Propositions de Sortie de Crise
Le contexte
Depuis plus d’une décennie, notre pays la République centrafricaine est en proie à des violents et meurtriers conflits qui ont ébranlé au fil des années, la paix civile et la cohésion sociale, vecteurs du développement.
La dernière crise du 24 mars 2013, et les exactions multiformes de graves atteintes aux droits humaines, perpétrées par les protagonistes ont considérablement dégradé le tissu social et le vivre ensemble qui ont toujours été la base d’une unité nationale dans la diversité ethnique et confessionnelle avec fort heureusement comme conséquence la mise en place d’une transition dirigée par Michel DJOTODIA, leader de la rébellion SELEKA.
Devant l’incapacité des autorités de la transition à maîtriser les éléments de la coalition SELEKA, de l’ampleur des exactions ainsi que des violences communautaires, les chefs d’Etats et de gouvernements des Etats de l’Afrique Centrale et la France ont œuvré à la mise en place d’une seconde transition plus apaisée, ce qui a conduit à la Démission du chef d’Etat de transition Michel DJOTODIA lors d’un sommet extraordinaire à Ndjamena puis à la désignation par le Conseil National de Transition de Catherine SAMBA PANZA comme Présidente de la Transition le 20 janvier 2014.
Rappelons que la nuit du 5 décembre 2013 va marquer un tournant décisif dans la tragédie centrafricaine. En effet, au moment où le conseil de sécurité des nations unies adoptait la résolution 2127 autorisant le déploiement de l’opération militaire Française SANGARIS en appui à la MISCA, le mouvement nommé « Anti balaka » a attaqué le 5 décembre 2013 les positions des éléments de la coalition Séléka dans la ville de Bangui et a tenté de renverser le pouvoir en place depuis le 23 mars 2013, malgré la présence des forces de la MISCA.
C’est le début de la revanche de certains centrafricains non musulmans en représailles aux exactions imputées à la SELEKA pendant la conquête du pouvoir et durant son sanglant exercice de 9 mois après la chute du Président François BOZIZE.
Cette réaction s’est nourrie d’antagonismes lointains qu’aucun responsable politique n’a su prévoir, malgré les alertes lancées par quelques organisations de la société civile depuis plusieurs années.
Une véritable usure du tissu social va s’amorcer et se révéler au grand jour, alors que ces composantes vivaient en paix avec toutes les autres communautés depuis l’indépendance. Pour rappel, à la fondation de la société centrafricaine, les combats héroïques de la résistance ont permis la création d’une République dans l’unité d’un peuple, par-delà la diversité ethnique, culturelle, et religieuse du pays.
De ce fait, l’une des conséquences possibles de l’actuelle situation, si elle n’est pas résolue, pourrait être la dislocation du pays en deux camps (Un sud à dominante chrétienne et un nord musulman).
Dimensions de la crise
Cette crise à multiples facettes est bien évidemment nationale, mais elle a des implications sous régionales. La République Centrafricaine compte quatre vingt dix (90) groupes culturels, que l’on peut regrouper en neuf (9) principaux groupes ethniques dont les peuhls
(Banda, Bantu, Gbaya, Mbum, Oubanguiens, Ngbandi, Nzakara-Zandé, Sara, et Nilo-Sahariens).
D’abord en raison de la grande misère et la pauvreté qui sévissent dans ce pays où les Centrafricains de confession musulmane représentent environ 15% de la population, détiennent et contrôlent à eux seuls près de 50% du commerce, ensuite, du fait de l’absence d’un dialogue sincère entre les Politiques, puis enfin, du fait de l’échec de la gouvernance des régimes successifs depuis l’indépendance en 1960, (échecs politiques, économiques, culturels, sécuritaires et socio-éducatifs).
A cela s’ajoutent certains facteurs : le fait que près de 60% de la population soient âgés de moins de 20 ans et n’ont aucune perspective d’avenir, sauf la misère, les rébellions ou violences qui ne peuvent être considérées comme porteuses d’avenir. Par ailleurs, il est à déplorer l’absence des institutions républicaines fortes et des forces de défense et de sécurité nationales, apolitiques, disciplinées et professionnelles, le non-respect de la parole donnée et la faillite des programmes politiques, l’absence de vision comparable à celle d’un Barthélémy BOGANDA, l’inscription durable dans la médiocrité, le clanisme, le népotisme,
clientélisme et l’impunité permanente caractérisant les régimes successifs.
La dimension de cette tragédie est aussi régionale et internationale, avec un contexte marqué par la persistance de conflits armés aux frontières de la RCA depuis plus de deux décennies, le Soudan, le Tchad, le Cameroun. Quant à la France, elle est concernée pour des raisons géopolitiques, géostratégiques et historiques. Cependant, en toile de
fond, la convoitise des ressources stratégiques n’est pas à ignorer d’où les interférences d’autres puissances telles que la Chine et la Russie…
1.2 Une nouvelle orientation
Devant l’incapacité du régime Séléka à juguler la crise sécuritaire, les Etats de la sous-région et la communauté internationale ont préconisé et facilité l’instauration d’une deuxième équipe de transition avec l’élection de Madame Catherine SAMBA PANZA comme cheffe d’Etat de transition. Même si tout n’a pas été fait, cette transition s’est tout de même soldée par l’organisation d’élections plus ou moins libres, transparentes et démocratiques ayant conduit à l’accession triomphale du président Faustin TOUADERA à la magistrature suprême de l’Etat.
