Par Fiacre SALABE
Bangui 25 décembre 2018—Ndjoni Sango : La question de la chefferie traditionnelle en Centrafrique constitue une préoccupation majeure pour l’ONG Afrique secours et assistance (ASA) qui s’engage dès lors en partenariat avec le Haut Conseiller des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Un avant-projet de loi a été initié à cet effet, pour revaloriser les chefs coutumiers et traditionnels dans l’optique de prévenir les conflits en Centrafrique.
Les crises à répétition en République Centrafricaine ont poussé certaines organisations comme l’ASA sur le financement du HCR à mettre en place en mécanisme pouvant réglementer les conflits inter communautaires. Cette réglementation de conflits ne peut que passer par voie d’un cadre juridique comme la mise en place d’une loi portant statut et fonctionnement des chefs coutumiers et traditionnels. Tel est la motivation que porte ce projet comme l’explique la coordonnatrice de l’ONG ASA Évelyne Adom.
« En effet, la chefferie traditionnelle en République Centrafricaine présente un intérêt exceptionnelle parce qu’elle était le garant de l’exercice, de l’identité, de l’unité et de la mobilisation collective face aux défis communs. Avec l’avènement de la colonisation et de l’État moderne, le principe du fonctionnement de la chefferie traditionnelle ont été modifiés selon le modèle de l’administration coloniale. La chefferie a dès lors perdu toute autorité et toute crédibilité. » A-t-elle déclaré.
Il est à noter qu’au centre de ce projet, la question de la réconciliation, la paix et la sécurité semblent être indissociables avec ce projet de loi sur la chefferie traditionnelle selon coordonnatrice de l’ONG ASA Évelyne Adom.
Pour le Ministre en charge de l’administration du territoire Henri Wanzé Linguissara, ‘ »Cest un grand jour pour le peuple et le chef de l’État par rapport à ce travail fait par le hcr à travers long ASA. À l’époque on parlait de l’arbre à palabre où l’on gère tous les contentieux locaux et familiaux par ce canal. Je vais me donner à fond pour que ce projet puisse aller très rapidement à l’Assemblée afin que cela soit servi d’un levier qui pourrait aider le gouvernement et les partenaires à mener à bien leurs activités. Nous allons travailler d’arache pied avec les experts pour que promptement les choses aillent vite. » A déclaré le ministre.
Selon le ministre, tout sera mis en œuvre pour que le projet de loi proposé par l’ONG ASA sur l’appui technique et financier du HCR soit soumis sur la table du conseil des ministres et transmis le plus rapidement possible à l’Assemblée nationale pour adoption afin que les chefs coutumiers et traditionnels joignent leur voix à la gestion des conflits en Centrafrique comme à l’époque de l’arbre à palabre.
Tout porte à croire que le gouvernement s’en servira de ce projet portant statut et fonctionnement des chefs coutumiers et traditionnels en Centrafrique afin de dynamiser ce secteur que propose l’ONG ASA sur l’appui technique du HCR.