Centrafrique : la Minusca se plaint de l’état dégradé des routes

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Des casques bleus portugais en RCA

Des casques bleus avec un véhicule blindé

Par Mamadou NGAÎNAM
Bangui 30 novembre 2018—Ndjoni Sango : Le conseiller principal de la Minusca en matière de protection des civils, Koffi Wogomebou, a déclaré que la mission onusienne a réussi à sauvegarder le mécanisme de protection de la population civile, malgré un grand nombre de problèmes dans le secteur sécuritaire. D’autre part, un développement insuffisant des infrastructures centrafricaines aurait empêché aux pacificateurs de la mission de se rendre dans l’arrière-pays lors des attaques de groupes armés. Ils prétendent de ne pas pouvoir atteindre les sites attaqués et porter secours aux habitants locaux.

« Dans certaines zones, il faudra deux à trois semaines à la MINUSCA pour y arriver, même en cas d’urgence » se plaint monsieur Wogomebou.

En même temps, l’ONU livre régulièrement des crossovers, motos et pick-ups blindés à la MINUSCA. Même des véhicules ultra-coûteux à la protection contre les mines du type MRAP (Mine Resistant Ambush Protected) circulent sur le territoire centrafricain. Un seul regard sur ces véhicules met en doute le discours de monsieur Wogomebou sur l’inaccessibilité des sites attaqués par les groupes armés .
https://twitter.com/ONUinfo/status/1064274111516549122
https://twitter.com/UN_CAR/status/1068195804949532672
https://twitter.com/UN_CAR/status/1057612343595675648
Il semblerait plutôt que les pacificateurs n’avaient pas voulu intervenir dans de récents conflits et avaient trouvé encore une nouvelle excuse. Rien ne les empêchait de venir au secours aux habitants d’Alindao et d’autres localités où ils sont présents. Les pacificateurs onusiens se trouvaient à quelques kilomètres du Camp de déplacés au moment où l’attaque d’Alindao a commencé.
Pourtant, ils ont préféré de s’abstenir pour accuser finalement le gouvernement  centrafricain. Comme quoi, c’est le devoir des Centrafricains d’empêcher les conflits et de contrôler tout ce qui se passe sur tout le territoire du pays.

« Nous vivons dans une situation où l’Etat, dans son incarnation, n’est pas présent sur toute l’étendue du territoire. La MINUSCA avec ses insuffisances tente de remplacer l’Etat dans ses fonctions légitimes. Nous sommes en train de faire un pas important afin de redonner à l’Etat Centrafricain ses capacités plénières. Malheureusement, nous faisons face à des violences, comme celles que nous avons connues à Paoua, Bangassou et Batangafo. Et nous continuerons à le faire » a déclaré le chef de la Minusca, Parfait Onanga-Anyanga, suite à la tragédie d’Alindao.

Mais, si les autorités centrafricaines doivent s’en occuper eux-mêmes, ont-elles besoin des pacificateurs de l’ONU ?
On se doute qu’ils ont été envoyés en Centrafrique pour dresser des rapports. « Notre mission est de protéger la population civile » réclament-ils. Pourtant, vu leur inactivité à Alindao, ils poursuivent bien d’autres objectifs.

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