forces d’autres États membres qui assurent une formation ou prêtent assistance, sur notification préalable conformément au paragraphe 1 de la résolution.
Cette mesure ne s’applique pas aussi aux livraisons de matériel non létal et à la fourniture d’une assistance, y compris les activités de formation opérationnelle et non opérationnelle dispensée aux forces de sécurité de la République centrafricaine, dont les services publics civils chargés du maintien de l’ordre, exclusivement destinés à soutenir le processus de réforme du secteur de la sécurité en République centrafricaine, ou à être utilisés dans le cadre de celui-ci, en coordination avec la MINUSCA, et sur notification préalable au Comité.
A cet effet, le Conseil de Sécurité demande à la MINUSCA de lui faire rapport sur la contribution de cette exemption au processus de réforme du secteur de la sécurité, dans le cadre des rapports périodiques qu’il lui soumet.
Exemption de l’embargo aux forces tripartites
En outres, le Conseil de Sécurité indique que la mesure imposée ne s’applique pas aux fournitures apportées en République centrafricaine par les forces soudanaises ou tchadiennes pour leur usage exclusif dans le cadre de la force tripartite créée le 23 mai 2011 à Khartoum pour renforcer la sécurité dans leurs zones frontalières communes, en coopération avec la MINUSCA.
La mesure ne s’applique pas aux livraisons de matériel militaire non létal destiné exclusivement à un usage humanitaire, ainsi que des vêtements de protection, dont les gilets pare-balles et les casques militaires, temporairement exportés en République centrafricaine, pour leur usage par le personnel des Nations Unies, les représentants des médias et les agents humanitaires et d’aide au développement.
Qu’en pensent les Centrafricains ?
Les Centrafricains, jusque-là, ne comprennent pas le sens de prorogation de l’embargo chaque année. Car, en dépit de cet embargo, les groupes armés ne sont pas empêchés de se ravitailler en armes à travers les pays voisin notamment le Soudan, le Tchad et le Congo.
Les Centrafricains estiment que l’embargo ne concerne que les FACA. Mais du côté de la Minusca, la reconduction de l’embargo n’est pas une sorte de sanction visant les FACA. Au contraire, martèle le porte-parole de la Minusca Vladimir Monteiro, c’est le Conseil de Sécurité qui a autorisé l’exemption de l’embargo permettant d’équiper les FACA par la Russie. Le Conseil continue, d’après Monteiro, de travailler avec le gouvernement centrafricain afin de rendre opérationnelle les FACA.
Malgré l’exigence de la population sur le réarmement des Forces Armées Centrafricaines (FACA), l’embargo est perçu comme un moyen de freiner le réarmement des forces nationales sur le terrain.
L’auteur de l’article :
Erick NGABA est ressortissant du Département des Sciences de l’Information et de la Communication de l’Université de Bangui où il a obtenu sa licence professionnelle en Journalisme. Free-lance pour plusieurs agences presses internationales, il est le Directeur de Publication et Webmaster de ce site d’informations. Courrier : doctarngaba@gmail.com , +236 72614325

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