Mais après deux années de gestion des affaires publiques de la cité, l’homme et son régime peinent, non seulement à convaincre mais surtout, se révèlent outrancièrement incompétents et incapables de trouver des solutions idoines à la crise centrafricaine qui s’est dangereusement accentuée avec l’occupation de plus de 85% du territoire national par des bandes armées et des seigneurs de guerre, et ce, du fait d’une certaine politique d’exclusion, de roublardise, de non-respect de la parole donnée, de régionalisme, de clientélisme, de corruption, de concussion, de prédations et de bradage des ressources minières et énergétiques, par des signatures à tour de bras d’ accords de coopération et d’attributions de marchés publics, en violation des dispositions de la constitution du 3 mars 2016.
En sus de l’évolution de la situation actuelle très dramatique, en raison de l’isolement diplomatique de la République Centrafricaine du banc de la communauté internationale et du Président Faustin TOUADERA, de l’insatisfaction du peuple quant aux résolutions de la crise, du regain des hostilités avec des actes de graves atteintes aux droits avec leurs corollaires que sont les déplacements incessants de milliers de
personnes, le pillage systématique des biens publics et privés, le délitement de l’Etat et ses diverses conséquences ne pouvaient qu’appeler légitimement à de nouvelles impulsions notamment en interne, dans le cadre d’un dialogue politique et inclusif pour une sortie de crise. Ce qui signifie tout simplement que les centrafricaines et les centrafricains doivent s’approprier cette initiative de l’Union Africaine soutenue par la communauté internationale et aussi par le mouvement ITA, qui prévoit un énième dialogue et qui est en effet, une réelle volonté d’aider le peuple Centrafricain à sortir de cette crise.
C’est pourquoi, fidèle aux principes réalistes qui ont guidé sa création, le Mouvement Initiative pour une Transformation par l’Action (ITA) saisit cette opportunité pour formuler aux acteurs centrafricains et aux partenaires les propositions suivantes.
Pour ramener la paix et la sécurité, il faut :
1-Restructurer les forces de défense et sécurité ;
2-Restaurer l’autorité de l’Etat et promouvoir la bonne gouvernance
3-Réconcilier les communautés et promouvoir le vivre ensemble ;
4-Refonder l’administration ;
5-Reconstruire l’Etat de droit, et lutter contre l’impunité ;
6-Enfin, créer les éléments d’une nouvelle République avec des institutions qui garantissent rigoureusement le contrôle la séparation effective des pouvoirs.
- Pour restaurer la paix et la sécurité
2.1 Situation sécuritaire
Une insécurité généralisée, une prolifération des armes de guerre et d’armes légères, un pléthore de forces non conventionnelles (Séléka restructurée et anti Balaka) avec des victimes sur toute l’étendue du pays, sans distinction de religion, de croyance ou d’ethnie, et l’implication de plusieurs pays pour des raisons de sécurité intérieure et de leadership sous régional.
2.2. Problème
L’autorité de l’Etat est inexistante. Cette situation est la conséquence de la totale incapacité du gouvernement à garantir la libre circulation des des biens et des personnes , le déploiement de l’administration civile et militaire, l’accès des populations locales à des services sociaux de base ainsi que la liberté d’expression, l’inexistence et la non opérationnalisation des forces de sécurité et de défense intérieure ne sont plus à démontrer. D’où braquages, assassinats, viols de masse, rackets et pillages par les groupes armés non conventionnels sont à leurs comble et un véritable risque de dislocation du pays est observé.
Vu, l’inefficacité des actions du gouvernement actuel à apporter des solutions adéquates, les FACA sous formées, sous équipées, démobilisées et quasi mono ethnique et enfin la volonté de certains groupes armés de continuer à piller les richesses du pays.
2.3. Propositions
2.3.1 Aux acteurs nationaux / la communauté internationale
- A) Le mouvement (ITA) formule le vœu que les forces onusiennes de maintien de la paix (MINUSCA) soient transformés en forces d’imposition de la paix, par la mise en place d’une force spéciale conjointe (MINUSCA/FACA/FDSI), afin de procéder à la pacification du pays.
