Par Fiacre SALABE
Bangui 14 Septembre 2019— (Ndjoni Sango): Alors que le Cameroun est en train de s’embraser, le chef de l’Etat Paul Biya voudrait subtilement jouer au pompier, en appelant à la tenue d’un dialogue national pour le salut du pays. Un appel observé aux antipodes par les forces vives de la nation camerounaise qui rejettent d’ores et déjà en bloc l’idée de ce dialogue dont elles qualifient de véritable provocation.
Après les récentes élections tant contestées qui ont porté une fois de plus Paul Biya à la tête du Cameroun, le climat politique demeure toujours tendu. Cette tension politique s’explique surtout par les arrestations arbitraires du chef de file de l’opposition démocratique camerounaise Maurice Kamto, et de plusieurs dizaines de ses militants.
Joint à cela, les camerounais de la zone anglophone qui réclament toujours leur indépendance vis-à-vis du pouvoir central qui n’affiche diantre que son cynisme.
Pour apaiser cette crispation politique, Paul Biya propose la tenue prompte d’un dialogue national, en appelant toutes les forces vives de la nation autour de la table de discussion.
« La tenue de ce dialogue est indispensable car l’avenir de nos compatriotes du Nord-ouest et du Sud-ouest se trouve au sein de notre République. Le Cameroun restera un et indivisible. » A déclaré Paul Biya au micro de nos confrères de Rfi.
Selon Paul Biya qui voudrait vaille que vaille faire de ce dialogue une échappatoire, des consultations ont été déjà menées, en appelant les camerounais à s’abstenir des propagandes sécessionnistes autour de cette initiative rassembleur. Il est à noter qu’un son de cloche dissonant a aussitôt raisonné du côté des organisations de la société civile camerounaise face à ce dialogue voulu par Paul Biya pour sortir le pays de l’ornière.
« Nous sommes très remonté, parce que nous pensions que le dialogue national, est le résultat d’une large concertation des acteurs préoccupés par une situation. On ne sait quand et avec qui ces concertations auraient eut lieu et sans que les gens ne s’y attendent, le président se donne le pouvoir de convoquer un dialogue national et dans quel délais ? », rétorqué Jean Marc Bikoko, président de la confédération des syndicats de la fonction publique camerounaise sur Rfi.
Pendant que des voix s’élèvent tant à l’intérieur aussi bien qu’à l’extérieur du Cameroun contre ce dialogue national en cours d’initiative, le mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto incarcéré,se dit disposé à y prendre part.
Est-ce une manière aiguisée pour le MRC de bénéficier de la clémence de Paul Biya pour la libération de son leader et quelques dizaines de ses militants qui sont derrière les barreaux ?