Par Mamadou NGAINAM
Bangui 24 mai 2018 (Ndjoni Sango): L’opinion nationale constate depuis deux ans du régime du président Faustin Archange Touadera, l’élimination systématique sur le marché des entreprises nationales. Ces entreprises nationales se plaignent de la politique jugée mafieuse du ministre des transports, Théodore Jusso, qui asphyxie leur épanouissement sur le marché d’emploi en faveur des entreprises internationales. Le cas des entreprises Global Business d’Eric Teya, de Centrafrique Carte Système de Dominique Yandocka et du cas poignant et récent de l’entreprise SOCAFODOS d’Aboubakar Kaltimi qui a vu son contrat suspendu unilatéralement par le ministre Jusso en dépit de la décision de la justice et du conseil des ministres.
En effet, la Société Centrafricaine de Fourniture de Documents Sécurisés (SOCAFODOS) est une société de droit centrafricain intervenant dans le domaine de la production et distribution des documents sécurisés, la fourniture des plaques d’immatriculation et l’emboutissage des caractères sur les plaques d’immatriculation.
La SOCAFODOS a décroché en mars 2015, le marché de fourniture des titres de transport et des plaques d’immatriculation après un appel d’offre lancé le 17 mars de la même année par le ministère des transports et de l’aviation civile conduisant à des signatures de contrat de concession entre les parties en novembre 2015.
Une fois l’obtention du marché, après l’étude de dossiers de l’avis d’appel d’offre par un jury, la SOCAFODOS a commencé ces activités par la production des plaques d’immatriculation des véhicules des hautes autorités centrafricaines, notamment la présidence, le parlement, la primature et les départements ministériels du pays.
Après le démarrage des prestations de la société à l’espace d’un mois, le ministre des transports a unilatéralement suspendu les activités de SOCAFODOS par le billet d’un communiqué de presse.
Décision du Conseil des ministres
D’après une décision du conseil des ministres du 12 mai dernier et la notification de décision du ministre, Secrétaire Général du gouvernement chargé des relations avec les institutions, le 20 mai, ont ordonné la reprise des activités de la SOCAFODOS.
En dépit de ces décisions venant du sommet de l’Etat conformément à la réglementation des marchés publics, le ministre Théodore Jusso a refusé de reconduire cette entreprise nationale dans son droit.
Arbitrage de Tribunal administratif
Face à cette situation, SOCAFODOS a saisi le tribunal administratif le 9 juin 2017, pour l’annulation de l’acte administratif pris par le ministre Jusso. Après une audience publique contradictoire, le Directeur gérant de la société a rappelé que « le Tribunal administratif a reconnu que le ministre Jussso a violé le droit de SOCAFODOS ».
En son audience publique tenue au Palais de la justice de Bangui le 30 Août 2017 par le jugement numéro 102 BG17, a annulé pour violation de la loi, l’Arrêté numéro 070/17/METACD/DIRCAB du 10 mars 2017, par lequel le ministre Jusso a réalisé l’agrément provisoire et mis fin aux activités de la SOCAFODOS. Le Tribunal administratif a ordonné par la même occasion l’exécution dudit jugement et que le ministre des transports devrait exécuter la réouverture de la société.
Contrairement aux décisions du Tribunal administratif, du Conseil des ministres et la notification de décision du ministre, Secrétaire Général du gouvernement, le jugement et le certificat de non appel du Greffier en Chef du Conseil d’Etat, le ministre Jusso a procédé à l’attribution du marché à une société Libano-syrienne « ALMADINA ».
D’après des sources au département des transports, tout marché conclu avec une entreprise, doit nécessairement passer par un pot de vin, le contraire est impossible. Les mêmes sources laissent croire que les entreprises étrangères en quête des marchés en Centrafrique, mettent tous les moyens qu’il faut en jeux pour pouvoir arracher les marchés juteux aux entreprises nationales.
Cette politique visant à faire disparaître systématiquement les entreprises tenues par les Centrafricains en faveur des entreprises étrangères créent des frustrations et des conséquences graves sur la politique de la promotion de l’entreprenariat national voulu par le président Faustin Archange Touadera, et sur la vie économique et sociale de la population centrafricaine.
SOCAFODOS qui a employé 18 agents locaux n’est pas aujourd’hui en mesure d’assurer 2 ans d’arriérés de salaire à son personnel.
L’on constate dans la ville de Bangui, des véhiculent circulent soit sans plaques d’immatriculations soit avec un numéro doublant sur les plaques d’immatriculations.
Les sociétés victimes de ministre Jusso
De la même manière que le ministre des transports a résilié de manière frauduleuse le contrat du marché à SOCAFODOS, il en a fait avec la société Global Busness d’Eric Teya et Centrafrique Card Système (CCS) pilotée par Dominique Yandocka, qui en fin de compte, a abandonné pour créer un parti politique afin de défier le régime de Bangui aux élections de 2021.
Cette politique d’exclusion ne cesse de créer des sentiments de frustrations au sein de la société centrafricaine où les opérateurs économiques se désolent du système. Qui du ministre Jusso, du Conseil des ministres, et de la justice, est au-dessus de la loi ?
Il revient au président Faustin Archange Touadera d’ouvrir les yeux sur les mauvaises conduites de certains ministres sous son leadership afin d’éviter les frustrations sociales.
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