- B) Désarmement sans conditions de toutes les forces non conventionnelles (bandes armées et seigneurs de guerre), qui n’ont pas adhéré au programme de DDRR,et la dénonciation systématique, des contingents de la MINUSCA qui alimentent la crise en fournissant des moyens multiples et multiformes aux groupes armés conformément aux résolutions des nations unies et l’application immédiate des sanctions rigoureuses à leur encontre ;
- C) Organisation d’une conférence internationale sur les causes de l’instabilité en RCA, sur la problématique des questions de sécurité transfrontalière et mettre les principaux acteurs de la région concernés autour d’une table (Cameroun, Soudan, Soudan du Sud, Tchad, RDC, Congo Brazza) avec une implication des autres pays de la CEEAC, de l’Afrique du Sud, du Nigéria et le Maroc, et des partenaires bilatéraux classiques, comme multilatéraux ;
- D) Déploiement progressif sur toute l’étendue du territoire des forces internationales avec implications des forces transfrontalières (Négocier avec les pays limitrophes de la RCA, à savoir le Tchad, le Soudan, le Sud Soudan, le Cameroun, le Congo et la RDC pour l’affectation des brigades mixtes de contrôle aux frontières, en général, et dans le triangle de la mort Tchad –Soudan – RCA) ;
- E) Obligation de renouer le dialogue diplomatique franc et sincère avec le Tchad et le Soudan sur les questions sécuritaires de nos frontières, d’émigration et immigration, et aussi sur des questions d’intérêts économiques stratégiques communs;
- F) Renforcer le programme de restauration, de recrutement et de formation de la nouvelle armée Centrafricaine Républicaine de garnisons ;(Appuis financiers, matériels et logistique pour faciliter son redéploiement progressif sur toute l‘étendue du territoire national, la construction des casernes et garnisons) ;
- G) Reformulation du programme DDRR, devenu (DDRRR) en rajoutant un R supplémentaire qui signifie REPARATION pour toutes les victimes de conflits. (Mise en place d’un fonds d’indemnisation et de réinsertion des victimes);
- H) Diversifier les accords de coopération militaire, et construire des casernes et des garnisons dans les régions militaires avec l’aide des partenaires bilatéraux et multilatéraux ;
- I) Mettre un accent particulier sur la formation des Forces de Défense et de Sécurité Intérieure (FDSI), la formation continue et permanente et la participation obligatoire à des stages pratiques, nécessaires à leur remise à niveau indispensables à l’exercice de leurs missions de salut public ;
- J) Réinstauration du service militaire obligatoire, l’enjeu étant d’insérer les citoyens dans le dispositif de sécurité du territoire << comme réservistes >> et de recycler d’anciens porteurs d’armes en leur inculquant les savoirs et valeurs sociétales d’une défense nationale.
- K) Créer une véritable Direction de la Surveillance nationale (DSN) apolitique avec des démembrements dans les 16 préfectures et 78 sous-préfectures de la RCA, dotée des matériels de haute technologie
pour Contrôler, sécuriser, identifier et tracer en temps réel les biens et personnes;
- L) Créer un Office National des Titres Sécurisés (ONTS), l’Etat doit se réattribuer et contrôler les domaines stratégiques de souveraineté, tels que : la production, la distribution, certification et authentification des actes administratifs (acte d’état civil, Carte nationale d’identité, jugement supplétif, certificat de nationalité, les titres de séjour…) qui confèrent la nationalité centrafricaine ou étrangère par l’introduction de la biométrie ;
- M) Demander la levée progressive de l’embargo sur les armes proportionnellement à la capacité opérationnelle de redéploiement des forces armées centrafricaines (FACA), pour une meilleure traçabilité.
- N) Clarifier, conformément aux dispositions constitutionnelles, la présence des forces paramilitaires Russes sur le territoire centrafricain.
3-Restaurer l’autorité de l’Etat et promouvoir la bonne gouvernance
3.1 Situation institutionnelle
L’Inexistence de l’Etat et le chaos dû à plusieurs évènements ont contribué à l’incapacité du gouvernement à assurer ses fonctions de garant de fonctionnement des institutions de la République. Certes, elles existent mais le mode de désignation de leurs membres par les tenants du pouvoir n’aide pas à améliorer l’efficacité et l’efficience de celles-ci et occasionne la recrudescence des braquages, assassinats, viols de masse, rackets, pillages par les groupes armés non conventionnels, et surtout au risque de dislocation du pays.
Toutes ces situations ont conduit à une radicalisation des comportements, conduisant à l’embrasement d’une situation compliquée avant même l’arrivée de l’opération de maintien de la paix de la MINUSCA.
Le non-respect et la non application des textes de loi, des recommandations, et autres sont légions. Les hautes autorités de l’Etat respectent difficilement les engagements, les propositions et les recommandations nées des accords bilatéraux, multilatéraux et nationaux auxquels l’Etat a souscrit.
Depuis 50 ans, la mal gouvernance a généré la déliquescence des institutions qui ont fonctionné sans véritable contrepoids.
Le manque de cadre de concertation permanent entre le peuple et les institutions voir au sein même des institutions (Existence fictive, mais absence réelle de séparation de pouvoirs).
Centralisation et concentration à outrance de tous les pouvoirs par le président de la République et ses proches, violation permanente des dispositions de la constitution et de la loi sur les partis politiques Conséquence : une pléthore de partis politiques (à ce jour 120 partis politiques environ reconnus).
