Par Erick NGABA
Bangui 6 juillet 2018-Ndjoni Sango : Bientôt la tenue d’un dialogue politique entre les groupes armés et le gouvernement centrafricain. Ce dialogue dont la feuille de route est taillée par le Panel des Experts de l’Union Africaine est mal perçu au sein de la population centrafricaine faut de communication sur la date, le lieu et le choix des participants de cette rencontre.
L’annonce de la tenue du dialogue politique entre le gouvernement et les groupes armés en République centrafricaine ne cessent de soulever l’inquiétude au sein de la population à la base. La tenue, la date, le lieu et le choix des participants de ce dialogue.
Le Panel des Experts de l’Union Africaine a un double langage sur la tenue de ce dialogue. Lors d’un café de presse, le panel des facilitateurs a annoncé aux journalistes la tenue de ce dialogue à Bangui comme ont voulu les autorités centrafricaines.
Lors d’un point de presse la semaine dernière, le président fondateur du Collectif des centrafricains pour la réconciliation (CCR), Sébastien Wenezoui, a déclaré à la presse la tenue du dialogue à Addis-Abeba en Ethiopie.
« Ce pour-parler tant entendu devra voir autour de la table toutes les filles et fils de ce pays, normalement chez eux sans exclusion aucune en vue de mettre terme à cette crise qui n’a que trop duré. Mais ce rendez-vous historique va se dérouler en Ethiopie à Addis-Abeba dans bientôt. Ce sujet est devenu aujourd’hui une véritable tractation tant sur les participants que sur le choix du lieu du débat, au sein de la population », a déclaré Sébastien Wenezoui qui sortait d’une réunion avec le Panel des Experts de l’Union Africaine.
Selon lui, le président de ce panel des experts leur a indiqué la ville d’Addis-Abeba comme lieu de la tenue de ce dialogue. Au niveau de la jeunesse centrafricaine c’est toute une cacophonie se trame au tour de ce pour-parler. Des voix se sont levées pour fustiger l’initiative de l’Union africaine sur la crise Centrafrique.
Les enjeux du dialogue
La semaine dernière à la mairie de Ouango dans le 7ème arrondissement de Bangui, l’association dénommée « Sauvons la Centrafrique », a organisé une rencontre débat avec les leaders de la jeunesse pour débattre de l’enjeu de ce dialogue. Dans leurs échanges, nombreux sont les leaders jeunes qui s’opposent à la forme de ce dialogue. Pour eux, que ce dialogue ne soit pas une occasion pour les groupes armés de pouvoir bénéficier de l’amnistie, des postes ministériels et de tenter à l’autorité suprême de l’Etat.
Les enjeux et dangers du dialogue
Le 2 juillet 2018 au siège de la commission de la CEMAC à Bangui, les organisations de la jeunesse et de la société civile centrafricaine ont organisé une journée de réflexion sur les enjeux et les dangers de l’initiative de l’Union africaine pour la paix en Centrafrique à travers la tenue de ce dialogue.
Les multiples accords précédents ont permis aux participants à cette journée de pousser des analyses sur la tenue de dialogue jugé de trop. Pour ces organisations, la tenue du dialogue est de donner plus de crédibilité aux groupes armés qui ne respectent jamais leurs engagements et les accords qu’ils ont signé avec le gouvernement.
Au sein de la société civile et les organisations des droits de l’homme, il n’y a pas d’autres alternatives de solution à la crise en Centrafrique que les recommandations du Forum national de Bangui. le 30 Juin 12018 à Bangui, les organisations des droits de l’homme ont fait leur analyse sur la feuille de route de l’Union africaine relative à la tenue de ce dialogue entre les groupes armés et le gouvernement. De leur avis, cette feuille de route n’est qu’un cheval de troie. Pour ces organisations, il suffit de mettre en œuvre les recommandations du Forum de Bangui tenu du 4 au 11 mai 2015.
Au jour d’aujourd’hui, les Centrafricains dans leur majorité, ne sont pas encore réellement fixés sur le jour et le lieu de la tenue du dialogue initié par l’Union africaine dont la participation directe des deux anciens présidents centrafricains François Bozizé et Michel Djotodia est mentionnée.