Dialogue de Khartoum : l’amnistie des chefs rebelles demeure le point culminant des pourparlers

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Les chefs rebelles Abakar Sabone, Mahamat Alkhatim et Sidiki Abbas aux pourparlers de Khartoum@Erick Ngaba
Les chefs rebelles Abakar Sabone, Mahamat Alkhatim et Sidiki Abbas aux pourparlers de Khartoum@Erick Ngaba

Les chefs rebelles Abakar Sabone, Mahamat Alkhatim et Sidiki Abbas aux pourparlers de Khartoum@Erick Ngaba
Les chefs rebelles Abakar Sabone, Mahamat Alkhatim et Sidiki Abbas aux pourparlers de Khartoum@Erick Ngaba

Par Erick NGABA
Khartoum (Soudan) 28  janvier 2019—Ndjoni Sango : Les pourparlers pour la paix en Centrafrique se poursuivent entre le gouvernement et les 14 groupes armés à Khartoum, capitale du Soudan. La question de l’amnistie générale des leaders rebelles déposée sur la table des discutions constitue le point d’achoppement des revendications de ces groupes armés.
La question de l’amnistie tant rejetée par la population centrafricaine est aujourd’hui inscrite à l’ordre du jour des discutions entre le gouvernement et les groupes armés à Khartoum. Ces derniers misent sur la question de l’amnistie dont ils espèrent obtenir au nom de la paix en Centrafrique.  

« L’amnistie est une question très sensible, bien sûr. Et si on dit quelque part que la paix n’a pas de prix, il faut que le peuple comprenne aussi une chose. On écoute souvent, on dit souvent impunité zéro, mais il faut penser à ceux qui souffrent dans la brousse. Pour eux, c’est la paix qui est primordiale. Et si on dit que la paix n’a pas de prix c’est pour ce genre de situation. Il faut des sacrifices. On ne peut pas en vouloir quelle que chose et son contraire. Si l’autre partie vous donne la paix il faut lui aussi donner une réponse de quelle que chose. Si nous voulons la paix, on doit amnistier certaines personnes pour que ce désarment puisse passer de manière apaisée. La sécurité revienne, et la paix pour tout le monde », a expliqué Abakar Sabone, Conseiller politique du mouvement rebelle FPRC.

Dans leurs revendications, les questions de partition de la Centrafrique autrefois évoquée et de démission du chef de l’Etat ne sont pas mentionnées comme racontent certaines allégations. Hormis l’épineuse question de l’amnistie, les 14 groupes armés demandent dans leurs revendications, un gouvernement d’union nationale qui, d’après eux, ne signifie un partage du pouvoir.

« Dans toutes les négociations politiques, il faut la mise en place d’un gouvernement d’union nationale. Ce n’est pas un partage du pouvoir mais pour que les acteurs soient impliqués dans le gouvernement pour l’exécution et le suivi des recommandations de l’accord qui serait signé. Parce que si les groupes politico-militaires n’y figurent pas, les recommandations vont être comme d’habitude, les accords qui sont isolés et nous allons recommencer les mêmes bêtises. Donc, il faut la participation active des représentants des groupes politico-militaires », a renchérit Abakar Sabone.

Ces pourparlers de Khartoum sont considérés comme un dialogue de dernière chance pour le retour de la stabilité définitive en Centrafrique. Les autorités centrafricaines sont aujourd’hui devant l’histoire. C’est une équation à plusieurs inconnus.
Il s’agit dans ce cas de situation d’amnistier les chefs rebelles afin d’obtenir la paix et d’abroger le calvaire de la population, permettant le développement du pays avec ses innombrables ressources naturelles.
Ou bien, il s’agit dans ce cas de décider de zéro amnistie contre  les auteurs de graves crimes commis afin de répondre aux exigences de la population et demeurer dans les hostilités et les violences avec les groupes rebelles qui écument une bonne partie du territoire et pillent les ressources naturelles.
En attendant à Khartoum, le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés discutent encore sur ces points d’achoppement afin de trouver un compromis à travers la signature d’un accord de paix à Bangui, pour une sortie définitive de la crise.
La Centrafrique traverse depuis bientôt six (6) ans, une grave crise de son histoire après la prise du pouvoir par la coalition rebelle de la Séléka le 24 mars 2013, en dépit de l’élection d’un nouveau président démocratiquement élu en 2016.

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