3.2 Problèmes
L’absence de concertation entre les acteurs politiques légaux et légitimes et les acteurs politiques traditionnels, l’absence d’agenda
précis et crédible pour une gouvernance politique, économique et sociétale, l’absence de contre-pouvoir entre toutes les institutions (exécutives, législatives et judiciaires, ainsi que la presse),la décrédibilisation des acteurs politiques traditionnels par le peuple et aussi par la communauté internationale, besoin réel de renouvellement de la classe politique par une alternance générationnelle et idéologique, l’anarchie généralisée, la mal gouvernance et la politique d’exclusion, de gabegie et de prédation, ainsi qu’un manque de consensus majoritaire car les principaux acteurs de l’exécutif ont toujours voulu et veulent gérer la situation sans tenir compte du contexte réel qui impose un consensus majoritaire préalable au socle de refondation de la nation centrafricaine.
- Propositions
- A) Départ immédiat et sans condition du gouvernement de remerciements conduit par le Premier Ministre Simplice Mathieu SARANDJI et son équipe qui ne sont pas à la hauteur des attentes de nos populations et la nomination d’un nouveau premier ministre de consensus avec des pouvoirs élargis et la mise en place d’un gouvernement inclusif avec toutes les sensibilités jugées représentatives, et faire de même à la Présidence puis à la Primature en supprimant tous les postes à doublons et faire appliquer la stricte séparation des pouvoirs qui existe dans la Constitution actuelle.
- B) Adoption d’une loi organique suspendant le statut de député indépendant, retrait pur et simple du règlement intérieur de l’assemblée nationale des dispositions autorisant tout député à démissionner de son
parti tout en continuant de siéger à l’Assemblée Nationale, levée immédiate de l’immunité parlementaire de tout député, suspecté de comportement indigne pour la fonction, d’actes d’escroquerie,
de détournement et d’atteinte à l’honneur, la dignité et à l’image de l’Assemblée Nationale, de son parti et de la République;
- C) Adoption d’une loi organique modifiant le règlement intérieur de l’Assemblée Nationale portant sur le mode de scrutin obligeant les députés à assumer nominativement leur vote.
- D) L’application de la loi sur les partis et associations politiques, afin de d’encadrer leur création tous azimuts et mettre un terme à l’anarchie organisée et à la soif effrénée du pouvoir pour le pouvoir.
- E) Adoption d’une loi organique après soumission à référendum pour instituer quatre groupes politiques, à savoir :
(les Libéraux, les Démocrates, les Centristes et les Ecologistes).
- F) Adoption de dispositions institutionnelles pour rendre exécutoires tous les Accords, toutes les recommandations et résolutions nées d’un dialogue politique Inclusif. Leur violation par les parties signataires ou leur éventuelle non application doit être vigoureusement sanctionnée. D’où la nécessité de la mise en place d’un Comité Mixte permanent de suivi des recommandations de dialogues composé de
(GIC-RCA / ETAT/ FORCES VIVES/ GROUPES ARMEES/ VICTIMES/CONFESSIONS RELIGIEUSES), sous la supervision exclusive des représentants de GIC-RCA (l’Union Africaine, l’Union Européenne, la CEEAC, la France, les Etats Unis, le Congo Brazzaville, le Tchad, la Chine et la BAD),
- E) Définir une nouvelle feuille de route resserrée avec un agenda comportant les priorités de la reconstruction nationale dans un délai arrêté d’un commun accord ;
- F) Combattre la mal gouvernance administrative par le respect scrupuleux des statuts particuliers des différents corps constitués de l’Etat et des lois dans les propositions de désignation et de nominations aux emplois et aux hautes fonctions de l’Etat ;
Mettre à l’écart tous les hors–statuts, dans le cadre de la politique de restauration de l’autorité de l’Etat et de la redynamisation de l’administration.
Recrutement par voie de concours conformément aux dispositions de la loi portant statut de la fonction publique centrafricaine, informatisation des données de tous les fonctionnaires et agents de l’Etat, gestion sécurisée de leur carrière et de tous les actes relatifs à leur avancement (Diplômes, acte de naissance, date d’entrée, date de sortie, allocations familiales affectation, congé) ;
Créer une institution chargée d’évaluer et d’auditer les performances de chaque groupe de fonctionnaires et agents de l’Etat ;
- G) Régularisation des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat, suspendus illégalement sous le régime actuel, c’est–à-dire en l’absence totale d’une décision dûment signée et notifiée, avec effet immédiat à
remboursements et mise en débet des auteurs de l’acte incriminé jusqu’à concurrence du montant dû ;
- H) Clarifier les accords, miniers, financiers, et forestiers signés sans accords préalable de l’Assemblée nationale avec les sociétés privées, Etats, et institutions.
