Par Erick NGABA
Bangui 17 septembre 2018—Ndjoni Sango : Le mouvement rebelle Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC) continue de durcir sa position vis-à-vis du gouvernement centrafricain. Après la remise officielle de la feuille de route par le panel des facilitateurs de l’Union africaine, cette faction rebelle de l’ex Seleka dirigée par des chefs de guerre, Nourredine Adam et Abdoulaye Hissen, a brandi des préalables dont l’amnistie avant la signature d’un nouvel accord probablement au dialogue politique avec le gouvernement initié par l’Union africaine.
Visiblement, comme disait l’autre, la peur commence à changer de camp. Les seigneurs de guerre en République centrafricaine cherchent à se racheter avant qu’il ne soit trop tard. Alors que les victimes de conflit militaro-politique exige l’impunité zéro à l’égard des bourreaux, ceux-ci cherchent eux aussi à se dédouaner comme s’ils se reprochent de quelques choses.
L’Union Africaine, à travers son initiative de paix en Centrafrique, a envisagé un dialogue politique entre le gouvernement et les 14 groupes armés qui polluent le territoire centrafricain. A cet effet, le FPRC ayant une position hostile au gouvernement pose qu’il appelle des préalables avant une éventuelle signature d’un accord au cours de ce unième dialogue en vue.
« Avant de passer à nos préoccupations, nous avons constaté après la remise officielle de la feuille de route de l’Union Africaine par le groupe des facilitateurs et l’analyse approfondie de celle-ci que le FPRC ne se retrouve pas du fait que : il n’est pas signataire du processus DDRRR ; il n’est qu’un simple observateur au CCS-DDRR. Par conséquent, le FPRC soumet des préalables avant la signature d’un nouvel accord politique sous l’égide de l’Union africaine qu’il souhaite dans un pays neutre », lit-on dans le document des revendications du FPRC dont la rédaction de Ndjoni Sango s’est procuré des copies.
Dans ses préalables énumérés en 15 lignes, le FPRC mise sur l’amnistie pour tous ses leaders à l’égard des poursuites judiciaires. En 7ème point, il est fait mention de « la levée immédiate des sanctions et la garantie de non poursuite aux leaders du FPRC devenus acteurs de la paix ».
En clair, le mouvement FPRC cherche à travers ses préalables à éviter des poursuites judiciaires visant ses leaders sous sanctions de l’ONU et recherchés par la justice nationale.
Or, le 29 à Khartoum, capitale soudanaise, les leaders clés des groupes rebelles centrafricains, dont deux du FPRC, ont signé une déclaration d’entente en faveur de la paix en Centrafrique. Cette rencontre de Khartoum a permis aux leaders des armés en République Centrafricaine, Anti-balaka et ex-seleka, de s’engagent dans le processus de la stabilisation et de la paix dans le pays.
Mais subitement, l’aile dure de l’ex-Seleka (FPRC) tente de jouer au chat et souris. En sus des préalables, le FPRC dévoile ses revendications d’ordre politique, militaire et socio-économique. Nous reviendrons demain sur ces revendications. Dossier à suivre…