Par Suzan DAWORO
Bangui 23 juillet 2019–(Ndjoni Sango): le 3R est mis en cause dans un rapport publié le 18 juillet 2019 par Human Right Watch d’avoir perpétré des attaques coordonnées ayant couté la vie le 21 mai dernier d’au moins 46 civils dans l’Ouham-Péndé. Ce qui est qualifié de crime de guerre par cette organisation de défense des droits de l’Homme.
Les attaques menées le 21 mai ont eu lieu à peu près en même temps dans la ville de Bohong et dans les villages de Koundjili et Lemouna, ce qui suggère qu’elles ont été coordonnées, précise le rapport.
Lors d’une série enquêtes de Human Rights Watch dans la préfecture de l’Ouham Pende plusieurs personnes ayant assisté à une réunion avec SIDIKI à Bohong à la veille de ces attaques ont affirmé que SIDIKI avait, menacé de mener des attaques contre des civils et d’y installer une base dans ladite localité.
« Les meurtres de ces civils sont des crimes de guerre qui doivent faire l’objet d’enquêtes approfondies et leurs responsables doivent être traduits en justice », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch.
« Le fait que des preuves mettent en cause les 3R et SIDIKI, qui ont signé un accord de paix visant à mettre fin à de tels crimes, rend d’autant plus urgente la mise en place d’une enquête rapide et indépendante », a mentionné le rapport.
Sous la pression de l’ultimatum de trois jours lancé par le gouvernement et la MINUSCA SIDIKI a finalement remis le 24 mai aux autorités trois hommes présumés responsables des meurtres perpétrés à Koundjili et à Lemouna. Les hommes sont détenus à Bangui dans l’attente de leur procès. Pour Human Right Watch, le gouvernement centrafricain ne devrait pas accepter le fait que SIDIKI ait livré ces hommes exonère ce dernier de sa responsabilité concernant ces meurtres.
« Si les garants de l’accord de paix entendent réellement mettre fin aux crimes de guerre, ils doivent montrer à SIDIKI, ainsi qu’à toutes les parties, qu’ils seront tenus pleinement responsables de leurs actes », a déclaré Lewis Mudge.
Par ailleurs, Human Rights Watch déclare que la Minusca devrait revoir ses protocoles opérationnels pour s’assurer que la protection des civils soit maximisée.