- I) Adoption des dispositions institutionnelles substituant les critères géopolitiques de désignation et de nomination à des hautes fonctions de l’Etat à des critères de parité et d’âge (Homme /Femme) afin d’associer les femmes et les jeunes à la gestion du pays et préparer l’alternance générationnelle et le renouvellement de la classe politique;
- Pour une gouvernance économique nouvelle
4.1 Situation économique
A côté d’une gouvernance économique nouvelle, il y a la problématique de la relance économique réelle. Un des aspects de cette crise est la misère, faute d’économie performante, de création et de répartition de la richesse nationale. La relance des secteurs de croissance avec une forte implication des populations (agriculture avec système de débouchés des produits par commerce équitable comme au Burkina, mines, forêts…).
En terme statistique, le nombre de personnes dépendante des activités diverses est reparti comme suit : le coton 1.000.000 de personnes, le diamant 100.000 personnes, 20.000 personnes pour la forêt. Contre 20.000 fonctionnaires qui mobilisent 3,5 milliards de FCFA. 15.000
personnes du secteur privé, etc. Enfin, aborder la question du secteur informel en lui trouvant une place dans le système formel progressivement.
Le tissu économique maigre s’est atrophié avant de s’effondrer comme d’autres piliers de la vie nationale. Les finances publiques sont accaparées avec une mainmise des pouvoirs successifs et notamment du Président de la République et son entourage, en ce qui concerne la destination des deniers publics. Le trésor public est traditionnellement
mis en coupe réglée et fait l’objet de malversations et de détournements par les barons des régimes en place. Une désorganisation complète des
finances publiques et une incapacité à assumer les obligations régaliennes de l’Etat sont observées.
4.2 Problèmes
On note des détournements de fonds publics facilités par le non-respect des règles de l’orthodoxie financière. Le manque de contrôle budgétaire s’agissant des dépenses du gouvernement et de la haute administration, ainsi que des établissements publics et d’économies mixtes. Discrédit de l’Etat vis-à-vis de ces partenaires, des fournisseurs et de potentiels investisseurs.
4.3 Propositions
Le Mouvement-ITA fait siennes les recommandations explicitées dans le dernier rapport de l’ONG international Crisis Group, « De la prédation à la stabilisation de la RCA», ce rapport contient des propositions concrètes en interne et externe. Contrat d’intégrité et de reconstruction économique ;
Changer la gouvernance économique c’est mener une lutte sans merci contre la corruption, la prédation d’Etat et celle menée par les forces armées non conventionnelles;
- Mettre en place des mécanismes de contrôle accrus en ce qui concerne les industries extractives de matières premières (or, diamant et autres minerais), (Suivi des dossiers de leur implantation, de paiement régulier de leurs impôts, droits et taxes et du respect scrupuleux de leur cahier de charges) ; Création d’une police des mines ou d’une brigade de gendarmerie
spécialisée pour appuyer les directions régionales des mines dans le contrôle des activités dans nos zones minières.
- Restructurer l’inspection générale des finances, la Direction Générale des Marchés Publics, l’Autorité de Régulation des Marchés Publics et l’Agence Nationale d’investigations Financières afin de les rendre performantes pour l’appropriation des valeurs de la transparence et de la bonne gouvernance administrative et financière ;
- Créer une section judiciaire et de police judiciaire spécialisée dans la répression des crimes et délits économiques.
- Revoir le mécanisme de la chaine de collecte des recettes de l’Etat et des dépenses publiques par l’adoption et la mise en place d’un système sécurisé de tous les titres (informatisation, bancarisation des paiements, contrôle à posteriori…) ;
- Créer une banque de données et un tableau d’opérations financières de tous les Départements ministériels dont les différentes prestations génèrent des recettes pour une gestion sécurisée (Instituer un système sécurisé pour la fiabilité de leurs produits, à savoir par exemple le permis de conduire, les plaques d’immatriculation, les factures normalisées, la collecte de TVA ou encore les quittances…) ;
- Engager des procédures de simplification en matière de création ou de soutien à la création d’entreprise aux Centrafricains. Instituer un service chargé de la gestion des centrafricains de la diaspora au sein du Guichet Unique et développer le secteur informel en recourant aux nouveaux outils de paiements d’impôts, droits et taxes offerts par les NTIC ;
- Défiscaliser pour une période de dix ans les impôts sur les bénéfices industriels et commerciaux des entreprises nouvellement installées afin d’endiguer le chômage et la précarité, en fixant un seuil quant aux volumes de créations d’emplois et des chiffres d’affaires générés.
- Harmoniser le niveau des traitements des fonctions de direction dans la haute administration publique et les rémunérations dans les fonctions politiques.
