RCA: pourquoi évoque-t-on une transition politique, alors que l’on n’en est pas encore là ?

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Le Chef de l'Etat centrafricain Faustin Archange Touadera en caricature @Photo Dimmy Nzeko

Par Erick NGABA

Bangui 15 Avril 2020—(Ndjoni Sango) : Comme si les priorités de l’heure dans ce pays ne se résument qu’à la question de fin du mandat de Touadera, et des élections dont la tenue est prévue le 27 décembre 2020.  Or, en attendant la fin de son mandat le 30 mars 2021, l’on devrait plutôt se pencher sur d’autres question de la vie de la nation, au lieu de mettre la charrue avant le bœuf.

Aujourd’hui, la classe politique centrafricaine reste divisée sur la tenue des élections dans le délai constitutionnel, et la fin de mandat du Président de la République, Faustin Archange Touadera.

Il y a ceux qui sont pour la tenue des élections dans le délai déjà arrêté, et il y a d’autres qui souhaitent le report tout en tablant sur un probable régime transitionnel.

L’on sait déjà que la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Coronavirus bouleverse aujourd’hui l’agenda mondial. Ce qui pourrait impacter sur la tenue effective de ces élections en République centrafricaine. Mais revenons en au mandat du Président de la République.

Suite à son élection fin 2015 et début 2016, Faustin Archange Touadera, a prêté serment le 30 mars 2016 pour gérer la République centrafricaine jusqu’à le 30 mars 2021. C’est-à-dire que la Constitution lui confère 5 ans d’exercice du pouvoir. Il lui reste encore 11 mois à la tête de l’exécutif.

L’on se demande pourquoi évoque-t-on dès maintenant une transition politique, alors que l’on n’en est pas encore là ?

Tout le monde sait que le régime d’exception dont la transition n’a jamais profité à la République centrafricaine. Au contraire, c’est une période de l’eau trouble. C’est à ce moment que l’on veut tout le monde, du côté politique, des groupes armés, de la société civile entre autres, va se bousculer pour entrer dans le gouvernement ou dans d’autres institutions de la République.

Avec le régime de transition, aucun bailleur ne pourra injecter des fonds dans des projets de développement, car, les autorités qui seront, en ce temps au pouvoir transitionnel, ne sont pas légitimes.

On doit laisser le temps au temps faire son temps. Le moment viendra pour mettre sur la table de discussion cette question de fin de mandat du Président de la République qui a encore 11 mois devant.

Et s’il pourrait arriver que Touadera termine son mandat, sans avoir arrivé à organiser les élections dans le délai prévu au regard de la crise sanitaires, les organes en charge de ces élections, et les institutions républicaines sont là pour trancher.

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