Par Erick NGABA
Bangui 2 Mai 2020- (Ndjoni Sango) : L’opposition politique en République centrafricaine semble quasiment être disparue de la scène. Tout se résume aujourd’hui sur un homme, l’ancien président François Bozizé qui prend les choses en main devenant ainsi le chef de fil de l’opposition depuis son retour en catimini d’exil. Et s’il décide de se rallier un jour au président de la République Faustin Archange Touadera, pour les prochaines élections, qu’adviendra-t-il à l’opposition ?
L’ex-président François Bozizé, président du KNK, se positionne en première ligne de la bataille politique, à l’absence d’une opposition complètement fragilisée. Malgré de nombreuses initiatives pouvant permettre d’animer la vie politique du pays, l’opposition semble maquer de stratégie.
De surcroît, avec le retour contre toute attente, de Bozizé au pays, l’on constate une disparition de ceux qui devraient servir de contrepoids au pouvoir de Bangui. Le président fondateur du parti KNK est venu raviver la vedette et espère avoir une popularité. Les leaders politiques centrafricains laissent François Bozizé devant la scène, pensant que l’homme du 15 mars 2003 pourrait arriver à débloquer la situation dans laquelle se trouve l’opposition.
Or, en tant que politico-militaire et ancien chef d’Etat, le président du KNK est en train de jouer sa carte du jeu. Etant sous sanctions de l’ONU avec un gel de ses avoirs, Bozizé cherche à avoir un appui pour pouvoir se libérer de cette malédiction onusienne. Car, cela pourrait couter aussi chair à sa candidature aux prochaines élections.
Pour obtenir la levée des sanctions qui pèsent sur lui, l’homme du 15 mars 2003 espère avoir la bénédiction de Touadera, le seul à pouvoir le délivrer de cette malédiction onusienne. Il suffit juste à Touadera, en tant que Chef de l’Etat, de claquer le doigt pour que le Conseil de Sécurité puisse alléger ou lever les sanctions contre son ancien mentor.
C’est à ce niveau que l’on peut analyser les agissements de François Bozizé, induit en erreur par les cadres de son parti KNK. Les meetings, les sorties médiatiques sont pour le futur candidat du KNK une stratégie de faire la pression sur son ancien premier ministre pour espérer avoir son appui, s’il celui-ci arrive à lui solliciter une alliance pour les élections à venir. Tout le jeu politique pourrait se passer à ce niveau entre les deux acolytes qui ont à gérer ensemble le pays.
Et lorsque Bozizé bénéficiera de l’appui de Touadera pour se libérer des sanctions onusiennes, il pourra murir des réflexions afin de soutenir en retour le soutenir à la présidentielle de 2020-2021.
Tout est possible en politique et l’on peut en arrivera là, l’un de ces quatre matins en République centrafricaine.
Le jour où Bozizé et Touadera arriveraient à se tisser des alliances électorales, l’opposition qui est déjà fragilisée, aura dos au mur. Car, qui a pu imaginer le jeu électoral qui s’est produit entre Joseph Kabila et Félix Tschissekedi en République Démocratique du Congo.