- Unifier les structures des différents services de l’Etat en charge des questions d’impulsion de l’activité économique : commerce, économie, plan, commerce international, forêt, mines, agriculture et l’élevage;
- Créer une Direction Générale des Grands Travaux, dans le cadre de Partenariat Public / Privé afin d’accélérer la reconstruction nationale par la fourniture des services sociaux de base les plus
- prioritaires que sont l’eau, l’électricité, les routes aux populations locales ;
- Créer un fonds pour payer tous les arriérés de créances nettes, exigibles et validées des fournisseurs et des opérateurs économiques dues au trésor public et indemniser tous les investisseurs, victimes des pratiques d’exclusion, de spoliations et de violations délibérées de convention de partenariat dûment signées par les deux parties ;
- Relancer l’agriculture et l’élevage qui touchent plus de 80% de la population et représentent plus de 50% du PIB, par la mécanisation afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et augmenter sensiblement les recettes de l’Etat par l’exportation, encourager la création des coopératives des paysans, les doter de moyens de culture à haut rendement ou leur faciliter l’accès à des crédits près les banques, ou tout simplement créer une banque coopérative paysanne etc.) ;
- M) Développer l’entreprenariat des jeunes par la mobilisation massive des fonds pour soutenir des initiatives privées et créer de l’emploi afin de lutter contre la pauvreté et la misère, sources d’attirance vers le métier des armes, d’exode rural et de déperditions ;
5.Pour reconstruire une administration indispensable au redémarrage du pays
5.1 Situation
Absence d’administration, destruction de l’infrastructure et de la superstructure administrative, destruction des locaux et du mobilier des services administratifs de l’Etat, des collectivités et des communes
5.2 Problèmes
L’absence d’administration entraîne l’affaiblissement de l’autorité de l’Etat, la politisation de l’administration et de l’armée, difficulté à établir l’état civil, de la constatation des droits et le manque d’interlocuteurs pour la mobilisation des ressources, possibilité ouverte à tous les « gangstérismes »
- Propositions
- Une meilleure gestion des pôles de développement par l’amélioration des concertations entre les bailleurs de fonds, le secteur privé et l’Etat. Implantation des infrastructures va se développer si derrière les entreprises s’installent en créant des emplois, donc de l’activité, de nature à encourager les fonctionnaires à s’installer (éducation, santé, finances, sécurité…).
Aujourd’hui, sur 20.000 fonctionnaires, 80% sont à Bangui pour 20% de la population et 20% en province pour 80% de la population ;
- La restructuration de l’administration centrafricaine avec la formation des cadres et le retour des coopérants occidentaux y compris des cadres de la diaspora désireuse de faire offre de leurs compétences à la nation, en tant que tels et avec les mêmes avantages (Bourses de coopération pour des stages de formation continue et de formation de courte et longue durée) ;
- Valoriser les attributs et les fonctions des chefs coutumiers, chefs de quartiers et chefs de villages en les positionnant comme interlocuteurs privilégiés ;
- Rétablir la chaîne administrative communale, régionale et d’Etat en suspendant les dispositions de la Constitution relatives au Sénat et le remplaçant par des Assemblées Générales Communales ayant
la charge d’élaborer, d’exécuter les budgets communaux, indispensables au développement des régions ;
- Restructurer les Mairies et les communes afin de recréer, de renouveler et de sécuriser l’état civil détruit, permettant ainsi aux FDSI d’assurer efficacement le contrôle des biens et des personnes sur toute l’étendue du territoire national (Instituer un système pour certifier et valider tous les actes d’état civil et leurs légalisations) ;
- Restaurer l’autorité de l’Etat par le redéploiement progressif de l’administration civile et militaire avec le concours de la MINUSCA et la réhabilitation de tous les bâtiments et locaux administratifs détruits ;
- 6. Reconstruire l’Etat de droit, et lutter contre l’impunité,
6.1 Situation juridique
Tous les crimes, délits et contraventions ne sont pas sanctionnés, notamment ceux dont les auteurs sont les détenteurs des pouvoirs de l’Etat. Inexistence de l’indépendance de la justice déjà faible originellement pour ce qui concerne la capacité d’action, d’intervention et
d’investigation, ingérence de l’exécutif dans les affaires relevant de la justice, inégalité d’accès pour la majorité de la population à l’exercice de la justice.
6.2 Problèmes
L’injustice alimente la haine, les violences et les rancunes entre les citoyens. Elle favorise le chaos, la vengeance privée et les règlements de comptes ; la justice privée. Impossibilité en l’état d’amorcer une véritable démarche de réconciliation.
- Propositions
- Relancer un fonctionnement effectif et efficient de la chaîne pénale, en posant un socle de justice transitionnelle mixte impliquant des magistrats nationaux et d’autres pays.
- Rendre opérationnelles les audiences foraines et faire inscrire à l’ordre du jour la certification et la validation des actes d’état civil en adéquation avec la politique de sécurisation de tous les documents administratifs ;
- Mettre en place une commission chargée de contrôler les magistrats et agents de justice, d’auditer leurs performances et de les traduire devant le conseil supérieur de la magistrature en cas de faute commise dans l’exercice de leurs fonctions, de soupçon de corruption ou de malversations financières ;
- Construire des centres pénitentiaires de haute sécurité dans les préfectures capables de recevoir des détenus de petit calibre comme des prisonniers de sang ou de crimes économiques, et former des gardes pénitentiaires ;
6-Réconcilier les communautés et promouvoir le vivre ensemble ;
6.1 Situation
La situation qui prévaut en ce moment dans notre pays nécessité des mesures urgentes, surtout lorsque l’approche des groupes armés et celle des autorités en place tendent à la confessionnalisation du conflit et une
fracture entre les différentes communautés qui vivaient jadis ensemble. Le mouvement (ITA), épris du souci constant que les centrafricains se réconcilient entre eux, propose les mesures suivantes :
Mettre en place une démarche novatrice de réconciliation engageant les femmes, les chefs coutumiers, les acteurs de la société civile et les religieux…, afin de mettre en place un programme d’actions de cohésion sociale et solidarité intergénérationnelle et des territoires, par exemple :
-La solidarité
‐ La coopération décentralisée
‐ La démocratie de proximité
‐ Le développement économique solidaire
‐ La santé et consommation
‐ L’accès à la connaissance et à l’emploi
– La culture et sports pour tous.
