Par Mamadou NGAÏNAM
Bangui 9 décembre 2018—Ndjoni Sango : Le concours de beauté et de l’intelligence, dont l’organisation a été possible grâce au soutien de la Russie, arrive à sa fin. Ce dimanche, la « Miss Centrafrique 2018 » sera désignée parmi les 16 finalistes venues de la capitale et de toutes les régions du pays. Charlene Sambo, proclamée la « Miss Bangui 2018 » il y a quelques semaines va représenter la capitale Bangui.
Plus récemment personne ne pouvait dire avec certitude que le concours aura lieu. La Centrafrique connaît encore une grave crise de son histoire. De nombreuses préfectures sont contrôlées par des rebelles. Elles sont loin d’être en sécurité. Les organisateurs du concours ont pris beaucoup de risques en cherchant des beautés et les intelligences comme le mot d’ordre de cette édition 2018 sous le thème « la beauté et l’intelligence d’abord ».
Léa Floride Mokodopo, une Franco-Centrafricaine, qui a rapporté cette année l’appel d’offres pour organiser le concours a fait que le comité d’organisation du concours avait une tâche difficile. Les organisateurs devaient non seulement chercher les finalistes dans les zones dangereuses, mais aussi passer par des routes endommagées.
« Nous avons parcouru plus de 1 000 km en voiture. Parfois on entendait des tirs dans la forêt. C’était une véritable expérience », s’exclame Wilfried, alias Busta Love, son nom de scène, qui tente de faire vivre une petite agence de mannequins à Bangui et a servi de manager pour sélectionner les candidates à travers le pays.
Malheureusement, les organisateurs n’ont pas réussi à entrer dans trois provinces. La même chose s’est passée avec le quartier PK5 à Bangui.
Il y avait une autre difficulté. Il n’y avait pas assez d’argent pour le concours faut de sponsor au début. Et c’est là que les Russes en Centrafrique se sont engagés à appuyer le comité d’organisation. Grâce à eux, les femmes centrafricaines peuvent oublier pour un moment toutes les difficultés et se sentir comme de vraies princesses avec des couronnes et de belles robes.
« Le concours de Miss Centrafrique c’est aussi une façon de favoriser la réconciliation en associant juste toutes les jeunes filles du pays », souligne Léa Floride Mokodopo.
Cela explique le désir des Russes de participer au projet. La Russie essaie de soutenir la Centrafrique par toutes les voies possibles. En arrivant dans le pays, ils ont commencé à travailler dur pour rétablir la paix recherchée par tous. Ils forment les militaires Centrafricains et ont même réussi à lever partiellement l’embargo sur les armes lancé par l’ONU.
La Fédération de la Russie n’a pas fait grand-chose pour organiser des pourparlers de paix. C’est Moscou et Khartoum en août de cette année qui ont pu asseoir les dirigeants des principaux groupes armés à la table des négociations. Ils ont même signé une déclaration d’entente.
Et maintenant, les Russes aident à organiser une véritable fête pour les femmes. Après tout, les femmes Centrafricaines ne doivent pas oublier leur féminité et leur beauté pendant tous ces affrontements réguliers et les difficultés de la vie dans le pays. Elles ne doivent pas oublier qu’elles sont un peuple uni.