Par Erick NGABA
Bangui 28 septembre 2018—Ndjoni Sango : A la 73ème Assemblée générale de l’ONU qui s’est tenue 26 septembre 2018 à New-York, le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, a souligné l’impérieuse nécessité de déploiement des forces nationales sur le territoire afin de faire face aux défis sécuritaires. Dans son discours à la tribune de l’ONU, il a demandé au Conseil de Sécurité la levée totale de l’embargo sur les armes qui pèse encore sur les Forces armées centrafricaines (FACA).
Le processus de la structuration de l’armée nationale est en cours. Les efforts consentis dans cette démarche ont conduit à la montée en puissance des Forces armées centrafricaines tant sollicitées par la population éprise de paix. Dans cet élan, l’embargo sur les armes constitue un frein à l’opérationnalisation de l’armée qui devrait être déployée sur l’ensemble du territoire national.
En tout état de cause, l’embargo sur les armes établi en 2014 par le Conseil de Sécurité de l’ONU, à la suite de prise de pouvoir par l’ex coalition Seleka, entrave ce dynamisme de la stabilisation et de la sécurité du pays qui se dote de son armée.
Une mesure d’exemption de cet embargo au Conseil de Sécurité a permis à la Russie de fournir les armes à la République centrafricaine.
Cette dotation non négligeable de la Russie a entrainé une montée en puissance des FACA qui se déploient progressivement dans certaines localités du pays. L’occasion a été offerte au président centrafricain, lors de l’Assemblée Générale de l’ONU, de demander la levée totale de cet embargo.
« Qu’il me soit donc permis de réitérer, du haut de cette tribune, notre appel pour la levée totale de l’embargo sur les armes qui pèse encore sur notre armée nationale afin de lui permettre d’être véritablement opérationnelle et contribuer aux côtés de la MINUSCA au retour définitif de la paix », a déclaré Faustin Archange Touadera.
En dépit de ces efforts de paix et de concorde nationale appuyés par la communauté internationale à travers la Minusca, le président centrafricain a estimé que la République Centrafricaine continue de vivre des évènements tragiques perpétrés par ce qu’il qualifie des ennemis de la paix qui n’ont d’autres intérêts que celui de déstabiliser le pays pour leur intérêt égoïste.
« La situation sécuritaire a été marquée depuis le début de l’année 2018, par une recrudescence des affrontements armés, caractérisés par des vagues de violence successives qui ont touché aussi bien la capitale que l’intérieur du pays. Cette violence alimentée par la concurrence entre les différents groupes armés pour l’accès aux ressources naturelles du pays, contribue à un climat de tensions et divise les communautés sur des bases ethnique et sectaire », a-t-il fait savoir.
Toutefois, Faustin Archange Touadera a rassuré la volonté de n’épargner aucun effort pour mettre hors d’état de nuire ces forces du mal et créer les conditions de la reconstruction du pays afin de redonner aux centrafricains la joie et le goût du vivre ensemble.
« Mon gouvernement avec le soutien de la Minusca, continue de faire des progrès en ce qui concerne l’extension de l’autorité de l’État sur le territoire national, notamment à travers le déploiement progressif de l’administration et des services de l’Etat dans nos provinces ainsi que le rétablissement des services sociaux de base », a-t-il informé.
Par ailleurs, il a fait observer que le gouvernement a réalisé des avancées significatives au niveau de réforme des secteurs de la sécurité et de la défense, lesquelles faciliteront le déploiement progressif des forces de défense et de sécurité intérieure centrafricaines ainsi que la mise en œuvre du programme national de DDRR (Désarmement, Démobilisation, Réinsertion, et Rapatriement).
Il a profité de la tribune de l’ONU pour saluer le rôle de la mission européenne d’entrainement de l’Union européenne (EUTM-RCA) et l’appui matériel de la fédération de Russie, des Etats Unis d’Amérique, de la République Populaire de Chine, et de la France aux Forces Armées Centrafricaines (FAC) dans la même vision