- Lancer un programme d’appui aux médias pour la paix, la réconciliation en améliorant l’existant (radio et télévision nationale, radios communautaires, presse privée indépendante, presse en ligne sur le web) avec pour objectif de multiplier les espaces de débat citoyen, participatif et de garantir la qualité du débat démocratique, pour une démocratie apaisée.
- Rendre permanent le dialogue sociétal, inter-Organiser, le dialogue interculturel et interreligieux déconnecté des querelles politiciennes et partisanes, avec la participation des femmes, des jeunes, des chefs coutumiers autour d’un pacte républicain pour la paix et l’unité nationale ;
- Formaliser un programme de sensibilisation d’urgence via les acteurs culturels et sportifs (artistes, sportifs écrivains, universitaires, linguistes, institutions culturelles, médias…) pour la culture de la paix et de la réconciliation nationale (fêtes de quartiers, caravanes culturelles et humanitaires);
- Promouvoir l’égalité des chances, les valeurs sociétales, le civisme et citoyenneté, la cohésion sociale, l’éducation, et la lutte contre toutes formes de discrimination.
- Protéger et défendre les minorités, les femmes, les jeunes, les personnes vulnérables, le droit de l’homme, la laïcité, les lieux de cultes…
- Suspension provisoire des poursuites judiciaires nationale contre les politico-militaires identifiés, avec interdiction d’ingérence, de prise de positions politiques, et privations de droit civique. Cette mesure consiste à prioriser une approche politique Républicaine sincère du relèvement et sortie de crises dénommé « Paix – Développement » et octroi de statut d’ancien Chef d’Etat au président François BOZEZE et Michel DJOTODIA; et reverser leurs pensions d’ancien chef d’Etat dans un fonds d’indemnisation et réinsertion des victimes de conflits.
- Urgence humanitaire, Hygiène, Santé et Alimentation
7.1Situation humanitaire
La crise a aggravé une situation humanitaire déjà difficile à supporter pour la population centrafricaine. Avant la prise de Bangui, plus de 173000 personnes avaient été déplacées dans le nord et le nord-est du pays, et d’autres déplacements ont depuis été signalés depuis Bangui et dans d’autres villes à l’intérieur et au-delà de nos frontières.
7.2 Problèmes
Des milliers de personnes ont fui pour chercher refuge à l’intérieur du pays soit plus de 583.000 déplacées et 670.000 déplacées dans les pays voisins. Des milliers de foyers menacés par une grave crise
alimentaire une situation humanitaire catastrophique dans les villes de provinces, dans les sites de fortunes.
7.3 Propositions
Des mesures d’urgences en matière de nutrition, d’alimentation, de l’environnement et des problèmes liés à la santé, ainsi que des dispositions doivent être élaborées pour faciliter le retour des déplacés dans leur environnement initial, ce qui leur permettra de reconstruire le tissu éducatif, sociétal et sanitaire de leur famille.
Pour ce faire, le Mouvement (ITA) propose :
7.3.1 Aux organisations humanitaires internationales
De s’emparer sans délai de la question des habitations des déplacés internes. Nous pensons que les solidarités familiales qui se mettent en place lorsque les proches sont accueillis par le cercle familial élargi doivent être accompagnées par les pouvoirs publics à travers l’organisation du travail des ONG de terrain.
7.3.2 Aux acteurs institutionnels et aux organisations humanitaires nationales
- Mettre en place un couloir humanitaire respecté par tous les belligérants et sécurisé par les forces mixtes (les FDSI et forces internationales) ;
Consolider la solidarité familiale des structures d’accueil à travers tout le pays par l’instauration de mécanismes d’accompagnement
des proches par les pouvoirs publics à travers l’organisation du travail des ONG de terrain ;
- Mettre en place des structures de traitement des dossiers de soutien aux déplacés par l’Etat en aidant à la reconstruction des maisons à travers un programme de réhabilitation ou de
construction de logement provisoire ou définitif à proximité de l’ancien pour en faciliter la remise en état ;
- Ouverture de couloir humanitaire pour faciliter le travail et protéger les agents des organisations humanitaires de secours aux déplacés à travers tout le pays ;
- Complément du programme
Un programme d’urgence pour rétablir la paix et la sécurité, rétablir l’autorité de l’Etat afin d’organiser les élections municipales, législatives et présidentielles sera accompagné de volets supplémentaires
8.1 Situation sanitaire, scolaire, éducatif et culturel
Ce volet traitera des mesures d’urgences en matière de santé, d’éducation, de la culture et de l’identification à la nation et des problèmes liés à la formation et à l’emploi des jeunes.
