RCA: un officier supérieur de l’ex-Seleka condamné par la cour criminelle

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Par Hermann LINGANGUE

Des éléments de l’ex Seleka en 2013

Bangui 30 septembre 2019— (Ndjoni Sango) : Le gouvernement, soucieux de la justice tant attendue par la population, procède à la réalisation des dispositifs de l’accord de Khartoum concernant la poursuite judiciaire des responsables de crise militaire. Ainsi, la Cour criminelle a rouvert ses sessions le 23 septembre. C’est le dossier d’Abdoulaye Alkali Said, un haut gradé de l’ex-Seleka, qui a été étudié parmi les premiers. Il a été condamné à 6 ans d’emprisonnement pour des crimes contre l’humanité.

« C’est la lutte contre l’impunité. On dit souvent que la justice finit toujours par rattraper les criminels. Nous osons espérer que nous les aurons tous. Tous ces criminels doivent comprendre une fois pour toutes qu’il n’y a pas de place pour l’impunité », a déclaré le procureur général Eric Didier Tambo.

Ce n’est que le début des sessions criminelles pour la période 2019-20. En outre, une commission spéciale d’enregistrement des crimes commis depuis 2013 créée sous l’ordre du président Touadéra devra bientôt entamer ses activités. Un de ses objectifs principaux est de trouver les bases judiciaires pour traiter des actes commis durant la crise militaire. Les dossiers montés par la commission seront par la suite transférés à la CPS.

La Cour centrafricaine reste objective comme elle doit l’être : les responsables de crimes sont égaux devant la justice, il n’y aura pas donc d’indulgences et amnisties. Quant aux dossiers plus complexes, ils seront transférés à la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye afin d’éviter les soupçons en partialité.

Il faut souligner que les dossiers de Patrice Ngaïssona et Alfred Yekatom, anciens membres d’anti-Balaka, sont actuellement examinés par la CPI. Ils sont accusés de crimes de guerre et contre l’humanité. Les sessions judiciaires à la Haye sont transmises en ligne à Bangui, ce qui permet aux autorités centrafricaines ainsi qu’aux institutions de la société civile de participer au processus.

«Si la CPI a pu attraper certains gros poissons, nous aussi de notre côté, nous attrapons d’autres poissons », a ajouté le procureur général.

C’est un message fort à l’endroit de tous les criminels du pays, qu’ils soient anti-Balaka ou Seleka. List Accent

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