Par Prince Khalil (negronew)
A l’issu du sommet extraordinaire à Yaoundé le vendredi 22 novembre de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), les dirigeants des six pays ont annoncé leur volonté de faire évoluer le franc CFA, présenté par certains comme une monnaie « héritée de la colonisation ». Ils envisagent d’engager une réflexion sur les conditions d’une nouvelle coopération avec la France.
Les dirigeants ont examiné « la coopération monétaire avec la France (et) décidé d’engager une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération », explique un communiqué final. « À cet effet, ils ont chargé la Banque des États d’Afrique centrale (Béac) de proposer dans des délais raisonnables un schéma approprié conduisant à l’évolution de la monnaie commune », le franc CFA, ajoute-t-il.
Dans un dossier de presse, la présidence camerounaise avait écrit que «la monnaie héritée de la colonisation (le franc CFA) divise les économistes et les chefs d’État de la zone franc». Cette monnaie «est présentée par de nombreux experts en finances comme un frein au développement», avait-elle ajouté. Au cours de son allocution à l’issue du sommet, Paul Biya a estimé que la politique monétaire en cours en Afrique centrale «a permis jusqu’à présent d’assurer la stabilité financière de notre sous-région». «Il y a toutefois lieu de rester flexible à toute proposition de réforme visant à consolider son action», a-t-il souhaité.
Le Franc CFA est utilisé par 14 pays d’Afrique de l’Ouest et Centrale pour un total de 155 millions d’habitants, est indexée sur l’euro et convertible avec la monnaie européenne. Les États utilisateurs doivent déposer 50% de leurs réserves en France.