8.2 Propositions
- Créer un fonds pour la construction, la réhabilitation et l’opérationnalisation des infrastructures sanitaires et l’accès pour tous à la santé avec une priorité pour les femmes et personnes vulnérable ; Construire des centres hospitaliers modernes dotés des outils de pointe afin de réduire les nombreuses évacuations sanitaires très couteuses, que bénéficie qu’une certaine catégorie des Centrafricains;
- Créer un fonds (éducation pour tous) pour la relance des activités scolaires et secondaire sur toute l’étendue du territoire national (Construire ou réhabiliter toutes les infrastructures de base, à savoir de nouveau bâtiments, de salles de classe, de bureau, acheter de matériels didactiques, les centres pédagogiques et les écoles de formation, les bourses d’études) et imposer
annuellement à toutes les sociétés forestières de fournir des tables bancs à tous les établissements primaires et secondaires ; développer les filières techniques et scientifiques par la création des lycées et les écoles de formation professionnelle dans toutes les académies ; Créer trois Universités supplémentaire dans le pays pour désengorger l’Université de Bangui ;
- Créer un fonds placé pour la création d’emplois et l’éducation des jeunes, et femmes placé sous l’égide du ministère du commerce et de celui du travail ;
- Créer un fonds pour le développement du sport et la culture, toutes disciplines confondues afin d’éduquer la jeunesse aux valeurs du respect de l’autre, de l’importance de la lutte pour la patrie et du don de soi pour la communauté ;
8.3 Infrastructures de développement
- Mise en œuvre des mesures d’urgence en matière de fourniture d’énergie, de réfection des infrastructures techniques, de la production et de la distribution de l’eau et de l’électricité, du transport des personnes, des marchandises et de l’information et de fluidification de l’économie. Saisir l’opportunité offerte dans le cadre du Pool Energétique d’Afrique Centrale (PEAC) pour demander le financement des micro-barrages hydroélectriques dont les potentialités ont déjà été étudiées grâce au concours de cet
- Projet de rénovation de l’aéroport de Bangui – Projet de rénovation des routes, des ponts – Projet de rénovation des turbines de Boali (développer les énergies renouvelable où a faible coûts, tels que les panneaux solaires, les micro-barrages hydroélectriques flottante pour réduire les délestages et le difficile accès à l’électricité dans nos provinces)
- -Pose de la fibre optique et Appui à la Réhabilitation d’Infrastructures Rurales (PARIR décrit dans le rapport d’évaluation de Novembre 2009 de la BAD.
Voici ci-dessus décrites, les propositions du Mouvement (ITA) pour une sortie de crise. Comme vous le constater, après lecture, celles-ci reposent sur une farouche et déterminante volonté de mettre un terme définitivement à la mal-gouvernance, la corruption et l’envie personnelle du pouvoir pour le pouvoir qui ont fait de ce beau pays qu’est la République Centrafricaine, le sanctuaire d’un cycle infernal de violences, de déchirements et d’actes de graves atteintes aux droits humains.
En s’engageant à restaurer l’autorité de l’Etat par la mise en place d’un exécutif fort, une gestion consensuelle des affaires publiques de la cité et par une lutte implacable contre la corruption par la sécurisation et la traçabilité des recettes de l’Etat, toutes les conditions minima seront réunies pour un nouveau départ et une belle aventure.
Avec la réduction du train de vie de l’Etat, le soutien inconditionnel de la paysannerie et de toutes les forces vives de la nation autour de nos valeurs républicaines, il ne restera plus que l’apport moral, matériel et financier de toute la communauté nationale et internationale pour donner de l’espoir à tout un peuple meurtri et précipiter la République Centrafricaine dans la caravane humaine du progrès.
Cet avenir radieux encore immatériel est possible et peut devenir une réalité, si nous y mettons un minimum de volonté, de sincérité et du sérieux dans nos comportements, si la lutte contre la mal gouvernance devient l’une de nos priorités, si l’Etat réduit ces dépenses et sécurise ces recettes, et si tous les départements sectoriels ayant pris part à la Table Ronde de Bruxelles, élaborent des projets bancables pouvant faire, d’une part, absorber les fonds déjà disponibles et nécessaires à l’exécution des propositions développées ci-dessus et, d’autre part, susciter de nouveaux décaissements de la part des partenaires traditionnels bilatéraux de la RCA ( France, USA, Chine, Japon, Allemagne, etc.) et multilatéraux (BM, BAD, AFD, etc.).
Je vous remercie pour votre attention,
Fait le 20 Juillet 2018 à Bangui,
Le Premier Secrétaire Général
Dominique YANDOCKA