Par Erick NGABA
Bangui 22 octobre 2019—(Ndjoni Sango) : Les maires des communes d’élevages de Kouï, Nième-Yéléwa et Gaudrot, au Nord-est de la République centrafricaine, attirent l’attention du président de la République, à propos de la réaction du ministre de l’administration chargé du développement local, Issa Bi Amadou, qui a appelé les éléments du mouvement 3R à la défection et annoncé une poursuite judiciaire contre Sidiki Abbas, leader du mouvement.
Le 10 octobre dernier, les maires des communes d’élevages de Kouï, Nième-Yéléwa et Gaudrot, s’étaient réunis à KouÏ, pour faire le point sur la déclaration du ministre chargé du développement local, Issa Bi Amadou.
Dans une note datée du 4 octobre dernier, adressée à Souleymane Bi Siddi dit Sidiki Abass, leader du mouvement Retour Réclamation et Réhabilitation (3R), le ministre délégué, chargé du développement local,, et ex maire de la commune de Yelewa, Issa Bi Amadou, a appelé les peulhs et les éléments armés du mouvement à la défection.
Il a par la même occasion fait une dénonciation des violations graves de l’accord de paix signé le 6 février 2019 à Bangui, par le mouvement 3R. Dans même note, le ministre chargé du développement local a informé d’une poursuite judiciaire contre le leader de 3R.
En réponse au ministre Issa Bi Amadou, nommé au gouvernement au nom du mouvement 3R, les maires des trois communes se sont réunis en conclave à Kouï, sous préfecture de Dégaule, dans l’objectif de consolider la paix et la cohésion sociale dans leur région.
Au sortir de ce conclave, les autorités locales se sont désolidarisées de l’initiative de leur représentant au gouvernement qui se réclame président du Conseil national des chefs traditionnels peulhs. Les trois maires dont Yaya Adamou Daouda de Kouï, El Hadj Amadou Farikou de Gaudaut et El Hadj Bachirou Bi Amadou de Nièm Yelewa Ils ont cependant, démontré leur soutien au leader du mouvement 3R.
« La note formulée par Excellence Monsieur le ministre de la décentralisation en la personne de Issa Bi Amadou ne ressort pas de notre agrément. En effet, monsieur Issa Bi Amadou est issu du mouvement 3R mais sa réaction est engagement est personnel. Car, il n’est jamais le président du Conseil national des chefs traditionnels peulhs de Centrafrique. Pourquoi, parce que cette association n’existe pas. Toutes les phrases formulées dans le communiqué de M. Issa Bi Amadou sont complètement fausses. Cela n’existe pas dans nos communes », ont indiqué dans leur note à l’intention du président de la République, les maires des communes d’élevages de l’ouest de la Centrafrique.
En guise de reconnaissance, ces autorités locales ont estimé que grâce au mouvement 3R, les populations, les champs et les bétails sont en sécurité, contrairement aux autres groupes armés dont l’ex Seleka et Anrtibalaka, qui ont contrôlé leurs localités durant les évènements dans le pays.
« Depuis les événements de 2013, nous avons vécu avec des différents groupes armés, Seleka, antibalaka etc. Mais le mouvement 3R est le seul et unique groupe armé qui nous traite au même pied d’égalité. Donc, si le ministre Issa Bi Amadou a le problème particulier avec son président du mouvement 3R ou le mouvement en général, il ne faudrait pas qu’il inculpe les maires traditionnels ou la communauté dans leurs affaires politico-militaires », ont-ils mentionné.
Par ailleurs, les chefs des groupes et les peulhs réunis en conclave à Degaule dans la sous-préfecture de Kouï le 7 octobre denier, ont dénoncé l’attitude du ministre Issa Bi Amadou, alors l’un des initiateurs du mouvement 3R.